L'espace extérieur et le mémorial sont ouverts tous les jours de la semaine et libres d’accès.
Compter minimum une heure et demi pour la visite du site…
Le domaine de Beaumont-Hamel, situé sur la D73 reliant les communes de Thiepval à Auchonvillers, s'étend sur une superficie de +/- 30 hectares.
Après achat, au sortir de la Première Guerre mondiale, par l'aumonier régimentaire Tom Nangle, grâce à des fonds recueillis en grande partie par des Terre-Neuviens, le terrain fut réaménagé en 1960. Il demeure à ce jour pleine propriété du Newfoundland et Labrador, province canadienne dont dépend Terre-Neuve. Cette île, d’une superficie de 115.220 kilomètres carrés (3 fois la surface de la Suisse ; 4 fois celle de la Belgique), située au Nord-Est du fleuve Saint-Laurent, à même latitude que Nantes-Paris-Anvers, vit partir au combat, vers les Dardanelles (Gallipoli) et ensuite en France (mars 1916), plus de 6.000 de ses hommes ; 1.305 ne revinrent jamais au pays.
Ce lieu de mémoire est consacré pour bonne part à ces Terre-Neuviens-là.
La visite commence en sous-bois par le monument dédié à la 29è division de l’Empire britannique, dont faisaient partie les soldats terre-neuviens.
Plus en avant, à quelques pas de là, du haut de son promontoire, un caribou de plus de 2 mètres de hauteur, dont l'effigie est présente sur la monnaie canadienne (25 cents), tout en étant le symbole du grand nord canadien, et, de Terre-Neuve particulièrement, surplombe une table d’orientation représentant la position des armées en présence. De là même où, à cette époque reculée, s’élancèrent, entre autres, les troupes terre-neuviennes, le 1er juillet 1916, après que l’explosion de mines (fourneau de mine) ait sonné le coup d’envoi de l’offensive, en même temps qu’elle faisait voler en l’air, au moyen de ses 18 et 27 tonnes de TNT, les positions allemandes de Hawthorn Ridge (crête des aubépines) et de Redout Mine, à Beaumont Hamel. Il était de 7H20 à 7H28 ; soit pour la dernière explosion, deux minutes précises avant l’heure (‘Z’éro) du déclenchement des hostilités proprement dit.
Au pied de la butte figurent 3 plaques sur lesquelles sont inscrits les noms des 814 Terre-Neuviens demeurés sans sépulture ; ceux-ci représentant à eux-seuls soixante pour cent des effectifs morts au combat ou décédés en mer (marine).
Le domaine en lui-même est resté en l’état depuis la Première Guerre mondiale, même si les années et la végétation ont contribué quelque peu à éroder, combler… tranchées, boyaux de communication, abris, et autres trous de bombes ou d’obus… Pour l’heure, une quinzaine de moutons errent en semi-liberté et assurent l’entretien du domaine, en même temps qu’un circuit bétonné permet de circuler aisément sur le site qui compte également un petit cimetière militaire en contrebas.
C’est à la mi-novembre 1916, soit, après quatre mois et demi de féroces combats dans la région, que la 51è division britannique parvient à prendre les positions allemandes de Beaumont-Hamel.
Un monument à la gloire des Highlanders écossais est érigé, non loin et en hauteur de la ravine en "Y", à l'extrémité Sud-Ouest de la propriété. En son sommet, un Ecossais, la jambe fléchie, se tient là, surplombant deux lions, comme pour rappeler aux passants que les positions allemandes lui faisaient face... Mais, aussi, sachant qu'il se trouve non loin de lui, dans le prolongement du regard, un autre monument, moins prestigieux cette fois, mais, tout aussi symbolique : une croix celtique sculptée dans le bois et symbolisant le sacrifice des officiers, sous-officiers et hommes de troupe de la 51è division ayant combattu à "High Wood".
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La première journée de la Bataille de la Somme, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l'armée britannique, avec 58.000 victimes dont 19.240 morts. En l'espace d'une demi heure, l'effectif du Bataillon des Terre-Neuviens passe de 802 à... 68 hommes.
En ce qui concerne la Bataille de la Somme, il s'agit là d'une, voire de la confrontation la plus meurtrière de l'histoire humaine (hors victimes civiles) avec, parmi les belligérants, environ 1.060.000 victimes, dont approximativement 442.000 morts ou disparus.
Durant la Grande Guerre, les pertes britanniques, en ce compris les colonies, s’élevèrent à elles-seules à 1.200.000 tués et disparus.
Pour la France : 1.393.000
Pour l'Empire allemand + Autriche-Hongrie : 1.950.000 + 1.047.000
Pertes humaines reportées au nombre d’hommes actifs
10,5 % France
9,8 % Allemagne
9,5 % Autriche-Hongrie
5,1 % Royaume-Uni