Les batailles de La Bassée, de Messines et d’Armentières, du 12 au 18 octobre 1914…
Après les combats sur l’Aisne, le corps expéditionnaire britannique (BEF) se porte vers le Nord-Ouest, afin d’épauler l’aile gauche fragilisée de l’armée française.
En cet endroit, les Anglais se heurtent à l’armée allemande, dans la phase finale et septentrionale de la "course à la mer".
Transportées par autobus depuis Abbeville, les troupes britanniques se positionnent entre Ypres et Béthune. Des renforts, regroupés à Saint-Omer ou qui font repli depuis Anvers, viennent les rejoindre. Là, le corps d’armée britannique s’efforce de former une ligne de front depuis Bixschoote, au Nord d’Ypres, jusqu’à La Bassée, au Sud-Ouest de Lille.
Pour sa part, la cavalerie française s’est intercalée, entre les deux corps d’armées situés le plus au Sud, entre La Bassée et Armentières, dans une zone agricole morcelée par d’innombrables fossés de drainage.
Le 12 octobre, les Français perdent le contrôle de la commune de Vermelles (adversum mellum : le miel contre l’adversité) (PDF :
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. Cet échec a pour conséquence d’obliger les Britanniques à se déplacer au Sud, afin de tenter d’y combler la brèche résultant de la défection française.
Des combats violents éclatent entre les Britanniques et les Allemands, à Givenchy-lès-la Bassée (PDF :
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et à Cuinchy, sur les deux rives du canal qui prolonge la Deule ; cela, entre les 13 et 17 octobre.
Les Britanniques progressent d’une dizaine de kilomètres vers l’Est et viennent se heurter à la crête d’Aubers, alors que des contre-attaques allemandes, finalement, les contraignent à reculer.
Plus au Nord, les Britanniques sont parvenus à reprendre le Mont-des-Cats, le 13 octobre, puis Méteren et le Mont-Noir. Par un temps pluvieux, interdisant toute reconnaissance aérienne, ils poursuivent leur avance. Ils prennent Bailleul, le Mont Kemmel et Messines.
Le 14, le front anglais est continu dans sa perpendicularité, d’Ypres au canal de La Bassée.
Le 17, ces mêmes troupes contrôlent Armentières, alors que, plus au Nord, les Allemands porteront leurs assauts sur les Français et sur les Belges, qui tiennent le saillant de Dixmude.
Les opérations de cette mi-octobre 1914 seront les dernières menées sur le sol français selon les tactiques propres aux guerres de mouvement "traditionnel".
Le 18 octobre 1914, jour de la St-Luc, l’ensemble du front forme un cordon continu.
Dès lors, toute opération de contournement devient impossible, et, seules subsistent désormais des tentatives de percées des défenses adverses, au moyen d’attaques frontales…
Les batailles menées par les Britanniques dans le secteur de la Lys, en octobre 1914, sont à considérer comme les dernières batailles de la guerre de mouvement en ce début de guerre.
L’affrontement à Ypres, qui aura lieu du 19 octobre au 22 novembre, constitue la toute première guerre de positions de ce conflit.
Dans ces circonstances, l’hiver 1914 sera ressenti par les hommes, dans des tranchées mal aménagées et avec un approvisionnement médiocre, comme une période très traumatisante.
Les morts provoquées par de nouvelles méthodes "modernes", celles de la guerre de tranchées (tireurs d’élite, grenades, mines, artillerie, gaz, lance-flamme, raids et attaques meurtrières limitées à des secteurs restreints du front adverse) demeureront à jamais inscrites dans la mémoire collective.
Parmi les premiers affrontements de cette guerre de tranchées, nous retiendrons la défense de Festubert par les troupes indiennes, les 23 et 24 novembre 1914, et, celle de Givenchy (ND-de-Lorette :
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, les 20 et 21 décembre.
Ces attaques constituent "une répétition, à petite
échelle" de ce que seront
les grandes épreuves à venir…