René Fonck est né en mars 1894 à Saulcy-sur-Meurthe, dans les Vosges, entre Epinal et Strasbourg.
Il n'a que 4 ans, lorsque son père, ouvrier, décède accidentellement dans une scierie de la région.
Après sa scolarité, René Fonck travaille comme apprenti-mécanicien.
Le 22 août 1914, lorsqu'il est appelé aux armées, il est muté au 11e régiment du génie à Epinal, où il fait ses classes.
Passionné par le monde de l'air, il parvient à se faire enrôler dans l'aviation, au début de l'année 1915. Il est élève pilote à l'école Caudron du Crotoy (PDF ici). Il débute sa carrière aéronautique en tant que pilote de G4, au sein d'une escadrille d'observation, la C47 (Caudron-47), basée à Corcieux.
René Fonck est l' "As des as" français de la Première Guerre mondiale, avec 75 victoires homologuées.
Pilote d'observation, le 6 août 1916, aux commandes d'un Caudron G4, il oblige un pilote ennemi, naviguant sur un avion de reconnaissance de type Rumpler C.I, d'atterrir à l'arrière des lignes alliées.
Après cet exploit et suite à ses succès, il est muté au groupe de combat n°12 (escadrille des cigognes) au sein de l'escadrille n°103, dont les avions sont marqués dans un premier temps, d'une étoile à 5 branches de couleur rouge.
Au cours de la bataille, il ne sera pas rare qu'il abatte, lors d'une même journée, plusieurs avions. En mai 1918, il descendra 6 avions ennemis, renouvelant l'exploit en septembre de cette même année...
L'aviateur Maurice Boyau, lui aussi As de la grande guerre, avec 35 victoires, dira dans un communiqué : "Fonck dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Ce n'est pas un homme, c'est un oiseau de proie. Là-haut, il sent l'ennemi, il en distingue nettement à 8 ou 10 km, sans être vu. Il choisit sa proie. Quelques balles suffisent, il n'y a jamais eu de riposte". De ce fait, jamais, durant tout le temps que durera la guerre, il ne sera touché par quelconque projectile. Un exploit en soi.
Sa technique...
En sa qualité de pilote de chasse, Fonck peaufine une technique de combat qui consiste à surprendre l'adversaire ; à lui porter un coup décisif au plus près et au moyen d'un minimum de munitions, et ensuite à se soustraire à sa riposte. Plus précisément, Fonck n'hésite pas à viser le pilote ennemi plutôt que son avion, ce qui conduit, en cas de tir concluant, à la perte irrémédiable de l'appareil et de son pilote.
Sa bonne forme physique, entretenue par une hygiène de vie sans faille, lui permet de supporter allègrement les contraintes liées aux vols de longue durée, en altitude et le stress du combat.
Fonck n'aura de cesse de dispenser sa méthode, lors de la formation de jeunes recrues.
Chasseur "solitaire", il privilégie, lors de sorties ou missions en formation avec ses camarades, des dispositifs aériens dans lesquels il se taille la part belle du lion.
Les avions, SPAD VII, SPAD XIII et SPAD XII-canon, qu'il affectionne, font l'objet de tous ses soins, ainsi que de ceux de ses mécaniciens.
Exigeant, par une mise au point minutieuse de ses équipement, en même temps qu'il est l'initiateur d'améliorations techniques astucieuses (systèmes optiques performants, amélioration de la ventilation du moteur, etc.).
Chanceux parmi les chanceux, René Fonck termine la guerre sans une égratignure, avec tous les honneurs, arborant une croix de guerre 1914-1918 enrichie de 28 palmes et d'une étoile. Distinction jamais égalée à ce jour !
Riche d'un palmarès stupéfiant, il sera également décoré de nombreuses distinctions étrangères.
Notons également que...
Durant le Premier Conflit mondial, et, afin d'obtenir confirmation d'une victoire aérienne, un aviateur français devait fournir : le témoignage de trois personnes indépendantes, à l'exclusion des membres de sa propre escadrille ; le type d'appareil ennemi abattu, ainsi que... le lieu, la date et l'heure du combat.
Avec le recul, on imagine aisément la difficulté existante de se faire reconnaître, sachant que nombre de combats avaient lieu au-dessus de territoires occupés par l'ennemi...
René Fonck obtient confirmation pour 75 victoires (homologuées).
La dernière citation de Fonck fait état de 75 victoires confirmées ainsi que de 69 "autres" ; ce qui porterait ses exploits à un total de 144.
Au vu de la documentation militaire et des ouvrages historiques établis sur le sujet, 142 victoires semblent pouvoir être avérées (confirmées ou plus ou moins probables)...
Dans une lettre envoyée par la fille de l'aviateur, Marie-Anne Fonck, à Jean-Paul Belmondo, à la sortie du film L'As des as, celle-ci indique que son père pensait avoir obtenu 127 succès (...52 victoires de plus que celles officiellement dressées).
Le baron Manfred von Richthofen, communément considéré comme l'As des as parmi les As de la Première Guerre mondiale, par comparaison, reçut confirmation des autorités militaires allemandes pour 80 victoires sur 83 déclarées...
Lors du défilé du 14 juillet 1919, le lieutenant René Fonck aura l'honneur d'être le porte-drapeau représentant l'aviation française.