La bataille de l’Yser
Dans la nuit des 29 au 30 octobre 1914, les écluses de Nieuport sont ouvertes et les eaux envahissent les plaines comprises entre l’Yser et le talus de la voie ferrée Lombartsijde-Dixmude, à l’arrière des dunes.
Opérations du 15 octobre au 1er novembre 1914
Le 15 octobre, les Belges sont prêts. Divers renseignements convergent à propos des mouvements de troupes allemandes laissant entrevoir une attaque imminente.
La bataille aura lieu le long de l'Yser et elle se déroulera sans que les Alliés ne reculent. Ainsi en a-t-il été décidé par le haut commandement interallié.
De leur côté, - les Allemands, qui terminent leurs préparatifs et qui disposent de plusieurs corps d'armée -, il semble qu’on soit bien décidé à en découdre avec ses opposants et, pour ce, de vaincre soit sur l'Yser, côté franco-belge, soit sur Ypres, dans la zone anglo-belge.
La bataille sera âpre en rase campagne, sans que les camps rivaux ne disposent de hauteurs ou promontoires suffisamment élevés pour leur artillerie. Quand ils n’existent pas "naturellement" (église, beffrois, etc.), des points d’observation seront construits plus tard.
Le 15 octobre 1914, l’armée belge, forte de 6 divisions, et, sous commandement royal, occupe donc les secteurs derrière l’Yser, entre Nieuport sur la côte, en bordure de l’embouchure du fleuve l’Yser, où se trouvent les troupes françaises, et, Boezinge, au Nord-Est d’Ypres, là où se situent les troupes britanniques stationnées dans un large saillant, jusqu’à Langemark, Zonnebeke et Gheluvelt.
L’Yser constitue un fleuve de 20 mètres de large, et celui-ci sillonne dans les plaines flamandes, pâtures et champs principalement situés sous ou au niveau de la Mer (du Nord).
Le 16 octobre, une première attaque sur Dixmude, occupée par les fusiliers marins de l’amiral Pierre-Alexis Ronarc'h est mise un échec par les Allemands. La forêt de Houthulst constitue la zone de combats de l’action du corps de cavalerie belge…
Le 18 octobre, les Allemands attaquent Lombardsijde et le village de Keiem (PDF
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; au Nord de Dixmude, entre Furnes et Torhout) et obligent en cela, à nouveau, les Belges à une retraite forcée, alors qu’ils comptent de nombreuses victimes en leurs rangs.
Le colonel Couturiaux, commandant le 8e régiment de ligne initialement stationné à Bruxelles, prend part à une contre-attaque, le commandant Bourg participe à ces combats. C’est également lors de ces affrontements que le village de Keiem passe à de multiples reprises sous le contrôle successif des deux belligérants qui s’affrontent en ces lieux.
Le 19, c'est de nouveau au tour de Dixmude d’être prise sous le feu.
Le 20, les Belges n'occupent plus, -sur la rive droite de l'Yser, entre Dixmude et la mer-, que les têtes de pont aux extrémités du front, entre Lombardsijde et Dixmude.
Les Allemands prennent position le long de l'Yser, et, ne parvenant pas à forcer les extrémités du front, attaquent au centre du dispositif de défense allié.
Au Sud, et, à l’aplomb, du côté d’Arras, les attaques allemandes se répètent, à la fois, contre les défenses anglaises et le dispositif français…
Le 21, le déploiement allemand est terminé. Les Germains procèdent sur l'Yser à un bombardement d’artillerie, en même temps qu'ils portent à nouveau leurs coups tout à la fois sur Dixmude et sur Ypres.
Toutefois, dans la boucle de l’Yser, à Tervaete, où se trouve un pont en son pied, et, non loin de là, à Stuyvekenskerke, les Allemands réussissent à traverser l'Yser.
Le 25, l'ennemi concentre ses efforts sur le front central, tenu par les Belges, sans toutefois parvenir à les faire fléchir.
Ce même 25 octobre 1914, décision est prise, par le roi des Belges, d'inonder la région. Le principe en est simple ; utiliser les écluses de Nieuport, qui règlent l'écoulement des eaux de l'Yser vers la mer, en les faisant travailler de manière inversée, à marrée haute… Ainsi, et, pour ce faire… on obstrue les trous et passages dans le remblais le long de la ligne de chemin de fer Nieuport-Dixmude, et, dès lors, l'eau de mer peut commencer à inonder lentement les plaines.
Le 27 octobre, après que d’autres tentatives s’opèrent ailleurs, comme sur la Lys, les Allemands décident de relâcher la pression sur le dispositif défensif des Belges.
Le 29 octobre, l'activité offensive des Allemands reprend sur le front tenu par les Belges, alors que Guillaume II, en personne, est arrivé à Thieit trois jours plus tôt.
L’attaque allemande sur Pervijze est un échec.
Dès lors, on se bat à Poelcapelle, Passchendaele, Armentières et Ramscapelle…
Le 30, les actions reprennent sur tout le front nord, depuis la Mer du Nord, jusqu’à La Bassée (
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Malgré des combats d’une rare violence, les Allemands ne parviennent pas à percer.
Le 31, les Belges ont le dessus, et, c'est l'échec pour leur adversaire.
Ailleurs, d’autres âpres combats auront lieu contre les Anglais et les Français. Toutefois, le 1er novembre, les Allemands prendront la décision de faire retraite, face à l’étendue des dégâts engendrés par les inondations volontaires, qui couvrent déjà une étendue de plus de 6 kilomètres carrés.
La victoire belge aura un coût sévère ; plusieurs milliers d’hommes ; ses effectifs seront ainsi réduits à seulement quelques 50.000 hommes… Pour rappel, ils étaient plus de 110.000 soldats à Anvers et dans sa périphérie, avant que la ville ne tombe, le 10 octobre 1914, et, que pendant la retraite (exode et débacle), une part importante des effectifs ne se réfugie en Hollande (40.000 militaires).
Le commandant Bourg :
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Jacques Mechelynck (PDF, bas de page) :
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