Eulalie TORREKENS est née à Saint-Josse-ten-Noode, le 12 février 1874.
Eulalie poursuit des études à l’Ecole Normale moyenne de Bruxelles.
Elle y obtient un diplôme de régente scientifique, avec la plus grande distinction.
Elle décroche également le certificat approfondi de connaissance du flamand, avec distinction.
En 1893, elle enseigne le flamand au Cours d’Education "A" et dispense les matières mathématiques à la section pré-universitaire.
Elle s’inscrit à l’Université Libre de Bruxelles, où elle obtient un doctorat en sciences physiques et mathématiques, avec grande distinction.
En 1903, à l’âge de 29 ans, elle est nommée Directrice de l’Ecole Normale de Bruxelles.
Cet établissement sert de "passage obligé" vers l’université, pour les jeunes filles désireuses de poursuivre des études supérieures. Cela, en raison du fait, qu'à cette époque, il n’existe pas d’enseignement secondaire officiel pour les filles.
Sa conception de l’école s’exprime de la sorte : "Un milieu ne peut être éducatif que si la confiance et l’affection régissent les rapports de ceux qui y vivent. Nous avons tenté de rendre l’école accueillante et sympathique. Elle est l’école où toutes les opinions, toutes les convictions peuvent se rencontrer sans se heurter et où les différences sociales sont inexistantes. Elle est l’école de tous."
En 1914, Eulalie vit au 339 de la rue du Progrès, à Saint-Josse-ten-Noode (une commune de Bruxelles).
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, elle exprime le souhait de se rendre utile pour sa patrie.
C'est ainsi qu'elle prend la tête d’une ambulance (poste médical), à la rue Véronèse, à Bruxelles.
Elle y sera occupée d’août à septembre 1914, et, dirigera, notamment, une équipe d’infirmières mandatées par la St-John Ambulance Association de Grande-Bretagne.
Parmi le corps médical, on relèvera les noms des infirmières Burnham, Flanagan, Flinn, ainsi que Zoé Blanche Douet. Cette dernière sera décorée de la Territorial Force War Medal, ainsi que de la Royal Red Cross (2nd class), pour son travail.
En 1951, un témoignage glané, lors de la cérémonie d’hommage, à l'occasion du décès d'Eulalie, évoque la personalité de "Mademoiselle Torrekens, l’infirmière", de la manière suivante : "A sa bonté agissante s’alliaient une grande fierté d’âme, un patriotisme altier plein de tranquille courage : je la revois un jour où, sincèrement ému et reconnaissant de ses soins, un capitaine allemand, qu’elle avait sauvé du typhus, vint la remercier et termina son discours en lui tendant la main.
Très droite, elle regarda un temps la main avancée, n’y mit pas la sienne et dit : 'Mon frère combat dans l’armée belge'."
Texte : SuzFry / février 2016