Paul Désiré Adolph Daussin est né le 2 janvier 1896 à Paris, dans le 10e arrondissement, non loin du Sacré-Coeur.
Soldat de 2e classe, il porte le numéro matricule 12182, après avoir été enrôlé, en 1916, à l'âge de 20 ans, par le bureau de recrutement numéro 1 de la Seine.
Incorporé au 52e RI, Paul trouve la mort à l'ennemi, le 25 octobre 1917. En effet, lors des rudes combats, qui ont lieu à Pinon (ici) au Sud-Ouest de Laon, il est mortellement blessé par des éclats d'obus, alors qu'il est porteur d'un message, dans le secteur du château (versant Ouest du mont de la Tour de Pinon).
Faits d'armes liés au 52e RI, en relation avec la mort tragique de Paul Daussin...
D'après l'historique du 52e régiment d'infanterie (auteur anonyme)...
Le 23 octobre 1917, le 52e, sous les ordres du lieutenant-colonel Picard, est chargé d'enlever et de nettoyer les tranchées des Cuirassiers, des Imposteurs et du Cormier. De s'emparer des abris et creutes situés sur les pentes Ouest du mont de Laffaux.
Les positions sont des plus solides. La préparation d'artillerie se fait sérieusement.
A 5h15, le mouvement se déclenche, tous les objectifs sont enlevés brillamment. Le peloton de la compagnie Chabrand chargé du nettoyage fait 200 prisonniers dans une creute, dont plusieurs officiers. Les petits îlots de résistance de la première position se voyant débordés ont mis bas les armes.
Le 25, exploitation du succès et continuation de la marche victorieuse, malgré le tir des mitrailleuses caché dans les creutes. Occupation d'Allemants, puis conquête du plateau des Grevetts, de la Tour de Pinon et du château.
Dès 9 heures, les Français sont maîtres du village de Pinon.
L'artillerie réalise un barrage roulant bien exécuté et suivi de près par des vagues d'infanterie.
A partir de 10 heures, l'artillerie ennemie réagit violemment, l'offensive continue.
Dès 12h30, la 5e compagnie est envoyée en reconnaissance sur le canal de l'Ailette. Elle s'installe sur la rive Sud du canal, entre le pont du chemin de fer et le réservoir. Conservant de la sorte deux ponts et trois passerelles.
Les prises sont considérables...
Deux batteries de 105, une de 210, de nombreuses mitrailleuses et 1.000 prisonniers.
Le régiment reçoit, dans ces circonstances, sa deuxième palme, et la fourragère qui lui sera décernée par le maréchal Pétain, le 10 novembre.
1917, citation à l'ordre de la VIe armée
"Le 52e R.I., sous les ordres du lieutenant-colonel Picard, a enlevé avec un entrain admirable, le 23 octobre 1917, des positions très fortement organisées devant le Moulin de Laffaux. A repris le mouvement en avant, le 25 octobre, bouleversant les arrière-gardes ennemies, s'emparant de Pinon et d'un important matériel de guerre, et continuant la progression dans la forêt de Pinon ; sans désemparer, malgré le bombardement, les difficultés de la marche dans un terrain marécageux et une vraie tempête de vent et de pluie. A capturé 13 canons et plus de 800 prisonniers."
Par ordre général n° 58 F du 9 novembre 1917, la fourragère a été conférée au régiment "Le général commandant en chef décide que le 52e R.l., qui a obtenu deux citations à l'ordre de l'armée pour sa brillante conduite devant l'ennemi, aura droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre."
Ph. Pétain
A propos de Pinon...
La commune boisée de Pinon est située sur le versant Sud de la Vallée de l'Ailette, dans le Laonnois, non loin du Chemin des Dames, au Nord de Laffaux.
L'agglomération est bordée par la rivière non navigable de L'Ailette, affluent de l'Oise. La commune de Anizy-le-Château par le Canal de l'Oise à l'Aisne.
Pinon se situe à équidistance de Laon et de Soissons (23 km).
Dès le mois de septembre 1914, Pinon est occupé par l'armée allemande qui y organise la base arrière du front du Chemin des Dames. Le château de Pinon sert de Quartier général au général von Klück, commandant la première armée allemande.
C'est en ce lieu qu'il recevra la visite du Kaiser, Guillaume II, et de son fils, le Kronprinz.
Au cours de l'hiver 1917, les unités françaises contre-attaquent.
Le 62e RI se distingue par sa bravoure au feu.
Plus tard, dans la forêt de Pinon, au cours des combats des 27 et 28 mai 1918, les 219e RI et 264e RI (majoritairement breton) opposent une résistance héroïque aux troupes allemandes qui attaquent, fortement appuyées par l'artillerie et l'emploi de gaz ypérite.
Le château de Pinon, l'église et la mairie, ainsi que la majorité des maisons de la commune seront entièrement détruits par les bombardements.
Pinon reçoit la croix de guerre 1914-1918 sur décision gouvernementale datée du 17 octobre 1920.
Plus d'information à propos du 52e RI : ici