Créée en 1920, en même temps que le cimetière allemand qui lui fait face, la nécropole de Gerbéviller compte 2.164 sépultures de soldats français tombés sur les champs de bataille de la région, entre 1914 et 1918.
La plupart des militaires ensevelis sur ce promontoire naturel (mamelon) sont tombés durant la bataille de Lorraine, de la mi-août, jusqu'en septembre 1914.
Rappel historique...
En déroute depuis Morthange et Sarrebourg, la 2e armée du général de Castelnau bat en retraite au niveau du Grand Couronné et de la Mortagne, du 21 au 23 août.
Lunéville est occupée par les Prussiens le 22 août, alors que la 1ère armée du général Dubail rejoint celle de de Castelnau dans la trouée de Charmes.
225.000 Français et 300.000 Allemands (VIe et VIIe armées impériales) s'affrontent le 24 août dans l'intervalle de Charmes, isolant ainsi les forts de Toul, à l'Ouest de Nancy, et ceux d'Epinal, plus au Sud (ici).
Le but de la manoeuvre allemande consiste à prendre à revers une zone triangulaire ayant Commercy (ici) et Bar-le-Duc, comme base, et Verdun pour sommet.
L'objectif français tient dans le fait qu'il faille à tout prix protéger Nancy, en tenant la position de Charmes. Dubail, depuis Mortagne et la Meurthe sera en position pour attaquer le flanc allemand.
Le 24, les Prussiens poussent leur avancée de Mont-sur-Meurthe à Gerbéviller (ici), en passant le long de la Mortagne, un affluent de la Meurthe. L'artillerie lourde allemande, au moyen d'obusiers de 420 mm, s'en prend au fort de Manonviller, à l'Est de Lunéville (ici), qui tombe sous les coups, le 27 août.
Les communes de Gerbéviller et Lunéville sont mises à sac. Des civils sont sommairement pendus ou fusillés, comme en Belgique, par ailleurs, au même moment...
Dans la région de Lamath, au Sud de Lunéville (ici), ce sont les municipalités de Romain et de Bayon qui font les frais des combats.
Les Français réagissent sur les flancs de Courbesseaux, à Essey-la-Côte (Nors-Est de Charmes : ici), Saint-Boing, Damas-aux-Bois (ici)...
Les Français, de la 2e armées, canonnent à tout va depuis le plateau de Flainval.
Le 25, la municipalité de Rozelieures (ici) est reprise en milieu d'après-midi par les Germains, alors que de Castelnau contre-attaque violemment et avantageusement, avec ses 15e et 16e corps d'armée, à hauteur de Einvaux, Lamath, Blainville, pour enfin atteindre la Meurthe, à Mortagne.
De son côté, le 8e corps de la 1ère armée française conquiert Domptail, Saint-Pierremont (ici), entre Charmes et Baccarat.
Les combats sont d'une rare violence à Crevic (Nord-Ouest de Lunéville : ici) et à Courbesseaux ; tout comme à Flainval, par ailleurs...
Entre les 26 et 29, l'offensive allemande est brisée.
Les Français ont repris la zone de Champenoux à Friscati, sur les hauteurs de Lunéville. La rive gauche de la Mortagne, ainsi que Xermaménil retombent dans le camp français.
A partir du 4 septembre, la VIe armée impériale livre bataille au Grand-Couronné, avec l'espoir d'entrer dans Nancy, par le Nord/Nord-Est.
Le 13, les hommes de de Castelnau libèrent Lunéville, alors que les Germains font retraite sur la Seille, un affluent de la Moselle, là où ils demeureront jusqu'à la fin de la guerre en cette partie du front.
Du 29 août au 7 septembre, la 1ère armée française de Dubail remporte les batailles de Rambervilliers et de la Haute-Meurthe, ainsi que lors des impitoyables combats menés au Col de la Chipotte.
L'ennemi, battu, recule en tous points du front.
Saint-Dié est libérée le 11 septembre, par le 14e corps français.
Une guerre de position s'installe à partir du 14 octobre, depuis Parroy, à l'Est de Nancy (ici), jusqu'au col de Saales (ici).