Léon Adolphe Robert est né le 9 août 1882 à Eton, une petite localité située au Nord-Est de Verdun (ici). Village qui verra, par ailleurs, les combats des 22-26 août 1914 anéantir tout son habitat, sauf une maison épargnée des flammes.
Engagé au sein du 164e RI, Léon a 32 ans lorsque la guerre éclate.
Lors de l'attaque allemande du 21 février 1916, à l'occasion du déclenchement de la Bataille de Verdun, il est pour la seconde fois blessé et fait prisonnier par les Allemands.
Nous ne savons pas grand chose à propos de la vie militaire et civile de Léon, si ce n'est ces quelques bribes d'informations que sa petite fille a recueillies auprès de son entourage familial.
Cultivateur, Léon retournera sur ses terres après la guerre. Il y mourra après 1939...
Notons que le village sera reconstruit en 1920 dans un style british ; cela, grâce à des fonds provenant d'Eton, en Angleterre.
Le 15 avril 1913, en application de la Loi du 23 décembre 1912 modifiant complètement celle du 12 avril 1906, et, créant 10 nouveaux régiments (de 164 à 173), le 164e régiment, auquel appartient Léon Robert, est constitué à partir des unités du 1er GIF (ici).
Ainsi...
Le 1er bataillon* est issu du 4e bataillon du 91e RI (*il sera dissout le 26 janvier 1916) ; le 2e bataillon**, du 4e bataillon du 94e RI (**dissout le 20 février 1916) ; le 3e bataillon provient du 4e bataillon du 161e RI, et le 4e bataillon, du 4e du 162e RI.
NB : le 4e bataillon est détaché à la garnison de Longwy et ne sera jamais intégré au 164e RI.
Les combats d'août 1914, dans la région d'Eton (village de Léon)
A propos de la IIIe Armée du général Sarrail...
Mouvement offensif vers Senon et Amel faisant plusieurs centaines de morts côté français...
Le 24 août, combats vers Eton et la ferme Longeau. Puis repli sur la région de Bezonvaux.
Le 22 août 1914, lors des combats d'Eton-Amel, le lt-colonel Pelé, chef de corps du 220e R.I., est tué sur la route d'Etain à Norroy-le-Sec.
Il est atteint par un obus, vers 15h00.
Son corps ne sera pas retrouvé.
Batailles auxquelles les hommes du 164e RI ont participé...
1914
Meuse : Étain (24-25 août)
Bataille de la Marne (5 au 13 septembre) Juvécourt (6 sept.)
Bataille de la Woëvre et des Hauts-de-Meuse : Saint-Mihiel (26-28 septembre), Mort Homme et bois de Cumières (29 septembre)
1915
Opérations d'avril en Woëvre : Gussainville (5 avril ; fermes du Haut Bois et de l'hôpital)
Opérations en Woëvre : Bois Le Prêtre (avril)
1916
Bataille de Verdun : Herbebois (21-24 février)
Bataille de la Somme : fortin de Biache (5 juillet), Biaches, le bois Blaise (9-11 juillet)
1917
Verdun : Vaux-Damloup,
Champagne : Mont Haut (avril mai), le Téton (14 juillet)
1918
Marne : Montagne de Paris (15-31 juillet) ; Fontenay, Cote 129 (29 août) ; Ferme Colombe (25-27 septembre).
Ligne Hundling-Stellung2 (22 octobre)
Opérations du 2 août au 28 octobre 1914
D'après l'historique du 164e RI auquel appartient Léon Robert.
Le 8 août. le dispositif du régiment est le suivant...
- Le 1er bataillon déploie une compagnie près de Bezonvaux ; une compagnie (1re) à Hardaumont et deux compagnies en réserve près de Josemont.
- Le 2e bataillon possède deux compagnies à Damloup, Dicourt et Bourvaux, les autres compagnies sont en réserve à la tête du ravin de Vaux.
- Le 3e bataillon a une compagnie située au fort de Douaumont, les trois autres sont établies aux baraquements de Souville.
Ce dispositif a pour but d'assurer la garde des ouvrages non pourvus d'une garnison en temps de paix.
Jusqu'au 25 août, les travaux d'organisation défensive sont menés activement, cependant que la section cycliste du 164e, commandée par le sous-lieutenant Pous, exécute de nombreuses reconnaissances et attaque hardiment l'ennemi partout où elle le rencontre et lui inflige des pertes sérieuses.
La plus heureuse de ces petites opérations fut exécutée, le 12 août, sur Barancourt.
Citation à l'ordre de la IIIe Armée :
"Le général commandant la IIIe Armée cite à l'ordre de l'armée le sous-lieutenant Pons, du 164e régiment d'infanterie, et le sous-lieutenant Champgrand, du 8e régiment de chasseurs à cheval, pour la vaillance et l'esprit de décision dont ils ont fait preuve en attaquant, le 12 août 1914, avec 11 cyclistes et 5 cavaliers, un groupe de 40 à 45 dragons allemands et en mettant l'ennemi en fuite, après lui avoir tué son chef et 22 hommes, et en avoir mis 8 autres hors de combat."
Le 25 août, le 164e est formé pour la première fois en régiment de campagne. Immédiatement embarqué à Fleury, il débarque à Azannes et reçoit l'ordre d'occuper les côtes de Romagne, de Mormont et d'Horgne, pour couvrir le repli des 5e et 6e corps.
Le 1er septembre, le régiment mis à la disposition de la division Birot, attaque avec celle-ci, sur le front Azannes-bois d'Ormont.
Malgré des pertes sensibles, le 1er bataillon enlève le bois d'Ormont et s'y établit solidement.
Mais l'ennemi tient toujours le carrefour de la Croix-Anthoine.
Les 2e et 3e bataillons tentent alors un mouvement tournant par la gauche. Ce mouvement, rendu pénible par un violent bombardement, ne s'exécute que lentement. A l'entrée de la nuit, nos troupes atteignent la corne Sud-Est du bois Consenvove, et y prennent les avant-postes de combat.
Dans ces attaques locales, le 164e développe ses qualités de courage et y affermit sa valeur guerrière et son audace.
Le 6 septembre, le 3e bataillon s'empare de Julvécourt, après avoir bousculé des patrouilles de uhlans, puis, suivi du 1er bataillon. franchit la Couzance et s'installe sur les hauteurs qui dominent la rivière. Soumis aux attaques incessantes de l'ennemi et aux feux violents de son artillerie, le régiment conserve sa conquête; bien plus, il exécute très hardies reconnaissances, le 12 sur Souilly, le 13 sur Ippecourt, sans cesse harcelant l'ennemi. C'est l'heure triomphante où l'armée française vient de vaincre sur la Marne.
Le 164e, par sa résistance et son ardeur combative, peut, à juste titre, revendiquer une part de la victoire. En effet, si, à gauche, la VIe Armée Maunoury tient tête aux assauts furieux de von Kluck, et résiste sans perdre un pouce de terrain, à droite, les troupes de Verdun et en particulier le 164e, supportent également sans faiblir le choc d'un ennemi supérieur en nombre, qui tentait des efforts désespérés pour les couper de la place forte. L'Allemand, du reste, devait renouveler ses essais pour se rapprocher de Verdun.
Le 21 septembre, nos avant-postes sont attaqués sur la ligne ferme des Warrières, le Franc-Bois, la ferme de Naumoncel, le bois de Gincrey et la cote 209. D'abord surpris, nos éléments se replient légèrement sur le bois de Maucourt et le bois le Bâtis ; mais le 22 nous contre-attaquons et réoccupons toutes nos positions. Les combats redeviennent plus fréquents.
Le 6 octobre, le 3e bataillon enlève brillamment les villages de Pinthuville et de Riaville; le 1er bataillon s'empare de Champlon.
Le 14, le 3e bataillon attaque d'un bel élan le village puissamment fortifié et bien défendu de Marcheville.
Dans cette première période, le régiment a subi des pertes sérieuses : plus de 600 tués, blessés ou disparus.
Plus d'information à propos du 164e RI : ici
JMO du 2e bataillon du 164e RI (copie des doc. originaux zipés / 51 p. - 66 Mb) : ici