Le cimetière militaire "mixte" multi-époque d'Esquelbecq
Rappel historique
L’offensive du printemps 1918, également connue sous les vocables : 'bataille du Kaiser' (Kaiserschlacht, en allemand) ; 'opération Michael' et 'offensive Ludendorff', est une appellation faisant référence aux séries d'attaques allemandes sur le front occidental, portées du 21 mars au 18 juillet 1918, durant la Première Guerre mondiale.
Les Allemands s'étaient rendu compte, à l'évidence, que leur seule chance de gagner la guerre était d'anéantir les Alliés, avant que les États-Unis ne puissent déployer suffisamment de troupes en Europe pour vaincre l'Allemagne. Pour l'occasion, cinquante divisions allemandes avaient pu être redéployées sur le front occidental, après la signature du traité de Brest-Litovsk avec la vieille Russie devenue soviétique.
Plusieurs "opérations allemandes" furent mises sur pied. Ainsi : 'Michael', 'Georgette', 'Gneisenau' et 'Blücher-Yorck'.
'Michael' constituait la principale attaque. Celle-ci était destinée à percer les lignes alliées, de déborder les forces britanniques de la Somme à la Manche et de bloquer les ports maritimes. Une fois que la manoeuvre aurait été réalisée, l'Allemagne espérait que les Franco-Britanniques chercheraient des conditions d'armistice. Les différentes autres offensives étaient subordonnées à Michael ; elles avaient pour but de détourner l'attention des forces alliées de l'offensive principale sur la Somme...
La nécropole
Ce cimetière a été créé en avril 1918, lors de la dernière offensive allemande ('Ludendorff', 'Mickael', ou, 'bataille du Kaiser') du printemps 1918 (21 mars - 18 juillet) en Flandre française, lorsque les postes de tri des blessés des 2e régiment canadien et 3e régiment australien se sont installés à Esquelbecq et que le château de la localité fît office de centre de revalidation pour blessés.
Notons que le cimetière servira également de lieu d’ensevelissement durant la Seconde Guerre mondiale, principalement, pour des militaires tués durant l'avance des Allemands, en mai 1940, vers Dunkerque et lors du retrait des troupes britanniques le long du littoral franco-belge ('Opération Dynamo' : 26 mai - 3 juin 1940).
Le cimetière d'Esquelbecq compte 578 tombes du Commonwealth datant de la Première Guerre mondiale (569 Britanniques, 1 Canadien, 2 Australiens, 4 Néo-Zélandais, 1 Sud-Africain et 1 Indien), ainsi que 47 sépultures UK plus 1 canadienne se référant à la Seconde Guerre mondiale. L'endroit abrite également 11 tombes de militaires français (deux de 14-18 + neuf de 39-45) et 8 d'Allemands (sept de 14-18 + une de 39-45), ainsi que celle d'un travailleur civil annamite 'inconnu' ("amamite" repris sur la croix/tombe) décédé le 22 février 1919.
Le cimetière a été conçu par Sir Edwin LUTYENS (ici), un architecte anglais ruputé pour avoir été très actif à New Delhi.
Le lieu est situé rue du Souvenir, dans une zone résidentielle implantée à un kilomètre environ à l'Ouest du village d'Esquelbecq (59470) et à 200 mètres en retrait de la rue de la Gare.
GPS : latitude 50.886403 ; longitude 2.419766 (ici)
Ouvert, sans restriction, tout au long de l'année
Possibilité de se restaurer, de loger sur place ou dans les environs immédiats