Le Premier ministre, Lionel Jospin, inaugure en 1998 l’œuvre réalisée par Haïm Kern, non loin du Chemin des Dames.
La sculpture, haute de près de quatre mètres, et qui porte de nom de : "Ils n’ont pas choisi leur sépulture" se dresse là, face à la plaine, sur le plateau de Californie pour marquer le quatre-vingtième anniversaire de l’armistice de 1918.
L’endroit se situe non loin de l’ancien village (totalement détruit) de Craonne, sur le parcours du Chemin des Dames.
Si en tous autres endroits de la ligne de front, des monuments, commémorant la guerre et la victoire sur l’Empire allemand, ont été dressés juste après les hostilités, comme à Ypres, Vimy, Verdun…, ce n’est pas du tout le cas au Chemin des Dames…
Lieu emblématique de la Première Guerre mondiale, la région des hauts plateaux de l’Aisne a longtemps été associée à l'échec cuisant de l'offensive du général Nivelle, en avril 1917.
Ainsi, l’endroit rappelle non seulement les mutineries et condamnations à mort qui ont suivi l’offensive du 16 avril, qui coûta la vie à plus de 200.000 Français, mais aussi la rupture du front, en cet endroit même, à l'été 1918…
Après guerre, le plateau fut classé "zone rouge", des pins y furent plantés, le terrain étant devenu stérile et trop pollué…
Pour l’heure, des sentiers balisés permettent aux touristes d’Histoire de ce rendre compte, un tant soit peu, de ce que purent être les combats au regard des vestiges de tranchées et de cratères d'obus qui couvrent l’étendue d’un champ de bataille… Recouvert et préservé, de l’érosion, grâce à une nature ayant réussi à reprendre possession des positions désertées par les armées…
De nombreux pictogrammes et panneaux thématiques sur la Grande Guerre, des tables de lecture et d’orientation ainsi que des points de vue panoramiques sur la vallée de l’Aisne jalonnent aujourd’hui le plateau ainsi que les sentiers de forêt.
Haïm Kern est un sculpteur français né en Allemagne le 4 décembre 1930 à Leipzig.
Sa famille se réfugie en France dès 1933, afin de fuir le régime nazi.
De 1953 à 1958, l’artiste est inscrit à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et adhère à la mouvance surréaliste.
La "solution finale", à laquelle la famille de Haïm Kern n’a pas échappé, est présente dans son œuvre et l’on dira de lui, que c’est : "l’artiste qui rend un visage, une vie, à ceux qui ont disparu par centaines de milliers".
Ses pièces majeures figurent dans les collections du Fonds National d’Art Contemporain et du Musée d’Art Moderne de Paris, entre autres.
Son œuvre la plus connue est assurément : "Ils n’ont pas choisi leur sépulture", qui résulte d’une commande publique d’Etat, et, trône sur le Plateau de Californie, à Craonne.
Autres œuvres magistrales : "Hommage à François Mauriac", place Alphonse Deville à Paris VIe ; "Les vies inaccomplies", Chapelle Saint-Jean ; "Le convoi n° 8", Gare d’Angers ;