Le caporal Pierre Vevaud est né le 28 août 1888 à Javerdat (ici), au Nord-Ouest d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne.
Issu de la classe 1908, Pierre part au combat avec le 263e régiment d'infanterie, une unité formée en 1914, et, qui est issue du 63e RI. : chaque unité d'active créant, en temps de guerre, un régiment de réserve, par l'ajout de "200" à la numérotation initiale.
C'est sous les ordres du lieutenant-colonel Paraire, - provenant de l'infanterie coloniale, et, qui sera porté disparu temporairement (blessé) lors des combats de Sailly-Saillisel (ici), le 28 août 1914 -, que le caporal Vevaud prend part à la guerre, lorsqu'il arrive sur le champ de bataille du Nord-pas-de-Calais, le 25 août 1914.
Le 6 août, Pierre et son régiment quittent leur garnison de Limoges.
Le vendredi 7 août, l'unité arrive en gare de Paris-Ivry ; là, elle est immédiatement dirigée sur Louvres, au Nord-Est de la capitale (ici), sous une pluie battante (ici). Le 263e entre en contact avec le 278e RI qui cantonne à Goussainville et à Vaudherland.
Le 24 août, Pierre reçoit l'ordre d'embarquer à la gare de Louvres pour une destination inconnue.
Le 25 août, son régiment débarque à Arras.
Le 5e bataillon occupe Tilloy-lès-Mofflaines ; le 6e couvre Beaurains et les villages avoisinants placés sous dispositif défensif.
Le 26 août, le régiment quitte ses positions afin d'établir une tête de pont en avant de Douai, à Lambres-lez-Douai, avant de prendre position dans la soirée à Lécluse (ici), une localité située plus au Sud (non loin de l'axe routier Arras-Cambrai).
Le 27 août, au petit matin, le régiment prend la direction de Bullecourt (zone du front qui sera ultérieurement défendue par les Australiens (ici)), Écoust-Saint-Mein, Vaulx-Vraucourt et Beugny ; un territoire bombardé par l'artillerie allemande depuis l'Ouest de Lebucquière.
Le 263e reçoit l'ordre de gagner la voie ferrée Lebucquière-Haplincourt, afin d'occuper Haplincourt.
Le 28 août, tombe l'ordre de gagner Péronne.
Pierre progresse en direction de Haplincourt-Barastre-Rocquigny-Sailly-Saillisel dans un brouillard intense.
A Sailly-Saillisel, et dans une purée de pois, le 263e se trouve face à un feu provenant de tirailleurs et d'automitrailleuses.
La surprise est totale, le régiment, sans aucun appui d'artillerie, subit des pertes considérables, ne pouvant répliquer, du fait que l'adversaire est invisible en raison des conditions métérologiques ; retranché et bien abrité, mais aussi, soutenu par son artillerie et des mitrailleuses.
Les éléments avancés du 263e reculent dès lors dans le village de Rocquigny.
L'endroit est immédiatement pris pour cible et bombardé au moyen d'obus incendiaires.
La municipalité est capturée avec son poste de secours, en ce compris blessés et l'ensemble du personnel soignant.
Les reliquats du régiment font ensuite retraite sur Barastre. Là, les hommes forment une ligne de défense qui est ausitôt prise pour cible et anéantie par l'artillerie allemande.
Le 263e continue sa retraite sur Guémappe, en même temps qu'il reçoit l'ordre de se regrouper à Arras.
Le sacrifice des hommes du 263e permet toutefois aux autres unités françaises de se replier sans à devoir engager l'ennemi largement supérieur en nombre et en armement.
Le 29 août, en début de matinée, le 263e quitte Arras et arrive en soirée à Avesnes-le-Comte (ici).
Le 30 août, l'unité marche sur Rebreuviette, en tant qu'arrière garde de la division.
Le 31 août, ordre est donné de quitter Rebreuviette pour Rebreuve-sur-Canche. De là, le régiment reçoit l'ordre d'embarquer à Frévent pour le camp retranché de Paris afin d'y être réorganisé.
Le 263e RI compte, au lendemain de ces quelques journées et nuits de rudes combats d'août, la perte de : 44% de ses effectifs en officiers (16 morts) ; 54% de ses sous-officiers et soldats (+/- 1.200 morts, blessés ou disparus).
L'ensemble de son personnel médical, ainsi que les blessés seront tous faits prisonniers.
Au lendemain des affrontements, le 1er septembre 1914, le 263e ne forme plus qu'un bataillon comprenant 4 compagnies.
Il est alors décidé de fusionner temporairement le 263e, avec les hommes du 338e RI, eux aussi durement éprouvés par les combats, et ainsi former le 338e régiment de marche, fort de 2 bataillons.
Le monument aux morts de Veyrac (ici) porte, gravé, le nom de Pierre Vevaud.