La première bataille de Verdun eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916, autour et sur les hauteurs du saillant de Verdun.
Organisée par le général Erich von Falkenhayn, commandant en chef de l'armée allemande, la bataille avait initialement pour but de "saigner à blanc" l'armée française, sous un déluge d'obus.
Avec un rapport des pertes estimé à +/- 360.000 hommes pour les Français et 340.000 côté allemand, l'affrontement se révélera presqu'aussi coûteux en vies humaines pour l'attaquant.
Au total, on estime à environ 715.000, le nombre des blessés, morts, et disparus.
C'est ainsi que cette partie du front Ouest fit 70.000 victimes par mois écoulé de bataille.
Selon l'étude de l'historien allemand Holger Afflerbach, l'objectif premier des Allemands était de s'emparer simplement du saillant de Verdun.
La version d'une bataille d'attrition (d'usure au contact) n'aurait été justifiée, après-coup, par Falkenhayn, que pour masquer un échec tactique majeur.
La bataille de Verdun constitue, avec les batailles des Vosges, de la Somme, des Flandres - Artois, de Champagne et de la Marne..., l'un des affrontements, non seulement le plus dévastateur de la Première Guerre mondiale, mais aussi de l'Histoire tout entière de la guerre.
A Verdun, l'artillerie causa des pertes à hauteur de 80%, sans qu'une des armées n'eût pu remporter les combats sur son adversaire.
L'enfer de Verdun se termina, sans réel vainqueur, si ce n'est pour l'armée française ayant "tenu", à la manière de ce qu'à l'Est, 25 ans plus tard, l'armée russe réussira à faire tomber les Allemands à Stalingrad...
A Verdun, la quasi totalité des effectifs allemands demeureront face aux Français.
Ces derniers seront pas loin de 70%, par effet de rotation (tournante), à "défiler" dans les tranchées du saillant de Verdun...
On impute au général Pétain, qui commanda la première partie de la bataille, mais aussi au général Nivelle, le mérite d'avoir enrayé définitivement l'offensive allemande de juin - juillet 1916.
La reconquête du terrain perdu sera réalisée, entre octobre - novembre 1916 ; elle comprendra la récupération du fort de Douaumont, par les hommes du général Mangin, les grands véritables assaillants victorieux français.
La seconde bataille de Verdun
Le 20 août 1917, l'armée française de Verdun, sous les ordres du général Guillaumat, attaque les rives gauche et droite de la Meuse, sur un front de 18 kilomètres de large.
Sur la droite, la cote de Talou, Champneuville (village ici), ainsi que la cote 344 sont enlevés. A gauche, le Mort-Homme, les bois des Corbeaux, d'Avocourt, de Cumières sont repris.
Le 21, Samogneux, sur la rive droite, tombe. S'en suivent Regnéville et la cote de l'Oie, sur la rive gauche.
Le 24, après avoir repoussé des contre-attaques, la cote 304 est enlevée.
Le 26, les bois des Fosses et de Beaumont reviennent sous contrôle français.
Au mois de septembre, après une brève occupation du bois des Caurières, l'armée française s'en retourne sur ses anciennes positions de 1916.
Toutes les tentatives allemandes, du début octobre 17, pour la reprise de ces positions, demeureront infructueuses.
L’opération du 20 août 1917 à Verdun demeure, avec l’attaque de la Malmaison entreprise deux mois plus tard, un des symboles les plus achevés des attaques locales à objectifs limités.
Cette seule attaque absorbera, en 7 jours, 120.000 tonnes de projectiles.
A titre de comparaison, ce déploiement de force est comparable au tir de 4 millions d’obus couvrant de 6 tonnes d’acier (5 berlines modernes) chaque mètre courant du front, cela, au prix exorbitant de... 700 millions de francs or de l’époque (1 FF de 1916 = 2,08205 € de 2002 / soit un total 1.457.435.000 €, de cette même année de référence).