Otto Meyer est originaire de Ludwigshafen, une ville allemande située en bordure du Rhin, dans le Land de Rhénanie-Palatinat (ici). C'est là, contre l'avis de son père, qu'il suit une formation en mécanique.
Otto Meyer figure parmi les grands noms du cyclisme allemand.
Il fut professionnel et spécialiste du sprint, de 1903 à 1914.
Après la déclaration de guerre, tout comme l'écrivain allemand, Hermann Löns, tué le 26 septembre 1914 dans son secteur de combats, Otto Meyer se trouve, face aux Français, à Villers-Franqueux, au Nord-Ouest de Reims (ici), sur le front de Champagne.
Le dimanche 27 septembre 1914, vers 2 heures du matin, une attaque allemande du 73e IR est déclenchée sur les tranchées occupées par les Français du 1er bataillon du 28e RI, à l'Est du village de Villers-Franqueux.
Des groupes d'Allemands parviennent à pénétrer dans la localité par les intervalles des tranchées. Les réserves des flancs bordent les issues opposées et prennent à revers l'ennemi. Plus ou moins 100 Allemands sont faits prisonniers lors de cette opération, dont le champion cycliste allemand Otto Meyer.
Au lever du jour, les Germains se sont retirés laissant derrière eux de nombreux cadavres éparpillés autour des tranchées.
Les Français profitent du brouillard du matin pour réorganiser les unités qui s'étaient entremêlées pendant l'action.
La canonnade de la veille reprend vers 12h30. Elle continue jusqu'au soir avec une grande intensité.
A la tombée de la nuit, le bataillon Raffin, du 310e, vient renforcer le dispositif défensif français.
Le détachement reçoit pour mission de continuer à assurer la protection de Villers-Franqueux et d'appuyer le 239e RI qui occupe le secteur situé sur la droite, non loin du bois de Chauffour, une zone aux mains de l'ennemi, depuis le matin.
Le détachement français prend les dispositions suivantes concernant son implantation...
- Le 1er bataillon du 28e RI (capitaine Nicot) est relevé par le Bataillon de Guillebon (5e du 310). Ce dernier occupe des tranchées construites à l'Est de Villers-Franqueux, en lisière du village.
- Le 2e bataillon du 28e RI (capitaine Cotinot) est disposé en réserve sur le flanc Nord.
- Le 1er bataillon (relevé) est placé en réserve à l'arrière du village.
- Le bourg, organisé en place forte, est placé sous le commandement général du lieutenant-colonel Pigault du 310e RI.
- Le 3e bataillon du 28e RI (capitaine Lascroux), ainsi que le 6e bataillon du 310e RI (capitaine Raffin) demeurent à la disposition du chef de détachement au Sud du village.
- Les forces du 28e, à l'Est du chemin de Villers-Franqueux à hauteur de Thil, et, celles du bataillon Raffin, au Sud de ce chemin dans le vallon, y passent une nuit sans incident.
Etat des pertes, côté français...
Le médecin, aide-major de 1ère classe Schneider, est blessé.
Le capitaine Jablot commandant la 4e compagnie est porté disparu.
La troupe compte environ 169 tués, blessés, disparus et prisonniers.
Document partiellement réalisé à partir du JMO du 28e RI - sept. 1914
A propos d'Otto Meyer, il demeure une énigme quant à son parcours de vie.
La première veut qu'il soit mort en captivité, dans un camp français (1915).
L'autre, qu'il ait émigré aux Etats-Unis, après la guerre, pour raisons politiques...
Mémoire du cyclisme : ICI