Le lancier Antoine Fonck (1893-1914) est la première victime belge de la Grande Guerre 14-18.
Antoine Fonck est né à Verviers en 1893.
Très jeune, orphelin, il est élevé par sa grand-mère.
Sa scolarité terminée, Antoine décroche un emploi de magasinier au Grand-Bazar de Liège.
En 1911, à 18 ans, il s'engage, pour une durée de 3 ans, dans l'armée belge, en qualité de cavalier.
Il sera affecté au 2e régiment de lanciers.
Il quitte l'armée en mai 1914.
Le 28 juillet 1914, peu de temps avant le déclenchement des hostilités, il est rappelé auprès de son unité.
Le 2 août 1914, le 2e régiment de lanciers reçoit l'ordre de quitter son casernement afin de rallier son cantonnements de mobilisation, à Milmort, à 7 kilomètres au Nord de Liège. A partir de là, il a pour mission de mener des surveillances à hauteur de la frontière germano-belge, vers l'Est.
Le 4 août, une force comprenant quatre pelotons de cavaliers est dépêchée sur la route Charlemagne (axe routier Liège - Aix-la-Chapelle), sur ordre du Général Leman qui a fixé son QG au Fort de Loncin (ici). Ce 1er escadron (+/- 120 montures) se trouve non loin de la bifurcation des routes qui mènent de Battice à Henri-Chapelle et de Battice à Aubel (ici).
Une patrouille de quatre lanciers, incluant Antoine Fonck et un officier, parcourt la route de Margensault. Sur place, ils se renseignent auprès des indigènes sur de possibles mouvements de troupes ennemies.
Sur le tracé Stockis-Battice, le lancier Fonck prend les devants et se distancie de son groupe. Sur le pont enjambant la ligne de chemin de fer, il croise le directeur du charbonnage de Battice, ainsi qu'un mineur venus faire sauter le pont.
Le cavalier poursuit sa route vers Henri-Chapelle.
Arrivé à la ferme Bolsée, un fermier signale à Fonck, qu'un groupe "grisâtre" déambule dans les environs. Avançant, afin de mieux mesurer la menace, Fonck est repéré par des soldats prussiens. Dès lors, il met pied à terre, attache la sangle de son cheval à une barrière, épaule son fusil et tire en direction de la section des cinq ou six soldats en approche.
Sous le feu, un ennemi tombe au sol, alors que le restant des membres de l'unité se disperse.
Fonck réenfourche ensuite sa monture, afin de reprendre son mouvement.
C'est à ce moment que des cavaliers du 5e régiment de Uhlans se lancent à sa poursuite.
Le cheval de Fonck est abattu sous lui.
Après s'être dégagé de sa monture, Fonck prend la fuite en longeant le fossé de la route, tout en traversant la chaussée, ensuite.
Supposant que le pont avoisinant a été détruit par le tandem d'artificiers du charbonnage de Battice, Fonck escalade l'accotement pour franchir la haie. C'est là, au lieu dit "La Croix Polinard", qu'il tombe, à 10 heures, mortellement touché à la nuque.
Quelque heures plus tard, sa dépouille est retrouvée et emportée à la maison communale de Thimister, par des résidents locaux.
Antoine Fonck est enterré le 6 août 1914 dans le cimetière communal.
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Pour info, le monument funéraire où repose le cavalier Antoine Fonck est visible à Thimister-Clermont (ici).
Remarque
Suite aux intentions du service des sépultures militaires de procéder à l’enlèvement des restes du soldat héros pour les transférer au cimetière militaire de Rabosée, le conseil communal bloque cette décision en date du 20 février 1925, au regard des souhaits de la grand-mère d'Antoine.
C'est ainsi qu'une concession a été accordée à la famille ; qu'un mausolée fut érigé au cimetière, financé par les anciens combattants et par un apport communal de 1.000 francs de l'époque.
Quelques effets personnels (ceinturon, éperons...) sont exposés en la salle du conseil communal de Thimister-Clermont.
En mémoire d'Antoine Fonck, une manifestation patriotique est mise en place, chaque année, en août, par la section FNC Thimister-Clermont.