Faisant face à la nécropole française, de l'autre côte de la route, et en hauteur du village de Gerbéviller, se trouve le cimetière militaire allemand qui fut créé en 1920, en même temps que celui qui accueille les Français.
L'emplacement compte 5.462 dépouilles de soldats allemands décédés durant les deux conflits mondiaux.
Grand nombre de ces militaires sont tombés durant la "bataille de Lorraine", de la mi-août à septembre 1914.
Particularité de l'endroit, on y retrouve également des prisonniers germaniques morts durant leur détention, côté français.
L'aménagement du site repose sur un grand projet de construction de nécropoles militaires dans la région. Ainsi, citons au passage, les cimetières de Champenoux et de Friscati (ici)...
Pour ce qui concerne Champenoux, 1.000 Allemands tombés lors de la Seconde Guerre mondiale y seront dans un premier temps enterrés, et, par la suite, exhumés, afin de rejoindre Gerbéviller.
Après 1945, le cimetière de Gerbéviller comptera plus de 5.000 sépultures et noms allemands référencés en un même et seul endroit.
La plupart des militaires tombés, à l'époque, au combat, appartenaient au IIe corps d’armée bavarois, ainsi qu'au XXIe corps d’armée et à la grande division de remplacement stationnés à/en : Bade-Wurtemberg, Hesse, Westphalie, Braunschweig, Oldenburg, Ost Friesland, Thuringe, Saxe, Prusse occidentale, Silésie, Rhénanie et Alsace-Lorraine...
Durant l'entre-deux guerres, des travaux de réfection seront entrepris.
Un accord, entre les autorités françaises et le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, sera signé dès la fin des années 20. Le nécessaire sera entrepris pour que l'entretien de la nécropole et des tombes se fasse dans de bonnes conditions.
Dès cette période, des travaux d’embellissement seront mis en oeuvre par rapport à l'architecture du paysage ; des constructions de monuments et des tombeaux seront réalisés en pierre de taille.
Notons qu'en ce lieu, l’identification de certains soldats présentera quelques difficultés.
Un nouveau traité franco-allemand sera signé dans les années 60.
Par celui-ci le Volksbund reprendra à son compte la charge de tous les cimetières allemands présents sur le territoire français.
Durant les années 70, l'endroit fera l'objet d'une rénovation en profondeur.
C'est le moment qui sera choisi pour refaire les tombeaux communautaires qui commencaient à s’effondrer. Les croix initiales, provisoires, et, fabriquées en bois, seront remplacées par des stèles et croix en pierre.
Les nom, date de naissance, fonction militaire du défunt y seront gravés.
Parmi les 1.120 sépultures du sanctuaire, 78 demeurent inconnues.
Pour sa part, la fosse commune compte 4.342 corps dont 1.045 n’ont, à ce jour, pas été identifiés.
Le cimetière français voisin (d'en face) : ici