Ils sont 49 à être enterrés à Sains-en-Gohelle ; 75 à Ruminghem ; 160 à Saint-Etienne-au-Montou, ou encore 842 à reposer dans le cimetière de Nolette à Noyelle-sur-Mer, en baie de Somme...
Le "Corps des travailleurs chinois" est passé d'un effectif de 54.000 hommes à la fin 1917 à près de 100.000, quasiment exclusivement employé en France, au moment de l'Armistice.
2 à 3.000 d'entre-eux ont décidé de rester en France, après 1918...
Lors de la Première Guerre mondiale, Français et Anglais utilisèrent des travailleurs chinois comme main-d'oeuvre auxiliaire. Et, bien que leur contrat ait été signé avec une mention stipulant qu'ils devaient opérer en dehors des zones de combat, certains y furent exposés.
De nombreux heurts opposèrent des ouvriers chinois avec des représentants des autorités françaises, en raison des mauvais traitements subis.
D'autre part, bon nombre ne furent jamais rétribués correctement pour le travail accompli.
Recrutés dans les ports chinois, ils étaient originaires de Qingtian et de Wenzhou, villes du Sud de la Chine, dans la province rurale du Zhejiang.
Les Chinois arrivèrent en France dans les pires conditions.
Les premiers travailleurs débarquèrent en juillet 1916 à Marseille. En avril 1917, une seconde vague, importante, arriva en France, afin d'accomplir les tâches dans l'industrie, comme, par exemple, chez Scheider (ici fabrique d'armement en Bourgogne) ; dans l'agriculture pour des jobs à haut degré de pénibilité, ou encore sur le front (transport, construction et terrassement).
Bien que discutés, les chiffres avoisineraient les 140.000 Chinois recrutés durant la Guerre.
Mal adaptés, nombre d'entre eux ne survécurent pas aux épidémies et aux mauvais traitements.
Le conflit terminé, les Chinois furent employés à la recherche des bombes qui n'avaient pas explosé, ainsi qu'au nettoyage des tranchées (assainissement des terrains agricoles et autres).
La France mettra 70 ans, pour qu'enfin les travailleurs chinois soient enfin reconnus pour le travail accompli durant la Première Guerre mondiale.
Une plaque commémorative se trouve accrochée place de Baudricourt à Paris, en mémoire des Chinois de la Grande Guerre...
Après le conflit, une petite communauté chinoise s'installera dans le bassin minier de La Machine, dans la Nièvre.
Les archives et registres du personnel des usines Schneider du Creusot conservent la trace des Chou En-Lai (周恩來), Deng Xiao-Ping (鄧小平)... des noms évocateurs sous bien des aspects et au service d'autres causes.