Luçon
à ses morts
glorieux
Le monument aux morts de Luçon,... copie conforme ou presque ?
L'imposant monument aux morts de Luçon représente en son corps central une "Victoire accompagnée d'un poilu qu'elle protège".
Sur les deux ailes latérales sont inscrits les noms des militaires et civils tombés lors des guerres du XXe siècle impliquant des natifs luçonnais...
L'édifice fut inauguré officiellement, le 23 novembre 1924, en présence, notamment, du ministre des pensions de l'époque, M. Bovier-Lapierre.
Historique
Donnant suite aux délibérations du Conseil municipal du 18 février 1922, visant à établir un monument en l'honneur des victimes de la Première Guerre mondiale, une commission spéciale est chargée d'organiser un concours auquel quarante artistes présentent leurs projets.
En date du 1er juin 1922, quatre études sont retenues.
Ainsi, les projets de Delpérier, sculpteur tourangeau ; des frères Martel et de Rimbert, sculpteurs à Paris, ou, encore, de Météreau, un dessinateur également parisien, ont retenu l'attention de la commission.
Trois propositions de l'architecte luçonnais, Léon Ballereau, lui aussi candidat, coutumier du travail de la pierre, mais également membre de la commission, n'aboutiront pas.
Sans plus d'explications, le concours s'arrête là.
L'année suivante, en janvier 1923, Georges Bareau, sculpteur à Paris, propose, au maire de Luçon et à la commission, un modèle de monument pour la ville. Celui-ci est entériné.
Le 16 janvier 1923, le sculpteur se déplace à Luçon, afin d'y exhiber des photos de ses oeuvres.
Une maquette représentant un ensemble sculpté fera également partie du voyage.
Le 10 mars, le Conseil marque son accord pour un concept mettant en scène une Victoire accompagnée d'un poilu. L'ajout de palmes et l'inscription du nom des victoires françaises devront par ailleurs être implémentées sur l'édifice.
Le 24 mars, le Conseil municipal marque définitivement son accord au projet.
En août de la même année, un devis portant sur un coût total de 49.000 francs est établi et approuvé.
Un problème survient toutefois. Il sera relaté dans les minutes du Conseil municipal de la ville, le 14 décembre 1923. Non seulement, le monument ne sera pas terminé dans les temps impartis, mais surtout, celui de la municipalité de Paimboeuf (Loire-Atlantique) inauguré le 9 décembre, soit une semaine plus tôt, plus modeste par la taille, est configuré d'un groupe sculpté de manière identique à celui de Luçon.
Ainsi, contrairement à ses engagements, le sculpteur Bareau n'a pas fourni une oeuvre originale à la ville !
Se sentant grugé par l'artiste, le Conseil municipal vote un renom en direction du projet de Bareau. En outre, il somme ce dernier de rembourser les frais engagés par la ville, pour les fondations et le soubassement de l'oeuvre (4.000 Fr de l'époque, soit +/- 4453 euros de 2019).
Un arrangement amiable sera finalement conclu entre les parties.
Le 18 septembre 1924, un procès-verbal fait état de la réception définitive des travaux relatifs à la construction de l'édifice.
Le 23 novembre 1924, le monument aux morts peut enfin être inauguré en présence des anciens combattants, des familles, de la population et des autorités locales...