Joyce Kilmer est né à New Brunswick, dans le New Jersey, aux USA.
Il est diplômé en littérature et en journalisme de l'Université de Columbia en 1908 ; l'année où il épouse Aline Murray, avec laquelle il aura 4 enfants.
Kilmer se fait une réputation dans la rédaction de vers et de poésies populaires à connotation ou caractère religieux (Summer of Love, 1911), alors que le clivage se fait de plus en plus marqué entre l'écriture populaire et la poésie jugée plus "académique"...
C'est pour ces raisons, entre autre, qu'il ne se fait guère apprécier des grands critiques littéraires de son époque.
En 1912, il obtient le poste de directeur littéraire pour le magazine Episcopal magazine Churchman. Un an plus tard, il occupe une fonction plus lucrative au Sunday magazine, avant de passer au New York Times.
C'est également en 1913, qu'il écrit son poème mondialement connu, Tree.
Il contribuera avec brio également à la rédaction d'un dictionnaire, en y incluant de nouvelles définitions.
Engagé dans la 42e division Rainbow, il meurt au combat le 30 juillet 1918, alors que son régiment se bat du côté de Meurcy, au Bois Colas, lors de la 2e Bataille de la Marne, en Picardie-Champagne.
Ainsi, il ressort des rapports militaires, ce qui suit...
"Pendant les combats acharnés, près de la ferme Meurcy, le 30 juillet 1918 (bâtiment situé, à environ 100 mètres derrière les services d'entretien du cimetière), le Sergent Richard W. O'Neill, de la 42e division, se lança devant la ligne du front pour attaquer un groupe ennemi composé de 25 hommes. Dans le corps à corps qui s'ensuivit, il fut blessé par balles mais continua héroïquement le combat au cours duquel il fut encore blessé. Au prix d'énormes efforts, il demeurera à la tête de son détachement, jusqu'à ce qu'il fut à nouveau blessé et cette fois contraint d'être évacué par suite de son affaiblissement et des pertes de sang occasionnées par les sept blessures infligées. Toutefois, avant de quitter le théatre des opérations, il exigera d'être conduit auprès du commandant de son régiment, afin de lui transmettre les renseignements capitaux sur les positions de l'ennemi, ainsi que sur celles de ses hommes.
Pour sa bravoure exceptionnelle, allant bien au-delà du simple devoir, le Sergent O'Neill sera décoré de la Medal of Honor.
Le même jour, à quelques centaines de mètres à l'Ouest de la ferme Meurcy, le Sergent Joyce Kilmer se portera volontaire, avec un groupe d'hommes, pour une mission de reconnaissance nécesaire au repérage des positions ennemies situées au Nord du Bois Colas. C'est là qu'il se fera tuer par un tireur isolé.
Le 31 juillet 1918, après un très violent bombardement au cours duquel furent utilisées des bombes fumigènes et incendiaires, afin de protéger son avance contre les nids de mitrailleuses, situés dans le petit Bois brûlé (qui se trouvait à l'extrémité du cimetière actuel), la 42e division s'emparera de cet emplacement. Le 1er août, ce sera le tour de la ferme Meurcy."
Le lendemain, la division s'étant avancée sur le terrain où se trouve le cimetière militaire actuel, et, dans lequel est enterré le sergent J. Kilmer, les troupes continueront leur progression à travers la forêt de Nesles, cette zone boisée que l'on peut apercevoir en hauteur et par-delà la nécropole.
Ils poursuivront ensuite l'ennemi dans sa retraite vers la Vesle, jusqu'au moment, où, le 3 août 1918, l'unité sera relevée.
Par-delà les conflits mondiaux...
La poésie de Joyce Kilmer a fait l'objet d'une réédition en 1968.
L'autobiographie de sa maman, Annie Kilburn Kilmer, a, quant à elle, été éditée en 1925. Elle porte le nom de : Leaves from My Life.
* * *
Prayer of a Soldier in France
My shoulders ache beneath my pack
(Lie easier, Cross, upon His back).
I march with feet that burn and smart
(Tread, Holy Feet, upon my heart).
Men shout at me who may not speak
(They scourged Thy back and smote Thy cheek).
I may not lift a hand to clear
My eyes of salty drops that sear.
Then shall my fickle soul forget
(Thy Agony of Bloody Sweat ?).
My rifle hand is stiff and numb
(From Thy pierced palm red rivers come).
Lord, Thou didst suffer more for me
(Than all the hosts of land and sea).
So let me render back again
(This millionth of Thy gift. Amen).
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Trees
I think that I shall never see
A poem lovely as a tree.
A tree whose hungry mouth is prest
Against the earth's sweet flowing breast;
A tree that looks at God all day,
And lifts her leafy arms to pray;
A tree that may in Summer wear
A nest of robins in her hair;
Upon whose bosom snow has lain;
Who intimately lives with rain.
Poems are made by fools like me,
But only God can make a tree.
Poèmes de Joyse Kilmer (ici) (ici)
Il est enterré, à l'âge de 31 ans, dans le cimetière de Oise-Aine Cemetery.
A titre posthume, il sera décoré par la France, de la Croix de Guerre, en 1919.
Dans Central Park, à New York, se trouve une plaque commémorative portant son nom avec référence à son poème "Tree", ainsi que l'endroit où il perdit la vie en France (Bois Colas, Marne).
Bibliographie
Summer of Love (New York : Baker & Taylor, 1911).
Trees and Other Poems (New York : Doran, 1914 ; London: Duckworth, 1941).
The Circus, and Other Essays (New York : L. J. Gomme, 1916) ; enlarged as The Circus, and Other Essays and Fugitive Pieces, edited by Robert Cortes Holliday (New York : Doran, 1921).
Literature in the Making, by Some of Its Makers (New York & London : Harper, 1917).
The Courage of Enlightenment : An Address (Prairie du Chien, Wis., 1917).
Main Street, and Other Poems (New York : Doran, 1917).
Joyce Kilmer, two volumes, edited by Robert Cortes Holliday (New York : Doran, 1918).
Dreams and Images: An Anthology of Catholic Poets, edited by Kilmer (New York : Boni & Liveright, 1917).
Francis P. Duffy, Father Duffy's Story, includes Kilmer's unfinished history of the 165th Regiment (New York : Doran, 1919).
En savoir plus sur lui, ici ou
PDF à propos de la 42e Rainbow, durant la Première Guerre mondiale : ici A propos de la 42e Rainbow (Arc-en-Ciel), sur ce même site : ici