Volontaire de guerre, John McCrae est un médecin biologiste qui s'est fait enrôler avec grade de major et fonction de chirurgien dans le Corps expéditionnaire canadien, lors de la Première Guerre mondiale.
Aors qu'il est sur le théâtre des opérations, il est promu au grade de lieutenant-colonel (comme son père), du Corps médical canadien.
II rédigera, pendant une accalmie à Boezinge (ici), près d'Ypres, le célèbre poème In Flanders Fields qui immortalisera la douleur des combattants tombés sur le sol de Flandre.
De constitution fragile, souvent malade durant sa jeunesse, il décède de maladie à l'Hôpital militaire britannique de Wimereux, le 28 janvier 1918 (ici).
Dès 1921, suite au poème de John McCrae, les Britanniques, les Canadiens, les Australiens et bien d'autres nations... choisissent comme emblème du souvenir, le coquelicot, cette fragile fleur des champs, qui porte le nom de poppy en anglais.
Sur les tombes et sur les stèles britanniques, çà et là, dans les cimetières des anciennes armées de l'Empire britannique, fleurissent depuis lors des coquelicots de papier.
Ces mêmes coquelicots se retrouvent également toujours arborés à la boutonnière, en période de commémoration, et plus particulièrement les 11 novembre, date symbolique et sacrée entre toutes, pour tout militaire...
Cette "fleur du souvenir" rappelle donc la vision du champ de bataille, rouge à l'image du sang versé ou à la couleur que prennent les plaines du Nord de la France et de la Belgique, du printemps jusqu'à l'automne...
Pour sa part, la France choisira le bleuet, une autre fleur commune aux champs de bataille, pour rappeler non seulement la mémoire de ses poilus habillés aux couleurs bleu horizon et morts au combat, mais aussi tous ces jeunes soldats répondant au doux sobriquet de bleuet ; en cela particulièrement ceux de la classe 1917...
John McCrae fait appel à un photographe professionnel pour prendre des photos de lui flanqué de ses animaux de compagnie. Ainsi, son cheval Bonfire ou son chien Bonneau, avec lesquels, à trois, ils formeront une bande bien connue...
Durant la guerre, il se réfugie souvent en compagnie de ses bêtes, alors qu'il fait de longues balades dans la campagne française.
Cheval et cavalier passent presque toute la guerre ensemble, Bonfire lui ayant été offert en cadeau, avant son départ de Montréal.
Dans les lettres qu'il fait parvenir à sa mère, il décrit en détail les bouffonneries de sa "famille à fourrure". La bergerie comprend : un lapin ; une poule ; un chaton ; Follette, la mère de Bonneau ; mais aussi... plusieurs autres chiens, dont un chiot venu au monde dans la plus récente portée de Follette.
Bonneau, le chien adopté par John, accompagne souvent son maître et sa monture Bonfire non seulement lors de leurs promenades à la campagne ; mais aussi, il n'est pas rare qu'on l'aperçoive sur les talons de John, alors que celui-ci effectue des inspections au sein des baraquements médicaux.
Dans une des lettres envoyées à sa famille, et datée du 29 avril 1917, John McCrae fait également état du fait que les frais sont "considérables" pour se faire tirer le portrait.
La vue équestre de John, présente en marge du texte, a été réalisée par le photographe Caudeville.
A la lecture des textes analysés, il semble bien que John McCrae était apprécié du plus grand nombre, pour la très grande empathie qu'il témoignait à l'égard de ses contemporains, et, tout particulièrement aux militaires malades et blessés parmi ceux-là...
Sa maison natale à Guelph, en Ontario, est à présent un musée qui lui est dédié (ici).
In Flanders Fields
In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place ; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved, and were loved, and now we lie
In Flanders fields.
Take up our quarrel with the foe :
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.
John McCrae
Plus d'information PDF ici Le cimetière de Wimereux ici
Références :
Dianne Graves, A Crown Life : The World of John McCrae, St. Catharines, Ontario, Vanwell Publishing Limited, 1997, p. 238.
Kyle McIntyre, "What a Funny Gang They Are ! The Wartime Animal Companions, Lieutenant-Colonel John McCrae's Animals" (recherche non publiée), p. 8.
John E. Prescott, In Flanders Fields : The Story of John McCrae, Erin, Ontario, The Boston Mills Press, 1985, p. 110.