Léon Trésignies est né en 1886 à Bierghes, commune voisine de Saintes et d'Enghien, en Brabant wallon, et située à cheval sur la frontière linguistique.
Léon est issu de l'union de Pierre Joseph Trésignies et de Marie-Thérèse Ricour.
Le 1er janvier 1906, Léon est incorporé au 2e Chasseur à Pied (mat. 126/49350), à Mons, alors que la chance n'est pas avec lui lors du tirage au sort.
En 1909, ouvrier des Chemins de fer, il est marié à Catherine Verniers.
Il est père d'un enfant. La famille vit à Forest (Bruxelles).
Librement inspiré des rapports originaux, citations et dires du 1er sergent-major Wéry, à la tête de son escouade...
Le 26 août 1914, vers 9 heures du matin, un peloton du 2e chasseurs à pied, commandé par un premier sergent-major occupe à Pont-Brûlé (Grimbergen (ici)) une tranchée construite par les Allemands sur la rive sud du canal de Willebroeck.
Des lignes ennemies part une pluie de balles qui rend bientôt, même pour les tireurs couchés, la position intenable.
D'aucun côté la retraite n'est possible, et il faut traverser le canal, coûte que coûte.
Un pont existe à quelques mètres, mais son tablier est levé et la manivelle du treuil se trouve sur la rive opposée.
Que faire ?
Le sergent essaie de construire un radeau, travail rendu presque impossible à cause du manque de matériaux et par la fusillade de l'ennemi.
Il faut y renoncer. "Un nageur de bonne volonté pour passer le canal, crie-t-il alors."
Présent, répond le soldat Trésignies. Et il se lève.
Mon ami, lui dit le sergent, il s'agit d'aller baisser le pont.
Bien, répond Trésignies...
Tranquillement, en s'appliquant, Trésignies sur un bout de papier écrit ces mots à sa femme, aux siens : "Adieu, c'est pour le Roi". Et il confie le message à son chef.
Alors, en un clin d'œil, il s'est déshabillé et a sauté dans l'eau.
Il nage déjà lorsque le sergent lui crie : "Trésignies, au nom du colonel, je vous nomme caporal."
Trésignies, ayant remercié par un sourire, traverse le canal, atteint la rive, grimpe sur la culée du pont et empoigne la manivelle.
Dans un premier temps, il tourne la manivelle dans le sens inverse et le pont se relève davantage.
Vite, alors qu'il a remarqué son erreur, suite aux cris de ses compagnons, il rectifie le mouvement.
Le pont s'abaisse graduellement.
L'homme bien que de petite taille (1m60) se profile sur l'horizon. L'alerte a été donnée côté allemand...
De toutes parts des coups de feu sont dirigés contre lui.
Déjà Trésignies est atteint aux cuisses et bras ; le sang coule en ruisselets le long de son corps.
Impassible, il tourne encore, accomplissant sa manoeuvre. Il tourne, il tourne encore jusqu'à ce qu'une dernière balle le frappe en plein coeur.
Il s'abat sur la pierre, quelques soubresauts, et, il demeure inerte, la tête pendant dans le vide...
Il est enterré à Grimbergen, sur une pelouse couverte de vingt tombes.
Le 15 septembre 1914, il est cité à l'Ordre de la nation par le roi Albert I en personne et est nommé caporal à titre posthume.
Son nom a été donné à une rue de son petit village natal brabançon.
Un monument a été érigé en son honneur sur la rive ouest du canal de Willebroek.
Une caserne de Charleroi porte également son nom.
Durant des générations, le modèle de sa bravoure a été cité en exemple dans les écoles.