Les événements d'août 1914...
Des groupes de reconnaissance allemands s’étaient déjà aventurés, dès le 6 août sur la Meuse, en direction de Dinant et d'Anseremme.
Le 15 août, deux divisions de cavalerie, la 5e et celle de la Garde, appuyées par plusieurs bataillons, dont les 12e et 13e bataillons de chasseurs, se présentent face à Dinant (plus d'info, p.35 : ici).
Il y a alors dans cette ville, côté français, deux compagnies du 148e, les 10e et 12e.
Un bataillon du 33e et une section de mitrailleuses occupent la citadelle sur la rive droite. Des éléments de la 2e division, commandés par le général Deligny, sont établis sur la rive gauche.
A 5h45, l’artillerie allemande, en position à hauteur de la cote 272, à l’Ouest de Sorinnes, tire un premier coup de canon.
En réponse aux tirs, côté français, on dispose des sections en avant de la citadelle ; une au Nord-Est du fort, une autre à la porte de la citadelle et les 3e et 4e au Nord et au Sud de la route de Ciney.
A 6 heures, les batteries à cheval du 5e régiment d’artillerie allemand font pleuvoir une grêle d’obus de leur artillerie légère (77 mm) sur la citadelle.
Les Allemands déploient leur infanterie. Lentement, celle-ci s’infiltre dans la végétation qui recouvre le plateau à l’Est de la citadelle.
Le capitaine Bataille, dont le chemin de retraite se réduit à l’escalier qui descend au pont, questionne sur l'oportunité d'évacuer les lieux.
On lui intime l'ordre de rester sur place...
A 10 heures, les chasseurs ennemis s’approchent de plus en plus et dangereusement des crêtes. Ils ne sont plus qu’à 50 mètres des avant-postes français ; ceux de la 12e compagnie, commandée par le capitaine Bataille.
A 10h45, les Allemands parviennent aux murailles extérieures et tentent d'escalader les structures du fort.
Ils positionnent en batterie une mitrailleuse sur le chemin couvert et une autre sur la tour de Mont-Fat.
Malgré un feu intense, les deux compagnies françaises réussissent à descendre l’escalier de la citadelle et à regagner ainsi la rive gauche par le pont.
A 11 heures, le général Deligny, commandant la 2e DI, ordonne à la 27e RAC de se tenir prête.
A 11h40, la citadelle est sous contrôle allemand ; le 148e RI français a dû céder l'endroit à l'ennemi.
De là haut, l'envahisseur tirera depuis les meurtrières et rendra ainsi la position intenable aux défenseurs de la rive gauche.
Les 10e (capitaine Carton) et 12e compagnies (capitaine Bataille) du 33e RI, arrivées par Anthée, et, ayant ensuite pris position le long de la voie ferrée [...appuyées par des éléments de la 11e compagnie, auquel appartient le lieutenant De Gaulle (ici)], tentent une progression en vue de reprendre la citadelle. Pour ce faire, elles ont à devoir s’abriter derrière des parapets peu protecteurs du côté de la rive gauche (face aux hauteurs ; voir gravure en marge gauche), ainsi que dans les maisons qui bordent la Meuse. Durant les combats, les obus s'abattront tout au long du fleuve, ainsi que sur le Grand Hôtel des Postes situé dans l'axe du pont. L'endroit deviendra vite intenable.
L’évacuation de Dinant se révèlera complète, sauf pour deux sections isolées et situées aux issues Nord et Sud de la ville.
Le 33e R.I. se replira à Weillen ; le 73e R.I. à Sommière, 7 jours après les premiers combats...
Les chasseurs à pied saxons descendront la rue Saint-Jacques et prendront bien vite possession des rues de la rive droite.
A 13h20, le commandant de la 2e DI, le général Deligny, sur ordre du général Franchet d’Esperey, décide une contre-offensive sur la ville.
A 14h00, l'intégralité du 27e RAC est engagé et le 3e groupe, en position à l’Est d’Onhaye, bombarde, à coup d'obus à fragmentation, les colonnes allemandes visibles sur la crête opposée.
Une batterie du 1er groupe du 15e RAC prend pour cible la citadelle.
Une brigade de dragons, de la 1ère DC, se met à la disposition du 1er CA et de la 45e RI.
Le général Deligny organise la contre-attaque.
Pour ce faire, il fait manoeuvrer les batteries françaises au plus près de la Meuse, à hauteur de la cote 222, avec l'espoir de déloger les Allemands positionnés dans la citadelle et sur les crêtes de la rive droite.
A 16 heures, les deux bataillons du 8e RI pénètrent dans le faubourg Saint-Médard, appuyés par le 73e RI.
Les forces atteignent le fond de la vallée et se regroupent le long du chemin de fer.
Les bataillons traversent la Meuse et se portent à l’assaut des 400 marches de la citadelle.
A 19h00, le drapeau allemand est abattu aux acclamations de la population, qui entonne la Marseillaise.
Dans la citadelle, les Français font une vingtaine de prisonniers.
Au cours de l’action, le 8e RI compte 9 officiers blessés, 54 sous-officiers ou soldats mis hors combat.
Les Allemands se retirent provisoirement, alors que les combats sembleraient leur avoir coûté 3.000 hommes...
Sur la route de Ciney, le 2e escadron du 6e chasseurs à cheval entame la poursuite des Allemands qui font retraite sur la ligne Sovet - Lisogne - Foy-Notre-Dame - Achène.
Du côté français, les pertes globales du 1er C.A. sont lourdes. Ainsi : 23 officiers et 1.074 soldats neutralisés.
A propos du martyre de la population civile : ici Site officiel de la Citadelle : ici