Christophe Le Moing,
artiste français ; région lorraine
Les combats de 1914, 15, 16, 17 et 18,... sont aussi liés à leur lot de prisonniers, parfois forçats...
Ainsi, six millions de soldats seront faits prisonniers sur un total de soixante millions de militaires ayant pris part aux combats, lors de la Première Guerre mondiale...
Un sur dix, donc, et, parmi les plus célèbres, Charles De Gaulle ou Roland Garros...
 
A elle seule, l'Allemagne comptera un peu plus de 2.400.000 prisonniers alliés recensés dans sa zone d'influence, en octobre 1918.
 
T'as rien à glander ?
"Ces hommes, - des soldats -, marchaient, mais ils étaient morts, au-dessus de chaque capote bleue, il y avait une tête de mort : les yeux caves, les pommettes saillantes, le rictus décharné des crânes de cimetière." (Robert d'Harcourt, ancien prisonnier)
Dans un premier temps, le plus souvent logés sous tentes, au milieu de la boue et de nulle part, comme à Soltau, au Sud de Hambourg, ces prisonniers sont astreints à un travail épuisant avec pour toute nourriture de la soupe, et, par exemple, de la décoction de glands.
 
Dans "Liberté déchirée" (acrylique et pastel gras sur papier) et "La victoire en larmes" (acrylique et pastel sec sur papier), Bernadette nous évoque le quotidien du soldat : la vie, qu'il se doit de cacher à lui-même, pour survivre ; aux siens et à l'ennemi...
 
Comme un bonne BD...
Par dela des traits résolument sophistiqués, Bernadette Riaux colore les blancs afin qu'il s'en dégage, dans un mélange d'imaginaire et de naïveté, de quoi captiver le spectateur, qu'il soit petit ou grand... 
Elle est reprise, comme plus de 2.000 autres artistes, sur le site, de Jean-Luc Antoine, Artabus.com (groupement  d'artistes contemporains "en ligne").
 
Visible ici
Bernadette Riaux,
artiste française ; Ouest de la France
1clic sur l'image...
Les combats de 1914, 15, 16, 17 et 18, pour ces "gueules cassées", c'est l'assurance d'avoir perdu à jamais, même victorieux, la face... aux combats...
 
Combien sortiront-ils ainsi mutilés de la Grande Guerre, sur 60 à 70 millions de soldats ayant pris part aux combats : 50.000 ; 100.000 ; 250.000 ?
 
Ce que l'on sait, c'est que pour la France, "-seulement-", ils seront plus de 25.000 (ici)...
 
La chirurgie esthétique a vu le jour, après la chirurgie réparatrice, qui, elle-même est apparue après la Première Guerre mondiale, avec les "gueules cassées". Ainsi, le grand chirurgien français Morestin a été le premier plasticien à qui incomba la mission de reconstruire bon nombre de visages mutilés lors de la Guerre 14-18.
 
Il s’agissait alors de personnes dont le faciès avait été partiellement détruit par des éclats d’obus ou de grenades. Les chirurgiens avaient donc à cette époque essayé de mettre en place de nouvelles techniques afin de reconstruire, dans l'urgence, ces visages mutilés. Ainsi, des nez, des mâchoires et des oreilles arrachés.
Malheureusement, faute de connaissance approfondie en matière de peau, de tissu, d'os et de rejet lié aux greffes, les résultats ne furent guère probants (ici) (ici).
Les efforts consentis contribuèrent toutefois à faire évoluer les techniques, à mieux maîtriser ce type de chirurgie ; ce qui donna naissance à la chirurgie esthétique que nous connaissons de nos jours.
  
Christina nous propose une aquarelle sur laquelle on peut voir une infirmière, debout et face à un patient, le visage dévoré par la guerre.
 
Christina Slimani aime les animaux, et, dans la nature humaine à laquelle elle croit, elle donne en moyens et en temps libre, afin de soulager ses semblables... 
Elle est reprise, comme plus de 2.000 autres artistes, sur le site, de Jean-Luc Antoine, Artabus.com (groupement  d'artistes contemporains "en ligne").
 
Visible ici
Christine Slimani,
artiste française ; Nord-Ouest de la France
1917, soldats du 7e RTA
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Drapeau actuel des forces
armées marocaines
Drapeau marocain d'après 1915...
Drapeau national d'avant 1915...
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Les combats de 1914, 15, 16, 17 et 18 ont, pour ces Marocains, la couleur du sang versé pour la France, 'le pays du protectorat", ainsi que pour la Belgique, à l'image de ce rouge du drapeau marocain, teinte chère à la dynastie Alaouite et jadis à son sultanat. Pour l'heure, l'étoile à cinq branches, flanquée en son centre, représente les cinq piliers de l'islam. Ainsi : le pélerinage à La Mecque ; la prière ; la foi ; le ramadan et la "zakat" (aumône).
Le vert de l’étoile est quant à lui symbole d'espoir, mais aussi la couleur de l'islam.
 
Au départ de sa mission pour l'Europe, la division marocaine commandée par le général Humbert, et constituée de 4 bataillons (2 brigades au maximum de son effectif en 1915), est prélevée du Maroc, les 13 et 23 août 1914, puis transférée en France, de Bordeaux aux Ardennes, sur le flanc gauche des Français à Mézières.
Composées de soldats marocains, mais aussi de tirailleurs algériens et tunisiens, de Zouaves et de Légionnaires, ces 2 brigades s'illustrèrent, notamment, lors de la bataille de la Marne, en septembre 1914, et, lors de celle d'Artois, en mai 1915, où, pour la première fois, une division française rompit le front allemand. Peu avant ce dernier fait d'armes, le 28 janvier 1915, la 2e brigade enleva la grande Dune de Nieuport-Bain, sur la côte belge, et l'écluse de Het Sas-Ecluse (Lizerne, ici), non loin de la frontière avec la France.
 
Tous les régiments marocains furent cités à l'ordre de l'armée, et, à la fin du conflit, compteront les unités les plus décorées de l'armée française. La troupe marocaine constitue la seule division dont l'ensemble des étendards furent décorés de la Légion d’honneur, au cours de la Première Guerre mondiale.
 
Ahmed Kerrouch nous propose une huile sur papier qui offre le spectacle d'un poilu, pointant au loin une position ennemie pour ses camarades d'infortune, soldats reconnaissables entre tous à leur tenue hybride...
 
Ahmed a toujours aimé le dessin. L'exercice de cet art constituera pour lui une des distractions qui ne l'empêcheront pas de poursuivre un cursus scolaire jusqu'à la Faculté de droit... 
Il est repris, comme plus de 2.000 autres artistes, sur le site, de Jean-Luc Antoine, Artabus.com (groupement  d'artistes contemporains "en ligne").
 
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Ahmed Kerrouch,
artiste marocain ; Nord du Maroc
Les combats de 1914, 15, 16, 17 et 18, pour ces Algériens venus du Sud, ce sera : Charleroi, la bataille de la Marne, la bataille des Flandres, la Somme, Verdun, la Champagne...
En somme, les plus grands combats du début du XXe siècle ; ceux-là mêmes, dont grand nombre de nos contemporains ne se souviennent plus ou peu.
A l'heure d'Adidas, de Nike et du cordura, qui songe encore au fait qu'on ait pu, il n'y a pas si longtemps de cela, se chausser de pesants brodequins, constitués de cuir et de clous ; souvent alourdis, pour ne rien arranger, par de la boue de tranchées ?...
 
Ils étaient 173.000, et, ils représentaient 19,5 % de la population masculine de l'époque, restée au pays.
87.500 étaient des volontaires engagés et représentaient à eux-seuls 50,50 % des effectifs.
Mais aussi, 119.000 furent réquisitionnés, comme main-d'oeuvre ; ainsi, 14,50 % des Français mâle, d'origine algérienne, durent servir 'leur drapeau'.
25.000 furent ceux qui ne rentrèrent  jamais au pays : 1 combattant sur près de 7 (6,9); (ici).
 
M. Harireche nous propose 2 photographies retravaillées et représentant deux paires de brodequins militaires...
 
Sérigraphe et publicitaire, Mohamed Harireche, tout comme Mohamed Labidi, passe quelques temps à Paris, où il y suit des cours du soir initiés par la société Kodak ou l'AGEP.
En plus de parfaire sa formation en photographie, M. Harireche se perfectionne en dessin.
Il participe à plusieurs concours pour lesquels il est primé.
Il est repris, comme plus de 2.000 autres artistes, sur le site, de Jean-Luc Antoine, Artabus.com (groupement  d'artistes contemporains "en ligne").
 
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Mohamed Harireche,
artiste algérien ; région d'Alger
Les combats de 1914, 15, 16, 17 et 18, ils s'en souviennent, au pays, pour ce que les "anciens" y avaient été valeureux ! Souvent cités pour bravoure et pour grand courage, face au feu, ces "Turcos", comme on les appelait à l'époque, ont fait obtenir des dizaines de citations au profit de leurs 14 régiments, dont 4 obtiendront des fourragères aux couleurs de la Légion d'honneur...
 
Mais aussi, "des tigres au combat", les 592 stèles musulmanes, tournées vers La Mecque, il les connaît presque toutes. Amira Ben Khellop, Mohamed Ben Ali ou encore Merouani Ben Salah, soldats morts pour la France, le 15 juillet 1916. Trois noms parmi tant d'autres. Parfois, la plaque nominative manque. "Ce sont les familles algériennes qui viennent ici, raconte le colonel Rodier, quand elles reconnaissent le nom d'un parent, d'un cousin du bled, alors elles enlèvent la plaque pour l'emmener..."
Durant les 300 jours, que dura l'enfer de Verdun, 20.000 Algériens connurent l'horreur des tranchées, bombardés, gazés, dans un environnement qui compta en moyenne 6 obus tombés au mètre carré... Oui, SIX !
 
Mohamed Labidi propose à notre attention, 3 dessins au crayon, sur Canson et représentant : deux fantassins en ligne ; un artilleur français (en bas, à gauche) et l'ombre de trois soldats allemands, reconnaissables à leur couvre-chef en forme de bassine de toile retournée sur la tête...
 
Mohamed Labidi, en plus d'être un amoureux de nature, est, tout comme Yann, enseignant. Il fera une brève apparition (4 ans) à Paris, avant de s'en retourner dans le pays qui l'a vu naître. Il est repris, comme plus de 2.000 autres artistes, sur le site, de Jean-Luc Antoine, Artabus.com (groupement  d'artistes contemporains "en ligne").
 
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Mohamed Labidi,
artiste algérien ; région d'Alger
Yann Marquant,
artiste français ; région de Lille
Les combats de 1914, 15, 16, 17 et 18, on pourrait presque encore en entendre le fracas, tant ils ont frappé fort, avec une rare cruauté, sa paisible région lilloise, où il réside, et par delà celle-ci, à des dizaines de kilomètres à la ronde, vers la Belgique au Nord-Ouest ou en direction de la Somme et de la Marne, vers le Sud-Est de la France.
 
Mais aussi, c'est là que se tenaient, toujours visibles de nos jours, - en plus de la ligne de front de l'époque, autour de Lille, la capitale du Nord -, les fameuses forteresses semi-enfouies dans le sol ; celles-là mêmes sensées tenir à bonne distance de la cité, quelconque armée barbare venue du Nord...
 
Sur son aquarelle, Yann nous a exprimé le quotidien du soldat, ce pourquoi il est en principe "programmé", tuer (ou se faire tuer)...
Ainsi, à l'image, on peut observer, encaqués, au sortir des tranchées, juste avant la charge, des Français ou des Belges, reconnaissables à leur équipement d'après 1914, se lancer sur l'ennemi, baïonnette de 50 cm au bout du canon de leurs longs fusils Lebel ou Mauser, de type 1889...
 
Yann Marquant, en plus d'être enseignant, fait partie du groupe d'artistes Aquasol. Il est en outre repris, comme plus de 2.000 autres artistes, sur le site, de Jean-Luc Antoine, Artabus.com (groupement  d'artistes contemporains "en ligne").
 
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L'Homme à la trace
 
Le morceau de bois présenté ici, sculpté par mes soins, provient de la Forêt de Faulx, en Lorraine ; endroit dans lequel il est coutumier de devoir avertir les bûcherons des dangers encourus. Ainsi : "Attention : mitraille". Ce qui veut dire, - en clair -, que les conflits armés ont laissé derrière eux, ici et dans la région où je vis, des traces ; stigmates liés à la guerre, aux débris de métaux fichés dans le corps des arbres, en plus de ceux ayant touché des hommes, et, au grand nombre d'obus et de projectiles de tous types enfouis dans les sols, ou, encore, des matières chimiques soustraites au regard, car ensevelies ou dissoutes dans les terres...
Aujourd'hui même, en certains endroits de Meurthe-et-Moselle, et en d'autres lieux, il y a lieu, faut-il le rappeler, d'être encore(-très-) vigilent et prudent !?
Mais encore…
Il est aussi impératif de prendre de grandes précautions…, de dégager soigneusement le sol, lorsqu'il prend l'envie à l'homme de faire du feu. En d'autres circonstances, de s'arrêter immédiatement, lorsque dans sa tâche, la chaîne de la tronçonneuse, ou d'autres outils de coupe, commencent à "faire des étincelles", au contact du métal ferreux enfoui dans l'âme du bois…
En ramassant la pièce (branche) qui m'a permis de réaliser ma sculpture, j'ai tout de suite remarqué une trace foncée, importante, et, apparente en surface ; une coloration due à l'oxydation du fer ; de l'acier "qui fond", sous l'effet de l'humidité et de l'oxygène de l'air.
En sculptant cet élément, je me suis retrouvé au contact d'une pièce solide et très dure ; un morceau de métal bien ancré, comme enraciné à l'intérieur du tronçon de végétal ("un monde à l'an fer, en somme").
Depuis la Seconde Guerre mondiale (ou avant ?), l’éclat est demeuré dans une ramure de l'arbre, intact, ou presque.
Ainsi, avec le temps qui passe, le feuillu a, peu à peu, "absorbé, digéré" la "pièce à conviction".
L'arbre se serait-il ainsi, par le fait même, transformé en une forme particulière… de conservateur de l'Histoire des Hommes ?
 
Lors du façonnage de l'oeuvre, j'ai désiré, non seulement conserver "cette trace", mais aussi, en faire l'élément majeur de la sculpture.
A ces fins, je me suis efforcé de dénaturer au minimum la pièce en bois.
Je pense que dans l'aspect actuel de la chose, il est impératif de conserver en mémoire l'espace temps qui existe entre la furtivité de l'instant (explosion et projection) et l'intemporalité qui existe entre ce moment-là, qui relève du passé, et, la durée du temps qui nous sépare de l'action, jusqu'enfin, au moment de la découverte de ce qui constitue le produit abouti, LA résultante… C'est ce parcours intemporel, ou presque, qui m'émeut tant encore aujourd'hui, à propos de cette pièce unique à mes yeux.
Il est pour moi important de conserver en mémoire l'image du contraste qui (co)existe entre l'échelle temps, au regard de l'espérance de vie des hommes, cela, par rapport à l'existence moyenne d'un chêne, par exemple… Ce rapport "temps" contraste de manière significative entre les règnes animal et végétal.
Il est intéressant, enfin, par le biais de cet insignifiant bout de métal fiché dans le bois, de porter sa réflexion sur l'incidence qu'a l'action de l'homme sur son environnement, sous des aspects parfois insoupçonnés et d'un point de vue rationnel, matériel ou encore… temporel, historique, etc.
Enfin, subsiste, en mon cœur, le doute quant au fait que cet insignifiant morceau de métal ait pu, (ou non), infliger la mort, ou, dans une moindre mesure, occasionner une blessure à tout individu ayant pu se trouver dans la trajectoire de l'arbre, au moment de l'explosion du projectile…
Ainsi, et pour clore, ce simple bout de bois, transpercé d'un bout de métal rouillé, a éveillé en moi une réflexion. Celle qui porte mon attention sur les conditions de vie des hommes durant la guerre, et, cela, au travers des époques et par delà le temps qui passe.
Cet homme qui aurait pu se trouver entre les éclats de la pièce d'artillerie et l'arbre…, je l'ai imaginé au travers du seul élément qui demeure à travers le temps : ce morceau de métal enfiché dans ce qui a été jadis l'une des ramures d'un arbre majestueux…
 
Pour la petite histoire… Il est bon de se dire qu'après coup, qu'ensuite d'avoir encaissé la mitraille, cet arbre ait continué d'évoluer, et de la sorte réussi à re…pousser, comme d'un revers de branche, un segment d'Histoire qui ne le concernait guère.
Christophe Le Moing + Luc Pz.
 

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