Chronologiquement, la Grande Guerre, sur le front Ouest, a connu trois grandes phases :
- la guerre de mouvement, d’août à octobre 1914 ;
- la guerre de position, de novembre 1914 à mars 1918 ;
- le retour de la guerre de mouvement pour la confrontation finale, de mars à novembre 1918.
Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, l'armée allemande exécute une version modifiée du plan Schlieffen, afin d'attaquer la France à travers la Belgique neutre, avant de se tourner vers le Sud pour tenter d'encercler l'armée française, par un effet de faucille.
Le 3 août 1914, les première et deuxième armées d'Alexandre von Klück et de Karl von Bülow attaquent la Belgique, après qu'une réponse défavorable ait été donnée à l'ultimatum allemand par celle-ci.
Depuis la veille, le Luxembourg est occupé pour ce qu'il n'a pu résister, vu les faibles moyens militaires dont il dispose.
La première bataille en Belgique se porte sur les fortifications de Liège et par un siège de la ville qui durera du 5 au 16 août.
Liège et sa région, correctement fortifiés et défendus par des Belges décidés, surprennent le général von Bülow par leur résistance au combat.
L'artillerie lourde allemande appelée en renfort réussit toutefois à contrôler les poches de résistance en quelques jours et au prix de lourdes pertes ; 5.000 hommes y laisseront la vie du côté allemand.
Après la chute de Liège, la grande partie de l'armée belge se retire sur Anvers et Namur, ne manquant pas, au passage, d'infliger quelques déconvenues aux Allemands, comme à Haelen (ici), par exemple... Un autre siège s'en suit, à Namur cette fois, du 20 au 23 août.
Quant à eux, les Français ont cinq armées déployées sur leur frontière nord.
Le plan de guerre offensif français, numéro XVII, a pour but de s'emparer de l'Alsace-Lorraine perdue en 1871, juste après le déclenchement des hostilités.
Le 7 août, le VIIe Corps français porte son attaque sur l'Alsace, avec pour objectif de s'emparer de Mulhouse et de Colmar.
L'offensive principale est lancée le 14 août.
En conformité avec le plan Schlieffen, les Allemands se retirent lentement du territoire conquis en 1871, tout en infligeant de lourdes pertes aux Français.
Après une marche forcée à travers la Belgique, le Luxembourg et les Ardennes, l'armée allemande pénètre en France à la rencontre de l'armée française et des six premiers détachements du Corps expéditionnaire britannique, dirigé par le général J. French.
Une série de combats s'ensuit à Mons et au Sud de Charleroi, ainsi que du côté de Namur et de Dinant.
Les Anglais sont obligés de rompre le combat à l'occasion de la bataille des frontières qui a lieu à Mons, et, ensuite, en retrait de Maubeuge, au Cateau-Cambrésis... Les Français n'arrivent plus à tenir une ligne de front contiguë à celles des Anglais. Les Britanniques résistent à 1 contre 3, sur leur flanc gauche d'une ligne de front française qui risque de céder à tout moment.
Les Alliés reculent en bon ordre sur près de cent kilomètres.
Les Allemands sont repoussés par les troupes françaises et britanniques lors de la bataille de la Marne qui a lieu du 6 au 13 septembre.
L'armée allemande se retire au Nord de l'Aisne et établit les prémices d'un front occidental statique qui durera pendant trois ans.
Les belligérants tentent de se contourner mutuellement par le flanc, ce qui les conduit jusqu'à la Mer du Nord.
Les Allemands obtiendront le contrôle de la quasi totalité du territoire de la Belgique et de ses ports importants, du Luxembourg, et de 10 départements français dans le Nord du pays.
La guerre de mouvement fait place à une guerre de tranchées, alors que le front s'étend de manière ininterrompue de la Mer du Nord, passé Nieuport, jusqu'à la frontière suisse...
Cette "ligne stratégique" demeurera inchangée durant la majeure partie du conflit.
Une petite surface de l'Alsace redeviendra française, pendant toute la durée de la guerre. Les Français perdront 250.000 soldats durant la tentative de reconquête de l'Alsace-Lorraine...
Trève de Noël 1914
Le 25 décembre 1914, les Britanniques qui tenaient les tranchées autour de la ville belge d'Ypres entendent des chants de Noël venir des positions allemandes.
Ils découvrirent au petit matin que des sapins de Noël ont été placés en hauteur le long des tranchées ennemies.
Lentement, des groupes de soldats allemands sortent de leurs réseaux de défense et avancent jusqu'au milieu du no man's land, où ils appellent les Britanniques à venir les rejoindre.
Les deux camps rivaux se retrouvent ainsi au beau milieu d'un paysage dévasté par les trous d'obus.
Les soldats s'échangent des cadeaux, discutent, ou encore, se mettent à jouer au football.
Ce genre de trève et de fraternisation à lieu, semble-t-il, en plusieurs points du front, durant la semaine qui suit la journée de Noël 1914.
A la suite de cet épisode, des tentatives avortées auront encore lieu entre les troupes franco-britanniques et allemandes ; les commandements militaires veillant à ce qu'on ne connaisse plus pareils comportements "pacifistes" à ceux de la fin 1914...
Des documents écrits ainsi que des photographies d'époque, passées au travers des mailles des services de la censure militaire, attestent de ce qui précède.
Mais aussi, en ce qui concerne les développements technologiques...
1914 voit apparaitre dans les airs et au sein des armées adverses, les premiers biplans, spécialement conçus pour les combats aériens.
Cette guerre du ciel augurera une course aux armements en ce domaine, et des perfectionnements technologiques, jusqu'à la fin de la guerre.
Hormis quelques combats chevaleresques, dans les débuts du conflit, le rôle de l'aviation se cantonnera toutefois, essentiellement, à mener des missions de reconnaissance au-dessus des territoires tenus par l'ennemi, généralement dans une profondeur de territoire variant de 5 à 6 kilomètres maximum (ici).
1915...
Le 10 mars, dans le cadre de ce qui a été conçu comme une grande offensive dans la région de l'Artois, les armées britanniques et canadiennes attaquent à Neuve-Chapelle (ici), dans le but de capturer la crête d'Aubers, à l'Ouest de Lille.
L'assaut, mené par quatre divisions, permet une avancée de 3 km en profondeur dans le front allemand.
Précédé par un tir d'artillerie de 35 minutes, l'assaut progresse rapidement jusqu'à la prise du village. Après quatre heures de percée, la progression ralentit en raison de problèmes logistiques et de communication.
Les Allemands contre-attaquent, faute d'un manque de moyens du côté de l'artillerie anglaise (pénurie d'obus).
Les plans allemands, qui prévoyaient de mener une guerre d'usure contre les Français et les Britanniques, ne portent pas leurs fruits.
Dès lors, le haut commandement allemand décide une nouvelle offensive sur la ville d'Ypres aux mains des Britanniques, depuis novembre 1914 (Première Bataille d'Ypres).
La Seconde Bataille d'Ypres consiste à détourner l'attention des Alliés de la grande offensive qui portera sur le front de l'Est.
Le but de la manoeuvre permettra également aux Allemands de tester une nouvelle arme terrifiante, l'arme chimique.
En septembre 1915, l'Entente lance des offensives majeures.
L'armée française attaque en Champagne ; les Britanniques portent leurs coups à Loos-lez-Lille, dans le Pas-de-Calais.
Les Français, qui ont passé l'été à la préparation de cette offensive, dirigent leur assaut principal le 25 septembre ; ils remportent un véritable succès, sans toutefois percer en profondeur le territoire bien défendu par les Allemands.
C'est également cette année là que, sous l'impulsion du Capitaine Louis Moufflet et du Lieutenant René Haas, l'armée française se dote, avec succès et à partir de décembre 1915, d'équipages de chiens de traîneaux sur le front des Vosges en soutien logistique (transport des blessés, relève et approvisionnement) des postes avancés (ici).
1916...
L'année 1916 sera une année de guerre de positions dont les deux batailles les plus connues seront celles de Verdun, côté français et de la Somme pour les Anglo-Canadiens.
La bataille de Verdun
La bataille de Verdun débute le 21 février 1916, après une attente de neuf jours liée aux mauvaises conditions météorologiques (neige et blizzard).
Après un très intense bombardement d'artillerie de huit heures mené par les Allemands, ces derniers ne s'attendent guère à beaucoup de résistance de la part des Français.
L'armée française perd en effet le contrôle du fort de Douaumont, sans toutefois céder du terrain aux Allemands, lors de cette offensive du 28 février.
Du côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livrent toute la bataille, sans jamais à bénéficier, comme c'est le cas du côté des français, d'effectifs "frais" venus les remplacer.
Chez les Français, il en va donc autrement : les poilus comprennent l'importance symbolique et stratégique de cette bataille, au travers du message porté par le général Pétain qui commande, dans un premier temps, la place de Verdun et le verrou qu'il constitue ; ils tiennent grâce aux renforts parvenus via la Voie sacrée, et à la "tournante" au sein des armées. Ainsi, 75 % des troupes feront l'objet d'une relève par des contingents venus d'autres endroits du front.
C'est au général Nivelle que reviendra le mérite d'avoir enrayé définitivement l'offensive allemande en juin et juillet 1916.
Le terrain perdu sera reconquis entre octobre et novembre 1916, en ce compris le fort de Douaumont.
Verdun demeurera aux yeux de tous comme le lieu suprême, le plus inhumain, où l’homme aura livré la guerre. C'est là que l'artillerie causera le plus de perte parmi les soldats (80 % des morts au combat).
Tout comme dans la Somme, la bataille de Verdun détient le triste record d' 1.000.000 d'obus tirés en 24 heures...
La bataille de la Somme
Au même titre que celle de Verdun, la bataille de la Somme fut l’une des principales confrontations de la Première Guerre mondiale.
Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer les lignes allemandes fortifiées sur un axe Nord-Sud, long de 45 km et formé par un triangle dont les sommets étaient Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume, côté français.
Il s'agit là de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire humaine. Hors victimes civiles, les belligérants perdirent environ 1.060.000 hommes, en ce compris environ 442.000 morts et disparus.
Le 1er juillet 1916, détient le triste record de jour le plus sanglant, pour l'armée britannique de toute la Première Guerre mondiale, avec 57.470 victimes dont 19.240 morts ou disparus.
La bataille prit fin le 18 novembre 1916.
Au cours de la bataille de la Somme et lors de l'hiver 1916-1917, les Allemands créèrent une position défensive arrière à leur front.
Ainsi la ligne Hindenburg fut élaborée au travers d'un plan visant à la construction d'un vaste réseau de défenses et de fortifications dans le Nord-Est de la France.
Long de près de 160 km, cette ligne s'étendra de Lens, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, jusque dans l'Aisne, non loin de Soissons.
1917...
L'année 1917 est essentiellement marquée par les offensives britanniques et l'entrée en guerre des États-Unis.
La bataille d'Arras
La bataille d'Arras est une offensive des forces britanniques, canadiennes et australiennes contre les troupes allemandes qui a eu lieu à Arras, du 9 avril au 16 mai 1917.
Durant une bonne part de la durée de la guerre, les armées sont dans l'impasse, sur le front Ouest. Les lignes de défense se font face, de la Mer-du-Nord, jusqu'à la Suisse.
L'objectif essentiel des Alliés, à partir du début de 1915 consiste à percer les défenses allemandes et d'engager l'armée allemande numériquement inférieure dans une guerre de mouvement.
L'offensive d'Arras avait pour but de parvenir à ce résultat...
Ainsi...
Elle fut planifiée par les Alliés pendant que le haut commandement français lançait une attaque massive, quatre-vingts kilomètres plus au Sud-Est.
L'objectif de cette opération combinée devait permettre, en théorie, de mettre fin à la guerre en quarante-huit heures...
A Arras, les objectifs immédiats des Alliés demeurent plus modestes ; tout du moins, arriver à tenir les troupes allemandes suffisamment loin du terrain choisi pour l'attaque française et prendre aux Allemands les hauteurs qui dominent la plaine de Douai.
Les premiers efforts furent dirigés sur une zone d'assaut relativement large, entre Vimy (ici) au Nord-Ouest et Bullecourt (ici) au Sud-Est. Après de considérables préparatifs d'artillerie, les troupes canadiennes progressent dans la région Nord et sont en mesure de s'emparer de la crête stratégique de Vimy.
Les divisions britanniques, placées au centre du dispositif, sont également en mesure de réaliser des percées importantes.
Plus au Sud, les forces britanniques et australiennes, qui ont dû faire face à une défense en profondeur, obtiennent peu de résultat.
Suite à ces premiers succès, les forces britanniques s'engagent dans une série d'opérations, à petite échelle, qui leur permettent de consolider les positions nouvellement conquises, non sans se solder par un nombre important de pertes.
La bataille prit fin officiellement le 16 mai.
Les troupes britanniques engrangèrent là des progrès importants, sans toutefois réaliser des percées significatives.
Côté français, l'échec sanglant de l'offensive du général Nivelle sur le Chemin des Dames, au printemps 1917 ; les conditions de vie effroyables dans le froid ; la boue ; le déluge d'obus et le report des permissions, tous ces facteurs réunis provoqueront un vent de protestations parmi les hommes du front.
Début mai 17, l'ordre est donné de reprendre l'offensive dans les mêmes souffrances et sur un terrain toujours aussi désavantageux pour les Français.
C'est le moment et les circonstances qui seront propices au mécontentement et aux marques d'insubordination qui mèneront aux jugements et aux exécutions que l'on sait. Ainsi, beaucoup de soldats français seront fusillés "pour l'exemple" (décimés, aussi)...
La bataille de Cambrai
La bataille de Cambrai s'est déroulée du 20 novembre au 7 décembre 1917 dans les environs de Cambrai.
C'est lors de cette offensive que les Britanniques ont utilisé pour la première fois et en nombre les chars d'assaut (du nom de code "tank", réservoir en anglais).
A cette offensive s'en suivit une autre provenant, cette fois, des Allemands.
Notons que la place de Cambrai, en 1917, constituait un élément clé dans la défense allemande ; qu'elle faisait partie intégrante de la ligne Hindenburg ; que la crête du bois de Bourlon permettait aux Allemands de se positionner afin de ne pas exposer leurs arrières au Nord.
1918 : l'offensive finale
Suite à l'attaque britannique victorieuse sur Cambrai, le haut commandement allemand détermine que la seule possibilité de victoire allemande demeure dans le fait d'effectuer une attaque décisive sur le front occidental au cours du printemps. Suffisamment de temps avant que les renforts américains constituent une menace significative.
Le 3 mars 1918, la Russie vient fausser la donne en se retirant de la guerre, suite au traité de Brest-Litovsk, où elle signe un armistice séparé avec l'Allemagne.
La seconde bataille de la Marne
La seconde bataille de la Marne se déroule grosso modo du 15 au 20 juillet 1918.
C'est à ce moment là que le général Ludendorff concentre 42 divisions de ses divisions, sous le commandement du général von Boehn, chef de la VIIe Armée, et qui défend le front entre Pontoise-lès-Noyon et Berry-au-Bac (ici). L'aile gauche de la VIIe Armée est quant à elle prolongée par 4 divisions de la Première Armée du général von Below. Celui-ci occupe le secteur de Berry-au-Bac à Reims.
Le 27 mai, l’offensive allemande est déclenchée non loin de l’Aisne, à partir du Chemin des Dames. Là où, l’année précédente, les Français avaient échoué dans une attaque meurtrière.
La préparation d’artillerie commence par un tir d’obus au gaz.
Passé le 5 juin, 5 nouvelles divisions sont à leur tour engagées.
Ainsi, au total, 47 divisions, correspondant à près de 60 divisions françaises sont lancées dans la bataille.
L’offensive s’arrête après dix jours, en raison de l'épuisement des assaillants.
Ceux-ci ont toutefois gagné 45 km de terrain en profondeur et pris la ville de Château-Thierry. De la sorte, les Allemands sont à seulement 94 km du centre de Paris.
Ils constituent à présent, deux saillants importants bordés par Arras à l'Ouest et Reims à l'Est.
Mal organisée, leur offensive eut à subir l'utilisation par les Alliés de gaz moutarde.
De sorte, les troupes françaises, bien secondées par la 2e division d'infanterie américaine n'eurent pas trop de difficulté à résister dans les secteurs de Bois-Belleau et de Vaux.
L'offensive des Cent-Jours sera le nom donné à l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première Guerre mondiale, contre les Empires centraux, sur le Front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918.
En France on l'appelle aussi parfois "Les cent jours du Canada", référence faite au rôle important qu'aura joué le Corps expéditionnaire canadien sous commandement de la Première Armée britannique.
En novembre 1918, la Deutsches Heer ne dispose plus que de 184 divisions en ligne et 17 en réserves, dont 2 fraîches contre, du côté des Alliés, 205 divisions en ligne et 103 en réserves, dont 60 fraîches (1 division = de 10 à 30.000 hommes, selon le pays).
Cette offensive aura pour résultat la démoralisation définitive des armées allemandes et leur retraite, situation qui aboutira à un armistice qui sera signé à Compiègne et qui marquera définitivement la fin de la guerre.
La guerre sur le front Ouest conduit ainsi le gouvernement allemand à demander l' Armistice à ses alliés, en dépit de sa supériorité militaire en d'autres zones du conflit (à l'Est).
C'est à Pierre Sellier, caporal, que revient l'honneur de sonner au clairon, le cessez-le-feu du 11 novembre 1918 (11 heures, à Rethondes).
Les conditions de l'Armistice furent dictées par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, lors de la conférence de paix de Paris, en 1919.
Ainsi, le traité de Versailles est signé la même année, par une délégation du nouveau gouvernement allemand ; l'ancien ayant été dissout en même temps que l'Empire allemand.
La France et la Belgique subissent de lourdes pertes civiles liées aux 51 mois de guerre...
Le Nord de la France et une partie de la Belgique sont dévastés. L'Allemagne est quant à elle en faillite en 1919 et est condamnée à devoir payer de lourdes réparations de guerre (pour destruction, morts, etc.) aux pays victorieux.
Comparatif des pertes
Batailles Années Pertes alliées Pertes allemandes
Première
bataille
de la Marne 1914 81.701 250.000
Bataille
de Verdun 1916 163.000 143.000
Bataille
de la Somme 1916 622.221 437.322
Bataille
du Chemin
des Dames 1917 187.000 163.000
Bataille de
Passchendaele 1917 448.000 260.000
Seconde
bataille de
la Marne 1918 125.000 168.000
Source Wikipedia