La colonne du Congrès de Bruxelles est un monument commémoratif conçu par l’architecte Joseph Poelaert.
L'ensemble a été édifié entre 1850 et 1859, à l'initiative de Charles Rogier, en mémoire du Congrès national de 1830-31.
En 1920, le tombeau du Soldat inconnu a été installé, au pied de l'édifice, en souvenir des soldats belges morts durant la Guerre 1914-1918 et porte l'inscription :
"Passant, découvrez-vous. Ici repose le Soldat inconnu."
Le choix du Soldat inconnu
Pour chacune des cinq batailles disputées par l'armée belge sur le sol national, durant la Première Guerre mondiale, une tombe de militaire belge non identifié, choisie au hasard, a été ouverte. La dépouille en a été extraite et mise en bière.
C'est dans ces circonstances que les corps de cinq soldats, ayant combattu à Liège, Namur, Anvers et sur le front de l'Yser ainsi que lors de la bataille de reconquête du pays, en 1918, ont été transférés en gare de Bruges, le 10 novembre 1922.
Pour l'occasion, une chapelle ardente a été organisée dans la salle d'attente de la gare.
Renold Haesebrouck, un vétéran de guerre ayant perdu la vue, a eu l'honneur de désigner un cercueil au hasard. Parmi les cinq cercueils alignés, il désignera le quatrième. Les quatre dépouilles restantes seront, quant à elles, ensevelies dans le cimetière militaire belge de Bruges, le lendemain, 11 novembre 1922.
L'installation à Bruxelles
Arrivé par train en gare de Bruxelles-Nord, la dépouille du Soldat inconnu sera transférée, à date anniversaire de l'Armistice, sur un affût de canon, jusqu'à la Colonne du Congrès.
Sur place, huit invalides de guerre, dont quatre ayant perdu le bras droit et quatre autres, le bras gauche, auront partiellement la charge de la manutention de la dépouille.
La cérémonie
Lors du discours, en présence, entres autres, de la famille royale, d'anciens combattants de délégations étrangères, des familles des défunts de militaires disparus et des autorités civiles et militaires, le roi Albert dira : "Peu importe qu'il s'agisse d'un civil, d'un ouvrier ou d'un agriculteur, flamand ou wallon ; nous leur rendons hommage parce qu'ils représentent à nos yeux ce qui caractérise encore notre peuple, parce qu'ils sont un symbole tangible de la défense de notre liberté, de notre unité et de notre indépendance, et une garantie de l'existence éternelle de notre patrie."
L'inhumation du cercueil sera suivie d'un moment de silence. Un long défilé, ainsi qu'un imposant dépôt de fleurs, jusque tard dans la soirée, viendront clore la cérémonie.
A propos du monument et des bronzes
Inspirée de la Colonne Trajane de Rome, l'édifice commémore le Congrès national de 1830, moment durant lequel la Constitution belge fut rédigée.
La colonne, d’une hauteur totale de 47 mètres, contient un escalier intérieur hélicoïdal de 193 marches. En son sommet, une statue de 4 mètres 70 de hauteur, représentant le premier roi des Belges en grand uniforme, Léopold Ier, œuvre du sculpteur Guillaume Geefs, surplombe l'esplanade.
Sur le socle, sont gravées les grandes dates liées à l'indépendance du pays, ainsi que les noms des membres du Congrès et du Gouvernement provisoire élus après la Révolution belge. On y relève également les grands principes de la Constitution.
Quatre hautes figures féminines, symbolisant les Libertés fondamentales garanties par la Constitution, sont disposées aux quatre coins de l'architecture. Ainsi : la Liberté des cultes ; la Liberté d’association ; la Liberté de l’enseignement et la Liberté de la Presse.
On doit à la Fonderie Royale des Canons de Liège, sous la direction du fondeur français Victor Thiébaut, la coulée du bronze ayant servi pour la confection de la statue de Léopold Ier et pour celle nécessaire à la réalisation des oeuvres représentant la Liberté des Cultes ; d'Association et de la Presse.
Deux imposants lions, œuvres d'Eugène Simonis, sont postés au devant du monument. Mais, lors de l'inauguration, en septembre 1859, ce furent deux figurines léonines, en plâtre, qui furent positionnées de manière provisoire.
Les lions définitifs seront coulés par la suite, dans les ateliers de la Compagnie des Bronzes de Bruxelles. Les deux pièces seront installées sur place, en décembre 1864.
Le sculpteur, contrairement aux recommandations de la Commission des monuments, représentera les félins marchant à l'amble, de manière artificielle, selon les canons esthétiques de l'époque.
La tempête de janvier 2007
Lors de la puissante tempête du 18 janvier 2007, qui toucha une grande partie de l'Europe, l'imposante sculpture représentant la Liberté de la presse (2e sur la gauche), sera projetée au bas de son socle, sous l'effet des bourrasques de vent.
Le bronze, d'une hauteur de trois mètres cinquante et d'une masse estimée à une tonne et demie, qui avait résisté durant 150 ans aux intempéries et aux guerres, sera abîmée lors de sa chute. Ce qui lui vaudra d'être restaurée, avant sa repose.