Daniel Vivien Michel Bergey, ecclésiastique et homme politique français, est né le 19 avril 1881 à Saint-Trelody-près-Lesparre, en Gironde.
Il décède le 31 décembre 1950 à Saint-Émilion, en Gironde.
Ordonné prêtre en 1904, Daniel Bergey devient curé de la municipalité de Saint-Emilion, en 1911.
L'abbé Bergey s’engage ensuite, en 1914, comme aumônier militaire volontaire auprès de la 36e DI.
Meneur d’hommes, au physique impressionnant (1M90), proche des soldats au point de risquer sa vie à leur côté, il a tôt fait de gagner la confiance et l’admiration des poilus, dont il partage le quotidien.
Blessé plusieurs fois, il le sera au poumon sur le Chemin des Dames, en 1915. Là-bas, en mai 1917, il participe à l’assaut du plateau de Californie.
L'aumônier Bergey du 18e RI de Pau, n’avait rien de commun avec les autres religieux officiant au front.
Ainsi, cet homme d'église avait la manie de faire le coup de feu avec les camarades, bien que clae lui fût formellement défendu par son statut.
Sous la soutane, il avait, parait-il, "la mauvaise habitude" de porter un revolver et quelques grenades...
L’abbé Bergey est également un des chroniqueurs les plus actifs du front.
Il fonde ainsi pas moins de trois petites gazettes... Le Poilu Saint-Émilionnais, Le Rayon et Nos Filleuls.
Le Poilu Saint-Émilionnais est un périodique qui vit le jour, en 1915, dans un cagna du plateau de Vauclerc.
Le Rayon publiait, de son côté, des articles rédigés en langue d’oc, en béarnais, ainsi qu'en basque. Ses articles s’adressaient plus spécifiquement aux soldats du 18e RI, ainsi qu'aux civils de l'arrière.
Nos filleuls était un média qui s'adressait particulièrement aux hommes, natifs de régions envahies par l'ennemi, désireux de se trouver une marraine de guerre.
Durant une longue période, l’abbé Bergey fut le seul rédacteur et dessinateur pour ces journaux du front.
Il se trouva ensuite deux collaborateurs pour l'assister dans sa tâche.
Les réputés dessinateurs Frédus et J.-J. Rousseau lui envoyèrent des compositions.
Le Poilu Saint-Émilionnais tirait à 2.000 exemplaires environ et était imprimé sur 12 à 16 feuillets au format 26x20.
Certains numéros comportaient des photographies de soldats tombés au combat..., et, pour la plupart, originaires de Saint-Émilion et ses environs.
Le Poilu Saint-Émilionnais compta vingt-cinq numéros parus jusqu’à l’Armistice.
Une dernière édition particulière vit le jour en 1919 (le n°26, de la Victoire).
Le Rayon et Nos Filleuls disparurent à la fin des hostilités.
Fervent militant de l'action catholique et connu au niveau national, il fut, en outre, le président fondateur de la ligue des prêtres anciens combattants.
Président de l'Union populaire républicaine de la Gironde, entre 1925 et 1932, il sera député de ce département de 1924 à 1932 (ici).
N'adhérant à aucun groupe politique, cet homme avait les idées qui rejoignaient toutefois les lignes directrices de la droite conservatrice.
Dans un premier temps favorable au régime de Vichy, il s'en éloignera rapidement durant la Seconde Guerre mondiale.
Quelque peu inquiété et emprisonné à la Libération, il est finalement blanchi des accusations portées contre lui...
L'abbé Bergey est titulaire de la Légion d'honneur (ici). Il enterré à Saint-Emilion.
Une rue de la cité porte son nom.