Adrien Gustave Henri Barbusse est un auteur français né le 17 mai 1873 à Asnières-sur-Seine, au Nord-Ouest de Paris.
Il est issu d'une famille protestante d'origine cévenole (Cévennes).
Il décède à Moscou le 30 août 1935.
Très jeune, Henri est reconnu dans le milieu littéraire. En effet, il participe de manière remarquée au concours de poésie de L'Écho de Paris, un quotidien d'obédience conservatrice et patriotique (parutions : 1884-1944).
Son premier recueil de poèmes, Pleureuses, est publié en 1895 ; il sera réédité en 1920.
Alors qu'il exerce sa profession dans le monde de la presse, Henri se tourne vers la prose. Il publie en 1908, un premier roman empreint de décadence et de naturalisme, L'Enfer.
En 1914, alors âgé de 41 ans, il s'engage volontaire dans l'infanterie, malgré des problèmes pulmonaires et les positions ouvertement pacifistes, qu'il déclinait avant la Grande Guerre.
Henri rejoint les troupes combattantes du 231e RI en décembre 1914. C'est dans ces conditions qu'il combat en première ligne jusqu'en 1916, notamment à Crouy, une commune située au Nord de Soissons et de la rivière Aisne.
L'Histoire du Premier Conflit mondial retiendra de lui la manière réaliste dont il décrit la guerre au quotidien. Son titre, Le Feu, prix Goncourt 1916, soulèvera bon nombre de protestations de la part du public de l'arrière, et tout autant d'enthousiasme venant de ses camarades de combat.
En 1917, il devient cofondateur et premier président de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC).
Barbusse sera également adhérent du Parti communiste français en 1923, alors qu'il se lie d'amitié avec Lénine et Gorki.
En 1928, il fonde Monde, une revue qui sera publiée jusqu'en 1935. Ce média prestigieux bénéficiera d'une collaboration d'auteurs au plan mondial.
Admirateur de la Révolution russe, il sera l'un des instigateurs du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel. Il en devient le président, alors qu'Albert Camus rejoint le groupement, dès la montée au pouvoir d'Hitler en Allemagne.
Henri Barbusse fera plusieurs voyages en Union Soviétique. Il écrira une biographie de Staline en 1935. C'est à l'occasion d'un voyage en URSS qu'il décède à Moscou le 30 août 1935.
Selon l'historien Arkadi Vaksberg, Barbusse aurait été empoisonné, sur ordre de Staline...
Lors de ses obsèques, à Paris, la population française lui rend un dernier hommage particulièrement important.
Henri Barbusse repose au cimetière du Père-Lachaise, face au mur des Fédérés.
Extrait de "Le Feu" ; Journal d'une escouade
"Les cloches sonnèrent. Un cortège déboucha. C’était un enterrement militaire. Une fourragère, conduite par un tringlot, portait un cercueil enveloppé dans un drapeau. À la suite, un piquet d’hommes, un adjudant, un aumônier et un civil.
- L’pauvre petit enterrement à queue coupée ! dit Lamuse.
- L’ambulance n’est pas loin, murmura-t-il. A s’vide, que veux-tu ! Ah ! ceux qui sont morts sont bien heureux. Mais des fois seulement, pas toujours… Voilà !
Nous avons dépassé les dernières maisons. Dans la campagne, au bout de la rue, le train régimentaire et le train de combat se sont installés : Les cuisines roulantes et les voitures tintinnabulantes qui les suivent avec leur bric-à-brac de matériel, les voitures à croix rouge, les camions, les fourragères, le cabriolet du vaguemestre.
Les tentes des conducteurs et des gardiens essaiment autour des voitures. Dans des espaces, des chevaux, les pieds sur la terre vide, regardent le trou du ciel avec leurs yeux minéraux. Quatre poilus plantent une table. La forge en plein air fume. Cette cité hétéroclite et grouillante, posée sur le champ défoncé dont les ornières parallèles et tournantes se pétrifient dans la chaleur, est frangée déjà largement d’ordures et de débris.
Au bord du camp, une grande voiture peinte en blanc tranche sur les autres par sa propreté et sa netteté. On dirait, au milieu d’une foire, la roulotte de luxe où l’on paye plus cher que dans les autres.
C’est la fameuse voiture stomatologique que cherchait Blaire.
Justement, Blaire est là, devant, qui la contemple. Il y a longtemps, sans doute, qu’il tourne autour, les yeux attachés sur elle. L’infirmier Sambremeuse, de la Division, revient de courses, et gravit l’escalier volant de bois."
Son oeuvre
Pleureuses (1895, réédité en 1920) ; Les Suppliants (1903) ; L'Enfer (1908) ; Nous autres (1914) Le Feu (Journal d'une escouade) (1916, prix Goncourt) ; Carnets de guerre - Paroles d'un combattant - Articles et discours 1917-1920 (1917) ; Clarté (1919) ; L'Illusion (1919) ; La Lueur dans l'abîme 1920) ; Quelques coins du cœur (1921) ; Le Couteau entre les dents (1921) ; Les Enchaînements (1925) ; Les Bourreaux (1926) ; Force (Trois films) (1926) ; Jésus (1927) ; Les Judas de Jésus (1927) ; Manifeste aux Intellectuels (1927) ; Faits divers (1928) ; Voici ce que l'on a fait de la Géorgie (1929) ; Élévation (1930) ; Ce qui fut sera (1930) ; Russie (1930) ; Zola (1932) ; Staline. Un monde nouveau vu à travers un homme (1935) ; Lénine et sa famille (1936) ; Lettres de Henri Barbusse à sa femme 1914-1917 (1937).
A propos du 231e régiment d'infanterie (RI) relevant de la 55e DI...
Le 231e Régiment d'Infanterie est un régiment d'infanterie constitué en 1914.
Il est issu du 31e Régiment d'Infanterie. Lors de la mobilisation, chaque régiment d'active crée un régiment de réserve dont le numéro est le sien augmenté de 200 unités.
Le régiment est dissout le 29 mai 1916, après s'être battu dans l'Oise, dans l'Aisne, en Artois, en Champagne...
Susan R. Grayzel - Le Feu / Under Fire by Henri Barbusse : ici