François Travers était soldat de 2e classe.
Il est décédé, à Rethonvillers, dans la Somme ici, le lendemain de son jour anniversaire ; il avait tout juste 22 ans, lorsqu'il fut déchiqueté par un obus.
François était un fantassin au 10e bataillon du 130e régiment d'infanterie.
Pressentant sa fin proche, avant de partir pour le front, en août 14, François Travers demande à ce qu'on coupe un arbre désigné par ses soins, en un lieu précis, afin de réaliser une croix en sa mémoire...
Paysan, François avait une vue bien singulière de la guerre...
Pour l'heure, la croix se trouve toujours à la Boularderie, sur la commune de Val d'Izé (35) ici ; municipalité où figure son nom sur le monument aux morts. Le calvaire a été restauré durant l'année 2002 ; il possède en son pied une stèle reprenant les mentions suivantes : "En mémoire de François Travers, tué en 1914, à 22 ans".
Rappel des faits...
Le 2 août 1914, le 130e RI est caserné à Mayenne. Il est composé en grande partie de Manceaux (habitants du Mans), de Bretons et de Parisiens.
Le colonel Laffargue commande le régiment.
Lors de la déclaration de guerre, les opérations de mobilisation, très activement poussées, s’effectuent avec régularité ; les réservistes rejoignent ponctuellement leur unité. Le 5 août, le régiment, dont l'effectif est complet et compte 2.104 officiers et hommes de troupe, est prêt à partir.
Le 7 août, le 130e arrive à Charny (Nord de Verdun), ensuite, il gagne les cantonnements de Samogneux, de Champigneulles et de Vacherauville.
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Le 23 septembre, le 130e RI, en avant-garde de la division, avance lentement dans un brouillard très épais...
Des forces importantes de Cavalerie ennemie sont signalées vers le Nord.
Le 130e atteint Roye, dépasse Rethonvillers, le 3e bataillon (commandant Dubost) est en tête, lorsqu'à 8h30 il est chargé par un peloton de cavaliers allemands, et, ensuite soumis à une violente fusillade de flanc ; tirs provenant de Billancourt et balayant la route de Rethonvillers à Nesle.
Du côté français, les formations de combat sont rapidement déployées, cela, malgré l'entrée en action de l'artillerie adverse.
Le régiment fait face, tout entier, aux Allemands.
Au moment où le brouillard se dissipe, des Germains, équipés de mitrailleuses, prennent position dans les maisons de Billancourt, en même temps qu'en avant du village s'amassent de nombreux tirailleurs à eux.
Appuyé par quelques pièces de 75mm, du 31e RA, le 130e exécute des tirs concentrés de fusillers ; cette manoeuvre parvient à faire reculer l'envahisseur.
A 11h30, des formations serrées d'Allemands ; des sections toutes entières sont fauchées par le feu français. Dès lors, l'ennemi bat en retraite et cesse le combat.
Les Français n'ont rien concédé à leur adversaire ; les pertes en officiers et en hommes sont sensibles...
Pour en savoir plus sur le 130e RI, voir le 330e RI
"En mémoire de François Travers" : ici