Erigé au croisement des communes de Sambreville, de Fosse-la-Ville et de Aiseau-Presles, la nécropole de Belle-Motte se trouve non loin du lieu où se déroulèrent les combats meurtriers du 22 août 1914, à quelques pas de la ferme de la Belle-Motte.
Par son importance, ce lieu, qui compte les tombes de 4.057 Bordelais, Bretons, Normands, ou Africains du Nord, constitue un des plus grands cimetières français de la Première Guerre mondiale sur le sol belge...
L'endroit accueille, dès 1917, les corps des 374 victimes de la retraite de Le Roux, lesquelles sont rejoints ensuite par ceux des soldats français tombés entre les 20 et 23 août 1914, sur le territoire des communes voisines.
Le cimetière fut officiellement inauguré le 19 août 1923, par le général Passaga, commandant le 10e CA (Rennes), délégué par le ministre de la Guerre français, alors que le général Bernheim et le colonel Neuray représentaient, quant à eux, le Gouvernement belge.
Au centre du cimetière militaire se dresse une arche de style gothique aux traits pouvant se confondre avec ceux d'une ogive ("obus"), formée par deux mains se joignant en guise de symbole de paix.
Ce sont les Allemands qui posent les premières pierres du cimetière en 1917.
Trois plaques commémoratives sont scellées dans la construction :
- sur la façade gauche, une pièce de bronze d'un mètre cinquante, œuvre d'Edouard Cognioul et du sculpteur Elie Le Goff...
Hommage rendu par la commune d’Aiseau en ces termes : "Ils sont morts pour nous tous ; Vive la Belgique, vive la France ; 1914" ; inaugurée le 21 août 1927. Trois décorations ornent le blason : une Croix de Guerre, deux palmes et une fleur de Lys ;
- sur la façade droite, une plaque de pierre bleue du pays, d'un mètre cinquante de hauteur et d'un mètre septante cinq de large. Taillée dans la roche, une auréole de feuilles de laurier entoure le portrait d’un soldat français coiffé du képi modèle 1914. La plaque fut offerte, le 24 août 1924, par les ouvriers de la commune d’Aiseau qui rendent ainsi hommage par ces mots : "Hommage et reconnaissance de la classe ouvrière d’Aiseau aux glorieux soldats Français tombés en août 1914" ;
- à l’intérieur de "l’Ogive", un bas-relief en bronze, d‘une dimension carrée de 75 cm de côté, œuvre également du sculpteur Elie Le Goff, a été réalisé par les Fonderies Edouard Cognioul d'Aiseau. Cette sculpture, représentant le profil d’Ernest Cotelle, rend hommage "Au grand Français Ernest Cotelle ("Soldat du Souvenir") père du sous-lieutenant Georges Cotelle, tombé le 22 août 1914 à Le Roux et du sous-aide-major Henri Cotelle, tombé à Mailly-Raineval, dans la Somme.
Si pour sa part, l'aîné des deux fils repose au cimetière de la Belle-Motte, aux côtés de ses frères d’armes, les restes de la dépouille du cadet furent ramenés au pays natal, à Saint-Brieuc. La plaque fut inaugurée le 25 août 1935.
- L’Urne de Verdun fut installée à l’arrière de ce qui fut le premier cimetière militaire français, créé dès 1917, par les Allemands, à l'orée d’un bois et à la lisière de l’ancien cimetière militaire allemand. Visible dès l’entrée principale du cimetière, dans l’axe central de l’Ogive, elle fut inaugurée le 11 novembre 1994, à l’initiative du 7e régiment de tirailleurs algériens (groupement de reconstitution aujourd’hui dissous) ; avec le concours du comité du Souvenir de Le Roux.
On doit à la commune d’Aiseau d'avoir financé et réalisé la construction du conteneur en béton, de forme hexagonale, et d’une hauteur d'un mètre vingt-cinq.
Une inscription frontale rappelle, pour mémoire, l'échange de terres de la Belle-Motte avec celles des hauteurs de Verdun (Douaumont). Ainsi, on peut lire : "Le 11 novembre 1994 a été scellée dans cette urne, de la terre prélevée à Verdun en échange de la terre de Belle-Motte déposée au cimetière de Douaumont le 25 avril 1993".