Les chiens
L'armée française de 14-18 comptait plusieurs types de fonctions dévolues aux chiens, au sein de ses forces...
Ainsi :
les chiens de sentinelle ;
les chiens de liaison ou d’estafette ;
les chiens de patrouille, d’attaque ou de recherche ;
les chiens sanitaire ;
les chiens de trait ;
les mascottes, chasseuses de nuisibles...
Notons à propos de ces animaux, que suivant les directives de l'armée française, les chiens ratiers, les chiens de guerre et ceux de trait devaient obligatoirement être accompagnés d’hommes les ayants en garde spécialement. Ces hommes devaient avoir en outre réalisé un stage dans un des chenils de l’armée ou appartenir à l’une des sections d’équipage de chiens d'Alaska.
Et à propos de ces chiens d'Alaska...
Document librement inspiré du livre "Chiens de France, soldats de la Grande Guerre".
Ce fut le capitaine d’infanterie Moufflet, grièvement blessé au début de la guerre, qui fut le premier à suggérer l’idée d’employer les traîneaux à chiens pour le ravitaillement des troupes en lignes dans les montagnes des Vosges et d'e l'Alsace reconquéries par la France, sur l'Allemage.
Cette proposition ayant eu l'assentiment des autorités militaires, ce sont les capitaine Moufflet et lieutenant Mallet, qui furent envoyés aux Usa (New York et Alaska) et au Canada (Labrador), afin d'y acheter les chiens, les traîneaux et le matériel nécessaire aux armées françaises.
Les 436 chiens revenus au Havre, sur 440 partis de la ville de Québec au Canada, une unité, constituée de gradés et d'hommes de troupe, pris possession des animaux, afin de constituer des équipages familiarisés à ces animaux à moitié sauvages et prêts à devoir monter au front.
C'est à St-Amé (ici), non loin de Gérardmer, dans les Vosges, que deux sections furent mise sur pied... Ainsi :
- la première, commandée par le lieutenant Mallet, ayant charge de 60 gradés ou conducteurs ; 160 chiens de trait ; 25 traîneaux et qui s'installa à la ferme du Tanet, près du col de la Schlucht ;
- la seconde, dirigée par le maréchal des logis d'artillerie Hérodier, promu lieutenant ; 62 gradé ou conducteurs ; 100 chiens de trait ; 5 paires de skis et qui demeurera au Camp Boussat, par-delà Kruth Wildenstein et Mittlach en Alsace.
L’instruction du personnel fut dispensée par les lieutenants Mallet, Hérodier et par le Révérend Père Bernard, missionnaire du Canada et de l’Alaska, fin connaisseur de ce moyen de transport, pour l’avoir abondamment pratiqué en temps de paix.
Le traîneau était conduit par un homme de troupe ou un gradé qui se tenait debout à l’arrière, sur les patin du freins. Un frein au pied permettait d'engager dans la neige, des pointes d’acier. La manoeuvre ne tardant pas à avertir les chiens qu'il y avaient là, pour eux, matière à arrêter leur progression.
Sur le traîneau se tenait un deuxième conducteur chargé de surveiller le chargement et qui, le cas échéant, prêtait main forte au conducteur, afin d'équilibrer ou de diriger l'équipage.
Selon la nature, le poids du chargement et l’état de la neige, les traîneaux étaient attelés au moyen de 5, 7 ou 9 chiens accouplés deux par deux.
Les meilleurs animaux, ceux qui obéissaient le mieux aux conducteurx, étaient placés en tête d'équipage, d'où ils donnaient le rythme aux autres chiens.
Outre le fait que ces équipées étaient chargées de l'approvisionnement en armes, en munitions et en nourritue des troupes éloignées de leurs arrières, il avaient en charge le transport des officiers généraux et de l'Etat-Major qui autrement n’auraient pas pu se rendre ou communiquer avec les premières lignes.
La Première section eut à assurer ce genre de missions périlleuses au profit des 151e et la 127e D.I. ; la 2e section, quant à elle se chargea des 52e, 96e et 13e D.I.
Les principaux points de ravitaillement furent, en ce qui concerne la première section, les lieux dit ou territoires des : Calvaire ; Lac Blanc ; Lac Noir ; Roche des Fées ; Rossberg ; Linge, etc.
Pour ce qui est de la seconde section, les points de ratitaillements furent : l’Hartmannswillerkopf, la Côte 1025, Mittlach, le Linge, Lac Noir, Lac Blanc, Metzeral, Le Honeck...
Notons que pendant les périodes de l'année exemptes de neige, les traîneaux étaient munis de roues caoutchoutées.
Près de la moitié, sur un total de 436 chiens de traîneaux rapatriés d'Alaska et du Canada moururent durant le guerre, sous le feu ennemi.
Au 1er avril 1918, les équipages canins furent rattachés à la 50e compagnie du 19e escadron du train.
Aujourd'hui encore, en Alsace et ailleurs, des générations de husky et autres chiens venus du Nord de l'Amérique, durant la Première Guerre mondiale, perpétuent, sans le savoir, la mémoire de leurs ancètres militaires venus en Europe, en 1915, pour servir le poilu...
* * *
Au sein de l'armée américaire, le soldat Stubby fut promu, durant la Première Guerre mondiale, sergent et décoré de la médaille de la bataille de Verdun : beau parcours militaire... pour un chien.
Mais aussi, durant le conflit, il servit dans les tranchées, sur le Chemin des Dames, où il arrivait à prévenir des attaques d'obus ou par les gaz.
En outre, il fit capturer un espion allemand qui se cachait au sein de son armée.
Alors qu'il était au front, Stubby fut blessé au combat, il se trouvait alors dans une tranchée.
La guerre finie, à son retour aux États-Unis, il fit un retour triomphal.
Stubby connut une grande notoriété aux USA et défila souvent à la tête de cortèges militaires.