Ernest Spiridien Jean Nicolas Psichari est né à Paris le 27 septembre 1883.
Il est d'origine grecque et on le rattachera plus tard à la "haute bourgeoisie intellectuelle parisienne", alors qu'il deviendra tout à la fois dreyfusard et adepte des idées du socialisme jaurésien.
Ernest est le fils de Jean Psichari et de Cornélie Henriette Noémi Renan. Il est, en outre, par sa mère, le petit fils du philosophe Ernest Ronan, dont il héritera le prénom.
Psichari commence à être publié durant ses études de philosophie.
Après sa scolarité, il fait la connaissance de Charles Péguy et, sous son influence, tente de trouver une voie qui donne plus de force à l'idéalisme qui l'anime.
En 1903, après une crise de conscience, il s'engage dans l'artillerie coloniale et accompagne la mission Lenfant au Congo, trois ans plus tard.
C'est en 1908 qu'il écrit "Terre de soleil et de sommeil".
Il a choisi la vie militaire par idéal. C'est à ce moment-là qu'il soutient - paradoxalement - les idées de Charles Maurras et de l'Action Française.
Après un long séjour en Mauritanie, de 1909 à 1912, il se convertit au catholicisme en 1913.
Il entre ainsi dans l'ordre des Dominicains.
Cette même année 1913, il écrit "L'appel des armes".
Son départ sous les drapeaux lui empêchera de proclamer ses voeux.
Psichari faisait partie du personnel militaire du 2e régiment d'artillerie coloniale commandé par Guichard-Monguers.
C'est en qualité de lieutenant, qu'il trouve la mort le 22 août 1914, à Rossignol, non loin de Virton et de l'Abbay Notre-Dame d'Orval, dans le Sud des Ardennes belges (ici).
A Rossignol, un régiment entier sera anéanti des suites d'une embuscade habilement orchestrée par les Allemands et qui sera assortie d'un encerclement interdisant toute retraite aux Français pris au piège. (ici)
Les circonstances de la mort de Psichari, d'après témoins dont on ignore l'identité...
Un prisonnier en Allemagne écrit :
“Le lieutenant Psichari est mort à mes côtés, ainsi que son capitaine. Nous avions passé un apres-midi côte à côte. C'est lui qui commandait la piece où je me trouvais. Le soir, à cinq heures, en voulant sauver la piece, il a été fauché par les mitrailleuses.”
Un autre de ses compagnons de combat complète :
“Au moment de sa chute, Psichari était au pas de gymnastique et souriait. Le lieutenant de Saint-Germain se précipita immediatement pour le relever, mais déjà il avait cessé de vivre. Il avait été frappé d'une balle à la tempe.”
"Ernest Psichari repose maintenant sur le champ de bataille, près de la route de Brevannes à Rossignol, aux côtés du capitaine Cherrier, de l'aspirant Thiebaut, de deux autres officiers et de vingt-cinq de ses canonniers.
Tous ont reçu les honneurs militaires."
En 1916, soit deux ans après sa mort, sera publié "Le voyage du centurion".
En 1920, le titre, "Les voix qui crient dans le désert", fera également l'objet d'une publication.
Une stèle, et ensuite un monument-autel ont été érigés à la mémoire de Psichari à Rossignol, à l'initiative du poète Thomas Braun et de Henri Massis ("La Vie d'Ernest Psichari" - 1916) (ici).
"Parfois, surtout aux heures paisibles du matin, et quand on a devant soi la perspective d’une grande matinée de route, on ressent un apaisement indicible. Mes hommes marchent derrière moi.
Je les connais et ils me connaissent. Ce qui nous lie, c’est que nous sommes la vie de ce désert."
E. P.
Les cimetières militaires français de Rossignol : ici