Durant la Première Guerre mondiale, 14 millions d'animaux furent enrôlés sous les drapeaux des nations belligérantes... D'après certaines sources, 9 à 10 millions de chevaux moururent durant la durée du conflit.
La Première Guerre mondiale a d'abord été caractérisée par la mobilité des troupes, qui se sont enlisées dès 1915, et cela, durant 3 ans, dans une guerre de position et de tranchées. L'information et la désinformation sont alors devenues vitales et stratégiques, au même titre que les moyens de communication.
Malgré le fait qu'à l'époque on voyait se développer la téléphonie et l'émission radio, il était fréquent que des unités soient isolées ou que des messages devaient être envoyés rapidement sur de longues distances. Dans ces conditions, il n'était pas du tout rare que les combattants aient recours à des pigeons voyageurs. A ces fins, ceux-ci étaient élevés et transportés vers des unités mobiles de campagne composées de camions spécialement développés et ayant pour mission de se déplacer au gré des besoins en différentes zones du front.. 100.000 pigegeons furent utilisés par les Anglais durant la Guerre 14-18.
A propos de ce volatile hautement stratégique...
L'occupant allemand veille à interdire aux civils des zones occupées le lâcher de pigeons.
Dès le mois de décembre 1915, dans le Nord de la France, région à haute concentration de "coulonneux" (colombophiles), l'occupant, par voie de presse, rappelle qu'il est interdit, sous peine de mort, de lâcher des pigeons voyageurs. Il est précisé en outre que les personnes "qui récupéreraient des pigeons voyageurs seraient tenues de les remettre à l'autorité militaire la plus proche, faute de quoi, elles seront suspectées d'espionnage..." et responsables des conséquences qui en découleraient.
Toutes armées confondues, en leur sein, les animaux ont joué un rôle important dans le déroulement des hostilités, tant comme acteurs de premier ordre que comme adjuvants au moral des hommes. Ainsi, tout au long de la guerre 14-18, et dès son commencement, les chevaux, les boeufs, les mules, les chiens, les pigeons,... n'ont cessé de contribuer "à l'effort de guerre" consenti bien malgré eux aux armées...
Mais aussi...
De manière anecdotique, on peut citer deux exemples assez surprenants d'utilisation d'animaux dans les armées...
Côté allemand, cet éléphant offert aux soldats par un directeur de cirque, patriote...
Côté américain, ce lionceau, mascotte de l'armée de l'air au sein de l'escadrille française Lafayette, et, qui comprenait des pilotes américains volontaires...
La place du Singe ou Hameau de la Croix Blanche à Marche-lez-Ecaussinnes...
Sur la place, se trouve un petit singe installé sur un piedestal.
Sa présence rappelle, selon les dires qu’à l’issue de la guerre 14-18, la mascotte de soldats britanniques, qui passaient par là, était un ouistiti. Que son propriétaire :
a) ne sachant plus qu’en faire, l'aurait jeté par la fenêtre d'un train. Le petit singe aurait alors été recueilli par un habitant de Marche. Ce dernier étant un des animateurs de la "ducasse" (kermesse) du quartier, il en aurait fait don à la commune ;
b) aurait oublié la mascotte, et que le petit singe aurait bien vite été adopté par la population du village.
Plusieurs mémoriaux ont été érigés à la mémoire des animaux tombés pendant le conflit ; ainsi, à Bruxelles, Charleroi, Lille, Berlin, Londres...
Des artistes, comme Alfred Munnings, ont beaucoup contribué à la reconnaissance de leur rôle durant la guerre, notamment en leur donnant une place significative dans la poésie guerrière. Il existe de nombreux romans, pièces de théâtre, films et documentaires axés sur le rôle joué par les animaux durant la Grande Guerre, et bien après...
Quand les hostilités prennent fin, de nombreux chevaux sont abattus du fait de leur grand âge ou de leur maladie. Les plus jeunes sont vendus aux boucheries françaises ou aux particuliers ; ce qui ne manque pas d'attrister les soldats, obligés d'abandonner les bêtes qu'ils ont soignées pendant les années du conflit.
13.000 chevaux australiens, dont on se sait quoi faire à la fin de la guerre, et du fait des mesures de quarantaine à appliquer, ne peuvent retourner au pays. Parmi ceux-là, 2.000 sont abattus ; 11.000 autres vendus, et, pour la plupart destinés à reservir dans l'armée britannique en Inde. Les chevaux de Nouvelle-Zélande demeurent quant à eux, -tous-, en Europe.
En France, 35 % du million de chevaux morts, seront abattus par les militaires pour des raisons sanitaires, afin d'éviter la propagation de maladies ; utilitaires, pour la consommation de leur viande (en cas de pénurie), ou encore, morales et sentimentales, afin d'abréger les souffrances d'un animal condamné...
Les conditions de vie des chevaux sont difficiles sur le front ; décimés par l'artillerie, ils souffrent de dermatose et subissent les attaques chimiques. Un million d'entre eux trouvent la mort durant le conflit, côté français ; bien plus encore sont traités dans des hôpitaux vétérinaires avant d'être renvoyés au front. La fourniture de nourriture équine est un problème logistique majeur pour les troupes allemandes qui perdent, elles aussi, quantité d'animaux morts de faim, faute de fourrage en suffisance.