Le 12 août au matin, la cavalerie allemande cherche à forcer le passage de la Gette à Haelen.
Six régiments appartenant aux 2e et 4e divisions de cavalerie, soutenus par les 7e et 9e bataillons de chasseurs et par trois batteries, prennent part à cette action.
A ces 4.000 cavaliers, 2.000 fantassins et 18 canons ennemis, la division de cavalerie belge ne peut opposer "que" 2.400 cavaliers, 410 cyclistes et 12 canons.
Les combats du 12 août 1914 à Haelen et dans ses proches environs...
D'après une libre réécriture d'un texte d'Etienne Gilbert ayant pour intitulé : Croisade de l'Armée belge pour le Droit et l'Honneur - 1914-1918
Vers 8h30, l’ennemi déclenche son attaque ; pour cela il s'emploie à faire mettre, pied à terre, à de nombreux cavaliers, mais aussi à des chasseurs.
Pendant près de deux heures, la 3e compagnie de carabiniers cyclistes tient tête à l'adversaire allemand, appuyée vers 9h30 par la première compagnie postée au Sud de la ville.
Vers 10 heures, l’artillerie allemande entre en action, et, par un feu très violent, rend bientôt intenables les lisières de Haelen devant lesquelles les Allemands se renforcent constamment.
Les carabiniers cyclistes, après avoir fait sauter le pont, se replient sur la ligne du chemin de fer, où ils continuent le combat jusqu’à midi.
A ce moment, en arrière des 1ère et 3e compagnies cyclistes, quatre escadrons, deux du 4e régiment de lanciers et deux du 5e, sont déployés de part et d’autre de la ferme de l’Yserbeek.
A leur gauche, la 1ère batterie à cheval, soutenue par deux escadrons du 5e Lanciers, et deux autres batteries refluent toutes au Nord-Ouest de Houtsem.
Les flancs sont gardés à Zelck par un escadron du 4e régiment de lanciers et deux pelotons cyclistes. A Vulpen, au Sud-Ouest de Haelen, ce sont deux escadrons du 2e régiment des guides et trois escadrons du 1er régiment des guides qui se replient à la lisière des bois de Blekkon.
A midi, l’ennemi s'attaque simultanément à Zelck et à la gare de Haelen. S'étant dispersé à Zelck, il tombe à Haelen sous le feu de l’artillerie et des mitrailleuses. Engageant alors de nouvelles troupes, il menace, cette fois, les cyclistes d’enveloppement ; ces derniers se replient dès lors progressivement vers la ferme d’Yserbeek.
Il est 13 heures environ quand une attaque est déclenchée en direction des cyclistes. Des lignes serrées de tirailleurs débouchent de Haelen sur les cyclistes qui combattent à ce moment-là depuis près de cinq heures.
A cet instant, un escadron de dragons surgit et charge ; le feu belge les détruit une fois, deux fois, au rythme de leurs actions répétées, entêtées et suicidaires...
Les Allemands donnent alors l'ordre aux réserves de monter en ligne, afin de se déployer sur un front qui va de Velpen à Liebroeck, appuyant partout les tirailleurs par de violents tirs de mitrailleuses, tandis que l’artillerie s'emploie à combattre la 1ère batterie (à cheval).
La ferme de l’Yserbeek est attaquée et enlevée. Le succès parait à ce moment-là acquis pour les Germains.
Mais...
Vers 15 heures, arrive sur le champ de bataille, la 4e brigade mixte belge (quatre bataillons des 4e et 24e régiments de ligne), qui, partie de Haekendover à 9h30, a fourni un effort sur 25 kilomètres, par une forte chaleur, dans le but de rejoindre le champ de bataille.
La brigade arrive à Loxbergen en plein combat.
Six compagnies couvrent le mouvement sur le flanc droit, et, un bataillon est dirigé sur la ferme d’Yserbeek, alors qu'une autre compagnie est maintenue en réserve.
Malgré leur fatigue, les troupes abordent bientôt la ferme de l’Yserbeek et le hameau de Velpen, autour desquels se livrent de très vifs combats.
Entraînés par leur élan, les forces belges pénètrent dans Velpen, où elles se trouvent à présent sous le feu de mitrailleuses dissimulées du regard dans les maisons.
L’artillerie ennemie, pendant ce temps, soutient énergiquement les contre-attaques, cependant que les trois batteries de la 4e brigade, qui ont pris position vers 15h30 aarrêtent celles-ci.
Enfin, à 18 heures, l’ennemi qui cède du terrain de toutes parts, recule enfin sur Haelen, abandonnant sur place ses blessés et ses morts...
Au lendemain des combats de Haelen, on dénombre plusieurs centaines de cadavres des deux camps qui jonchent le sol en tous lieux de la campagne et de la ville.
Les morts sont rassemblés dans deux endroits d'inhumation distincts.
Les Allemands sont ensevelis non loin de la ferme d'Yserbeek.
Les Belges sont, quant à eux, rassemblés dans un espace situé sur le côté du cimetière civil qui borde la route menant à Liebrock, distant d'un kilomètre environ du centre de Haelen.
La nécropole belge de Haelen, qui s'étend sur un demi hectare, compte 152 sépultures de soldats belges répertoriés ainsi que 31 autres non identifiés et répartis sur plusieurs rangées parallèles faisant face à la chaussée.
Les tombes sont coiffées d'une pierre bleue taillée sur laquelle a été apposée une plaque en bronze référençant de manière détaillée l'identité du défunt.
Visible à l'image, à gauche et au sommet dans la marge du présent article, la petite guérite dans laquelle se trouve le registre des visiteurs, ainsi qu'une farde contenant tous les renseignements relatifs aux références des militaires belges.
Plus d'information sur les combats : ici