Louis Jean Emile Mairet est né le 16 avril 1894 à Paris, à la Manufacture Nationale des Gobelins. Son père y est sous-chef employé en qualité d'artiste-tapissier.
A la fin juillet 1914, Louis est admis au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure.
Il a 20 ans, lorsque la guerre éclate...
Le 2 septembre 1914, Louis est incorporé au 74e régiment d'infanterie à Rouen.
Il espère rapidement monter en grade, par le biais de cours spéciaux, mais il n'obtient "qu'un" grade de sergent, lorsqu'en février 1915, il rejoint le front au sein du 39e RI.
Après une brève période de quelques semaines passées dans les environs de Reims, il est affecté au 127e RI, une des unités qui forment le 1er corps d'armée.
Louis participe à l'offensive des Eparges. Il embrasse là, comme ses compagnons d'armes, l'espoir de pouvoir percer en direction de Metz...
Au contraire, l'armée va s'enterrer, une fois de plus sur place.
Avec l'offensive de Champagne, en septembre 1915, Louis se remet à espérer...
En janvier 1916, Mairet est désigné pour suivre des cours d'élève aspirant à Saint-Cyr. Quatre mois plus tard, il en sort premier de sa formation.
En mai, il rejoint son régiment dans le secteur de Craonne.
En juillet 1916, le 127e RI part pour la Somme.
Un mois plus tard, l'unité monte en ligne à hauteur de Maurepas, au Nord-Ouest de Péronne (ici).
Au soir du 29 septembre, Louis est blessé par un éclat d'obus et est évacué. La mort est passée près de lui. Au total, 10 hommes sont blessés ou tués à ses côtés...
Durant le mois qui suit, il transite par Amiens, avant de rejoindre Dinard.
Conscient de sa vulnérabilité, puisque touché personnellement dans sa chair, Louis s'en va rejoindre, avec un état d'esprit différent, le 8e RI en Champagne.
Après les rudes combats menés à la ferme de Beauséjour et à la Butte du Mesnil (offensive allemande de février 1917), auxquels les rigueurs d'un hiver exceptionnellement froid se sont jointes, il est enfin promu sous-lieutenant, le 11 mars. Moment précis où son régiment arrive dans l'Aisne, en vue de l'attaque prévue en avril...
Le 16 avril, jour anniversaire de ses 26 ans, Louis est tué d'une balle qui l'atteint à la tête, au moment même où, s'attaquant au bastion de Chevreux, à l'Est de Craonne, son unité aborde les positions allemandes.
Le 3 mai 1917, le général Guignabaudet, commandant la 2e division d'infanterie du 1er corps d'armée cite à l'ordre (du régiment ou de l'armée ?) :
"Mairet (Louis), sous-lieutenant au 8e régiment d'infanterie.
Officier d'une magnifique bravoure.
Le 16 avril, a entraîné sa section à l'assaut avec le plus bel entrain et le plus crâne mépris du danger ; est tombé mortellement frappé au moment où il abordait les positions allemandes."
Louis Mairet nous a laissé une multitude de correspondances, d'écrits et de notes...
Telle, cette citation prémonitoire rédigée 4 jours avant son décès...
"On voudrait être durable", écrivait-il, le 12 avril 1917 ; "on n'est qu'éphémère. On aurait voulu laisser un nom, une œuvre, des enfants ; on partira peut-être sans avoir fait quelque chose de bien."
Louis Mairet ; "Carnet d'un combattant (11 février 1915 - 16 avril 1917)" : ici
Plus d'information sur le Chemin des Dames, la Caverne du Dragon, Craonne... : ici