Rappel historique…
Le Congrès de Vienne fixe en mai-juin 1815 la frontière entre le Royaume des Pays-Bas et le Royaume de Prusse.
La ville de Malmedy, qui est majoritairement francophone, est annexée à la Prusse ("Wallonie prussienne").
Alors que le conseil communal est majoritairement composé d’élus francophones, l’enseignement dans les écoles se fait en allemand, à partir de 1879. Dix ans plus tard, l’apprentissage du français disparaît du programme scolaire, au profit de l'allemand.
L’annexion à la Prusse des autres communes, pourtant germanophones, ne se fait pas sans craintes de la part d’une partie de la population catholique et méfiante à l’égard d’un état protestant, comme la Prusse.
Les habitants germanophones de Kronenburg, par exemple, luxembourgeois avant 1795, et, prussiens à partir de 1815, avaient réservé un très bon accueil aux Français en 1795…
Face au désintérêt du pouvoir central germain, il existe une volonté séparatiste de la région, jusqu’après la Première Guerre mondiale, alors qu'une très éphémère République rhénane est constituée de 1919 à 1923.
Les cantons de l’Est sont une région rattachée à la Belgique en 1919 au titre de dommages de guerre, en application du traité de Versailles.
Cette partie de la Belgique fut appelée, jusque dans les années 1970, les cantons rédimés.
Le territoire se compose de l'ancienne circonscription prussienne d'Eupen-Malmedy (Kreis) et du Moresnet neutre (Kelmis), ainsi que de la ligne de chemin de fer de Vennbahn.
Une tentative de négociations secrètes, entre les gouvernements belge et allemand, pour permettre à celui-ci de racheter les cantons de l’Est, échouera en 1925, face au refus de la France à toute remise en cause du traité de Versailles.
Août 1914
Le 4 août 1914, les Ière et IIe armées allemandes des généraux von Kluck et von Bülow font route en direction de l'Est de la Belgique. Elles franchissent la Meuse de Maastricht à Maaseik.
Dès lors que l’Allemagne renonce à violer le territoire hollandais, afin de s'épargner un adversaire supplémentaire, l'envahisseur doit faire progresser ses soldats dans une étendue comprise entre le Limbourg hollandais et l’Amblève…
Cette zone étroite de territoire débouche sur la position fortifiée de Liège. Ainsi, il est indispensable, pour le bon déroulement du plan Schlieffen, de réduire la ceinture de forteresses qui protègent la Cité ardente, cela, aussi, afin de ne pas laisser la possibilité aux Belges de leur tirer dans le dos, lors de leur progression plus en avant au cœur du territoire à envahir…
Le haut commandement allemand sous-estime l'armée belge tant en quantité qu'en sa volonté de combattre. L'envahisseur évalue à 9.000 hommes la quantité d'hommes face à lui ; en réalité, ils sont 6 fois plus nombreux…
A l'endroit même de la percée, l’état-major allemand met en mouvement, sous les ordres du général von Emmich commandant le 10e C.A., l’armée "de la Meuse" qui comprend les :
- 25e R.I. d'Aix-la-Chapelle ;
- 34e Br. du 9e C.A. de Schwerin ;
- 27e Br. du 7e C.A. de Cologne ;
- 14e Br. du 4e C.A. de Halberstadt ;
- 11e Br. du 3e C.A. de Brandebourg ;
- 38e Br. du 10e C.A. de Hanovre ;
- 43e Br. du 11e C.A. de Cassel.
Au total, 59.800 soldats lourdement armés (mitrailleuses) et accompagnés de l’artillerie, dont des mortiers de 210 mm Mosert…
Les unités d'avant garde (éclaireuses) sont détachées du gros de l'effectif de la IIe armée de von Bülow...
L’armée de la Meuse s'appuie également sur des effectifs du 2e C.C., le support aérien (reconnaissance) d'une escadrille d’avions et d'un zeppelin (bombardier).
Les Germains se donnent 5 jours pour faire tomber Liège !
En cas d'échec, il en reviendra à l'artillerie lourde d'intervenir et d'en découdre avant le onzième jour des combats, soit au plus tard, les 15-16 août…
Il est impératif pour l'envahisseur non seulement que les cinq ponts qui enjambent la Meuse, à Liège, demeurent intacts, mais également que le réseau des quatre lignes de chemin de fer reliant, au Nord, la cité à l’Allemagne et, au Sud, à l'intérieur de la Belgique et à la France, soit préservé…
La ceinture autour de Liège, ses forts…
Les forts de Liège ont été conçus par le général Brialmont, entre 1888 et 1891.
C'est grâce au Roi Léopold II et à l'avocat et parlementaire Beernaert , que la position fortifiée de Liège verra le jour. Cette dernière comptera douze forts bétonnés, six petits triangulaires et six grands pentagonaux.
Le dispositif entoure la ville de Liège à une distance de 7 à 9 km de son centre ; les distances entre édifices varient de 2 à 6 km.
La garnison de Liège et de ses alentours compte des unités de campagne et des troupes de forteresse.
Le commandant en chef de la position fortifiée est le général Leman. Ce dernier remplace le lieutenant général, comte de t’Serclaes de Wommerson, qui est inopinément décédé fin décembre 1913…
Les troupes de campagne, et la 3e division d’armée (D.A.) s'élève à un total de +/- 34.500 hommes et 72 canons.
Les troupes de forteresse, qui incluent l’infanterie, l’artillerie, le génie et la cavalerie se composent de 15.000 hommes, dont 5.000 en forteresse.
Par ailleurs, 207 pièces d’artillerie sont réparties dans les différents forts, auxquelles il faut ajouter 114 pièces mobiles (anciennes) affectées à la défense des intervalles.
Ce dispositif, pour la défense de Liège, totalise 50.000 hommes et un peu moins de 400 canons (en ce compris une soixantaine "à tir rapide").
Les infrastructures ne sont pas équipées d'air pulsé (forcé), les canons dégagent une forte fumée, en raison du fait que les projectiles utilisent de la poudre noire, et ce… malgré qu'à partir de 1884, la poudre dite -sans fumée- avait déjà été mise au point.
Brialmont a prévu des voûtes de béton non armé capable de résister au choc et à l’explosion d’obus chargés de 60 kilos de poudres brisantes. Le béton, contrairement à ceux des forts français, tels ceux des hauteurs de Verdun, par exemple, ne pourront résister aux obus de 420 mm, pesant près d'une tonne.
Les forts belges ont été construits à une époque où le béton était encore d’un usage expérimental et alors qu'ils ne comportent qu’un seul étage, peu enfouis dans le sol. Les cuirassements en acier ne dépassent guère une épaisseur de 22 mm, et, dès lors, ne peuvent résister aux obus de 210 mm, d’un poids de 91 kilos.
Dès lors, que dire de ceux 420 mm pesant dix fois plus…?
Pour les forces belges faisant partie de la 3e division d’armée
Ci-dessous, la liste des différentes unités, commandées par…
9e brigade mixte : général Gillis
11e brigade mixte : général Bertrand
12e brigade mixte : général Vermeulen
14e brigade mixte : général Aldringa
Deux régiments de lanciers
3e régiment d’artillerie
Un bataillon du génie
Un corps de transports
Dès le 5 août…
15e brigade mixte
Un groupe d’artillerie : commandant Massart
Les troupes de forteresse
9e régiment de forteresse
11e régiment de forteresse
12e régiment de forteresse
14e régiment de forteresse
12 batteries de forteresse
Effectif total de 33.000 à 35.000 hommes pour défendre un périmètre de 50 km carrés.
Du côté des allemands…
Les forces mises en œuvre par les Allemands comprennent six brigades d’infanterie, trois divisions de cavalerie, de l’artillerie et du génie, soit 59.800 hommes, 166 canons et obusiers et 200 mitrailleuses.
Le 4 août, du côté belge…
A 6 heures du matin, le Général Leman ordonne de lancer des escadrons de reconnaissance, dont certains motorisés (motos) en direction de la rive droite de la Meuse. Le 2e lanciers franchit le pont sur la Meuse et continue vers le plateau de Herve.
Dès 8 h, l’escadron arrête sa course à trois kilomètres de Herve. Le cavalier Fonck est envoyé en reconnaissance et découvre un groupe de cavaliers allemands. Il en abat un avec sa carabine. Sa monture est abattue par des cyclistes allemands. Fonck se dégage, et, alors qu'il est encerclé, un coup de feu l’atteint. Ainsi meurt le premier Belge de la Grande Guerre.
Les autres lanciers suivent la progression allemande et renseignent le quartier du général Leman au moyen de messages envoyés par pigeons.
A Visé, un observateur belge signale une colonne allemande descendant en direction de la petite localité.
A 13h, des cavaliers allemands débouchent dans l’axe du pont détruit, alors qu'un feu roulant d'artillerie se déclenche de la rive tenue par les Belges. Des fusiliers allemands s’installent à leur tour tout le long de la Meuse.
Vers 14h30, l’artillerie allemande se met à arroser les positions belges à partir de la butte de Mouland, ce qui provoque une réponse depuis le fort de Pontisse.
Au Nord de Liège, à Lixhe, face au gué, les Allemands dirigent leurs tirs sur les positions belges, tandis que d'autres, à cheval, entreprennent la traversée du cours d'eau (voir plan en marge du texte).
A 16h15, ordre est donné aux Belges de faire retraite…
A Lixhe, les Allemands profitent de l'opportunité du contour des forts de Liège, via le Nord.
Le plan de défense belge montre en cet endroit un point de faiblesse majeur, en raison du fait qu'aucun des forts du plan Brialmont, n'a été conçu pour "arroser" le gué de Lixhe (!).
Le 5 août…
A 4h30, les canons allemands commencent à porter leurs coups sur les forts de Liège.
Au départ, et au regard des projectiles de faible capacité expédiés, les fortifications résistent bien aux impacts.
Par contre, de leur côté, les batteries allemandes subissent de sérieux dégâts, occasionnés par des tirs de contre batterie précis et destructeurs entre autres à Argenteau, Dalhem, Micheroux…
A 5h30, un émissaire allemand se rend à un avant-poste belge sur la route de Fléron.
Il est emmené, les yeux bandés, au fort de Fléron, puis au quartier général, rue Sainte-Foi.
Ce soldat est porteur d'un ultimatum prenant effet à 13 heures.
En cas de refus d'abandonner les armes, côté belge, la ville de Liège sera bombardée par les airs (Zeppelin).
Dès lors, un échange de télégrammes a lieu entre Liège et Bruxelles.
Rue Sainte-Foi, la formule irrévocable tombe : "Relations diplomatiques rompues ; continuez opérations ; 15e brigade mixte a ordre de vous renforcer".
Le général Leman fait reconduire le messager allemand dans ses lignes…, alors que le fort de Fléron dirige ses tirs sur les troupes allemandes de la 14e brigade…
A 10 heures, le premier assaut est déclenché contre le fort de Barchon, alors que les fortifications de Pontisse et d’Evegnée pilonnent la progression allemande. Au même moment, de très nombreux Allemands y perdent la vie, fauchés par les tirs de l'infanterie belge.
A 11 heures, les derniers assaillants décrochent devant le fort de Barchon.
Le bombardement d’artillerie reprend de plus belle et le fort perd ses observatoires de Blegny et de Cerexhe.
Durant cette période, à proximité du gué, où étaient passées ses avant-gardes de cavalerie, les hommes du génie allemand construisent un pont destiné à la progression de la 34e brigade. Cette dernière aura pour mission de passer le fleuve, au cours de la nuit, entre les forts de Liers et de Pontisse.
A trois reprises, l'artillerie belge, grâce à un observateur, qui surveille l'avancée des travaux, fera tirer les grosses coupoles des forts, et celui de Pontisse en particulier, disloquant à chaque fois le pont en construction.
A 12 heures, le général Bertrand, commandant la 11e brigade belge, apprend que les intervalles proches du fort de Barchon ont été forcés. Il décide de mener une contre-attaque énergique.
Les Allemands sont parvenus à Chefneux, où deux compagnies du 14e s'y sont dirigées, et, alors, que le 31e de ligne marche vers Housse et le village de Barchon…
A 13 heures, l’artillerie allemande prend à partie les troupes belges qui s’avancent.
Les Belges reprennent toutefois Chefneux ; ils parviennent à la route militaire reliant Barchon à Evegnée.
Fin d’après-midi, l’observateur belge devant Lixhe doit battre en retraite, mis en déroute par des patrouilles allemandes.
Le fort de Pontisse, privé de "ses yeux", doit à présent tirer en aveugle.
De plus, il a pour mission de répliquer aux menaçants tirs de mortiers de 210 mm installés sur la rive droite de la Meuse.
Jusqu’à 16 heures, un "Taube" allemand (avion) permet à son artillerie de régler ses tirs sur Pontisse.
Le fort d’Evegnée, pilonné des heures durant par des mortiers de 210 mm voit ses deux pièces latérales gauches voler en éclats.
Deux bataillons du 32e de ligne parviennent à nettoyer les abords du fort et à s’installer sur l'axe routier et militaire Evegnée - Barchon.
En soirée, la 34e brigade allemande entreprend de franchir finalement le pont construit par les pionniers, alors que l’artillerie se trouve toujours sur la rive droite de la Meuse et que des fantassins belges entrent en action.
A 21 heures, le général Leman télégraphie au Roi, ce qui suit : "Cette après-midi, engagements sérieux dans l’intervalle Barchon - Meuse ; troupes allemandes repoussées par la 11e brigade. La nuit, nous nous attendons à une attaque vis-à-vis de Boncelles".
Pour sa part, Albert Ier répond au général : "Vous subirez certainement une attaque de nuit. Placez-vous sans retard avec votre quartier général à l’abri de toute surprise"...
A la nuit tombée, les six brigades, de l’armée de la Meuse, sont rassemblées à distance d’attaque, à Hermée (34e), Argenteau (27e), Micheroux (14e), Saint-Hadelin (11e), au sud de Boncelles (38e) et vers Plainevaux (43e).
A 22 heures les unités portent leurs coups de manière concentrique.
Pendant ce temps, les troupes allemandes se trouvent à 5 kilomètres de distance de la citadelle de Liège.
Ces dernières comptent bien pouvoir emprunter des passages entre les forts de Liers et de Pontisse.
Soudain, dans la nuit naissante, le fort de Pontisse se met à arroser Hermée de ses projectiles, suivi de peu par le fort de Liers.
La 34e brigade se porte en avant pour échapper au pilonnage, et, alors qu'arrivée au glacis du fort de Pontisse, elle se fait refouler par les tirs de l’infanterie belge.
Assaut général
A propos de la 34e brigade allemande…
L'unité a pour mission de remonter la rive gauche de la Meuse, sur le plateau dominant le fleuve, d’Heure-le-Romain à la Citadelle.
L’intervalle est défendu par le 9e de ligne.
Leman envoie ses réserves. Ainsi, la 15e brigade mixte, rassemblée à Fragnée, fonce, en renfort, vers le fort de Boncelles.
Sous le feu, la 34e brigade allemande fait retraite vers Sprimont.
A 1 heure de la nuit, un accrochage a lieu au cimetière de Rhées, là où les fantassins belges ont transformé l'endroit en redoute.
Des grenadiers allemands progressent et envahissent bientôt le cimetière. Un combat au corps à corps s’y engage.
A 2 heures, le 89e de grenadiers allemands maîtrise la plaine. Ses hommes se regroupent près du cimetière de Rhées.
La troupe marche dès lors en direction d'Herstal.
Le restant de la 34e brigade, engagé entre les forts de Liers et de Pontisse, demeure cloué sur place.
Le 90e fusiliers s’empare du village de Pontisse et gagne la route de Vivegnis à Herstal. Toutefois, à la lisière d'Herstal, 400 fantassins belges stationnent. Ceux-ci constituent la seconde ligne de défense en cet endroit.
La grand’route de Vivegnis à Herstal a été entravée, ainsi que la route menant de Rhées au pont de Wandre. Notons que chaque barricade est pourvue d’un dispositif hautement inflammable, de la paille imbibée de goudron y est stockée…
Dès l'arrivée des Allemands, les tas de paille sont enflammés.
Les Allemands sont refoulés devant les barricades qui éclairent la zone.
Les pertes allemandes en cet endroit sont considérables…
Le premier drapeau allemand de la guerre est capturé en cet endroit même, à hauteur du pont de Wandre…
A 3h30, un groupe d'Allemands a réussi à s’infiltrer dans Liège et parvient à se rendre au Q.G. belge, rue Sainte-Foi.
Sur place, le général Leman échappe de peu à la capture et se rend aussitôt à la citadelle, puis au fort de Loncin.
A 9 heures du matin, le chef de la 34e brigade allemande ordonne la retraite. Les forts de Pontisse et de Liers tirent sur les concentrations allemandes qui se trouvent dans l’intervalle.
La 34e brigade remonte tant bien que mal vers Hermée. Cette unité compte déjà parmi ses hommes, 900 prisonniers et 1500 tués, portés disparus ou blessés.
Les troupes allemandes repassent la Meuse à Lixhe. Celles-ci battent en retraite jusqu’à Mouland.
C’est l'échec en ce point du front.
La 27e brigade allemande doit, pour sa part, remonter la rive droite de la Meuse. Ainsi, elle rallie la route de crête qui va d’Argenteau sur Jupille, soit une distance équivalente à celle d'entre les places fortes de Pontisse et de Barchon.
Les Belges ont constitué un point d'appui à Rabosée, à hauteur du carrefour des "Quatre-Bras". Le barrage dispose de 450 défenseurs pourvus de 400 cartouches chacun.
A 10 heures, la 27e brigade allemande attaque.
450 Belges font face à 5000 Allemands.
L'envahisseur se présente en formation de marche, par colonne frontale de quatre, sans éclaireur.
Dès que la troupe parvient à hauteur du barrage, les Belges ouvrent le feu.
Par dizaines les assaillants sont fauchés. Les soldats allemands se jettent dans les haies, au sol, dans les prairies. Les soldats belges ayant mal ajusté leurs tirs (trop haut), des balles finissent leur trajectoire dans les rangs du 25e d’infanterie qui se trouve en deuxième ligne de percée.
Ces derniers répliquent à leur tour et fauchent leurs camarades du 53e, pris entre deux feux.
Les Allemands finissent par s'entre tuer, pensant qu'il sont pris en sandwich par des Belges (!)…
Durant deux heures les Allemands lancent des vagues d’assaut successives contre les faibles effectifs belges.
A 2h10, le capitaine Langemak, du 25e, arrive à pénétrer dans une maison d'où, au moyen d'une mitrailleuse, il parvient à diriger son tir meurtrier sur la tranchée belge qu’il surplombe.
A 4h30, les Belges reçoivent une nouvelle dotation en munitions.
Ils parviennent ensuite à déloger les tireurs allemands qui dominent leur tranchée.
Le 53e d’infanterie allemand arrive à déborder la redoute dominant la vallée de la Meuse.
Les Allemands doivent toutefois attendre jusqu’à 6h30 pour l’occuper ; 18 Belges, survivants retranchés, la défendent encore.
A 5 heures, les Allemands prennent position dans les premières tranchées belges. Ils y installent leurs mitrailleuses qui prennent les Belges en enfilade.
L’ordre de retraite tombe du côté de ces derniers…
A 6h30, la 27e brigade déferle sur le dispositif de défense belge.
133 éléments sont tués sur place. Côté allemands, un millier de tués et de blessés jonchent le terrain.
La 27e brigade n’exploite pas le succès qui s'offre à elle.
A 7 heures, la retraite a sonné pour la 27e brigade. Ainsi, les troupes se regroupent à Argenteau et à Dalhem.
L’échec est total dans ce secteur.
La 14e brigade allemande porte son attaque sur le secteur entre Evegnée et Fléron, à partir de Soumagne et via Micheroux, Rétinne, Queue-du-Bois et Jupille. Cet intervalle est paradoxalement défendu par la… -14e brigade belge-.
Le commandant de l'unité allemande est tué en cet endroit même.
Ludendorff, quartier maître de la IIe armée allemande, est par hasard présent sur place…
C'est lui qui reprend le commandement de la brigade et parvient à atteindre Jupille dans la matinée.
A 1h30, la tête de la 14e brigade allemande quitte Micheroux. Là, elle est contrainte à la retraite par de petites unités belges.
Elle arrive à Sur-Fossé, non loin de Liéry.
A 700 m de là, à Liéry, des Belges attendent les Allemands, équipé de deux pièces de 75 mm.
Après trois coups de sommation, le commandant belge déclenche ses tirs, alors que les Allemands sont proches de lui.
Les décharges des boîtes à balles pulvérisent l'ennemi.
Le général von Wüssow, lui-même, est mis hors de combat.
A l’entrée de Rétinne, des soldats allemands se croyant attaqués par la population civile, se mitraillent mutuellement jusque 4 heures.
Ludendorff prend le commandement de la colonne, remplaçant ainsi le général von Wüssow.
Le détachement allemand marche sur Queue-du-Bois, appuyé par trois gros projecteurs et quatre obusiers de 105.
Le village de Queue-du-Bois sera défendu par dix compagnies.
A 2h30, des coups de feu sont échangés, alors que des vagues allemandes déferlent en passant par les vergers qui bordent la route.
A 3h30, les Allemands amènent un, puis plusieurs obusiers de 105 mm.
Ludendorff crie inlassablement… "Mes chasseurs, en avant".
Une bataille de rue a lieu dans la cité de Queue-du-Bois.
Les défenseurs refluent vers Bellaire, par crainte d’être encerclés.
Seuls, quelques groupes des 9e et 12e de ligne, tiennent encore tête.
A 5 heures, un obusier de 105 mm commence à diriger ses tirs sur Liège. Il n'arrêtera son action que cinq heures plus tard, à 10 heures.
Les obus tombent dans le quartier d’Outre-meuse.
A 5h40, toute résistance belge est brisée dans le village ravagé de Queue-du-Bois. Les Allemands entrent dans Liège.
A 7h20, les Belges sont refoulés vers Jupille, là où une compagnie du 32e de Ligne est arrivée dans le secteur.
Une contre-attaque est menée vers Bellaire.
A 8 heures, traqués par la fusillade et les tirs d’obusiers, les Belges quittent définitivement Bellaire et regagnent Jupille.
Lors de l'offensive initiale, la 14e brigade allemande sera la seule à avoir réussi à percer la ligne de défense des forts de Liège.