Dominant la Sambre, rivière qu'on devine par delà la végétation et la localité d'Auvelais (PDF ici), cette nécropole est originale pour ce qu'elle est organisée de manière arrondie et asymétrique dans l'accueil des sépultures des soldats français tués lors des deux conflits mondiaux.
Mais aussi, tout comme en ce qui concerne le cimetière national de la Belle-Motte, les premiers ouvrages du cimetière militaire franco-allemand d’Auvelais ont été réalisés en 1917, alors que le territoire belge était presqu'intégralement occupé par l’armée allemande.
Cette dernière exhuma et rassembla les dépouilles de ses soldats tombés dans la région lors des combats d'août 1914. Ensuite, les corps des militaires français inhumés individuellement, et, dans des fosses communes disséminées en de multiples endroits des champs de bataille, ont également été regroupés en ce lieu durant l’occupation allemande. Par décret-loi daté du 19 août 1917, la Belgique, sous autorité et gouvernement militaire allemands, décide d’assurer la perpétuité des lieux de sépulture des militaires franco-britanniques, italiens, russes et germaniques reposant sur son territoire.
Le lieu est atypique pour ce qu'il faut emprunter un sentier escarpé aux marches rustiques et hautes, empêchant en cela tout accès aux personnes à mobilité réduite.
Arrivé en haut de la colline, on se trouve en présence d'un phare érigé en 1934, à l'initiative des anciens combattants d'Auvelais, et construit au moyen de gros blocs de granit provenant de Bretagne.
A échelle réduite, la tour, surmontée d'une lucarne éclairée, constitue la reproduction identique des phares qui jalonnent généralement les côtes de Bretagne ou parfois celles des départements maritimes français...
Inauguré le 19 août 1934, à l’initiative des anciens combattants d’Auvelais, ce monument est entouré de manière excentrée par le cimetière militaire, où reposent les corps de 415 officiers, sous-officiers et hommes de troupe français.
L'édifice se dresse là pour rappeler le courage, la bravoure, le sacrifice de ceux qui, au nom de la liberté, donnèrent leur vie afin de repousser l'agresseur allemand.
C’est également durant l'année 1934 qu’eut lieu le "re-dessinage" du cimetière militaire, après que les Allemands eurent exhumé les corps de leurs soldats et libéré les lieux, durant la Première Guerre mondiale.
Il est également à supposer que lors de ce réaménagement, des corps ensevelis à Auvelais furent déterrés et transférés dans le cimetière militaire de la Belle-Motte.
Aujourd’hui encore le cimetière impressionne le visiteur, tant par la quiétude des lieux que par l'organisation en cercles (3) des tombes...
Une grande pierre levée, à la manière d'un obélisque, a été inaugurée en 1929, à la mémoire des victimes civiles et militaires. D'autres constructions et bancs habillent l'endroit tout en meublant les alentours des alignements de tombes...
Le réaménagement de 1934 contribua à ramener les corps des soldats français répartis sur les communes d’Arsimont, d’Auvelais, de Falisolle, de Fosses-la-Ville, d’Ham-sur-Sambre, de Noville-sur-Mehaigne, de Tamines et de l’Ambulance (hôpital) n° 1086.
Plusieurs tombes, datant du début de la Seconde Guerre mondiale, sont présentes au fond de la nécropole... Elles rappellent, aux visiteurs de passage, qu'Auvelais se trouva par deux fois aux croisées des chemins d'invasion germanique...