Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique ; dans le même temps les troupes allemandes violent la neutralité de la Belgique, alors que ses troupes, via la région d'Aix-la-Chapelle, et, suivant le plan du maréchal-comte Alfred von Schlieffen (1833-1913) et modifié par von Moltke, se dirigent en direction des fortifications de Liège... La ville tombe le 17 août, après la chute des forts censés la défendre (5.000 morts, côté allemand (PDF, ici)).
Plutôt que de consolider la ligne de défense belge, entre Namur et Anvers, le 7 août, au prix de lourdes pertes françaises, une partie de l'Alsace redevient territoire français. La bataille "des frontières", dont le centre militaire névralgique est la ville de Metz, coûte la vie à plus de 250.000 Français.
Le 11 août, la France déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie.
Le 12 août, l'armée belge obtient une petite victoire militaire sur la Gette, lors de la bataille de Halen (PDF, ici), non loin de Diest, aux confins du Brabant et du Limbourg En quelques heures, ce sont environ 200 Belges et plus de 300 Allemands qui sont tués, en même temps qu'aux alentours de 400 chevaux...
Le 19 août, les Belges évacuent la tête de pont d'Andenne, alors que 90.000 Allemands ont bombardé les forts de Namur au moyen de leur artillerie lourde. L'armée belge recule en bon ordre, dans un premier temps, vers la place forte d'Anvers, où elle se voit faire face à 150.000 Allemands, et, dans un second temps, alors que les Anglais l'y aident, évacue le long de la Mer du Nord, vers la France...
Le 20 août, les Allemands entrent dans Bruxelles, alors que les Français, comprenant les risques qu'ils encourent d'être pris en tenaille par le Nord, remontent pour ce faire sur Dinant, où ils livrent un combat héroïque dans la Citadelle. C'est là-bas d'ailleurs, et, 'pour la petite histoire', que le jeune sous-lieutenant Charles De Gaulle sera blessé, sur le pont qui enjambe la Meuse, face à l'hôtel des Postes.
Le 23 août 1914, c'est à Mons et dans ses proches environs [St-Symphorien, Obourg, Havré, Hyon, Nimy (canal Mons-Condé) (PDF, ici)], que le corps expéditionnaire anglais, constitué de militaires professionnels, avec à sa tête le général Sir John French aligne 4 divisions. C'est là, que, retranché, il fait face au général Alexandre von Kluck, fort de 8 divisions. Fraîchement débarqués en France, les Britaniques se sont regroupés la veille à Maubeuge, alors que ce même 22 août, les Allemands ravagent la ville de Tamines, tuant et blessant plusieurs centaines de civils.
Le 23, à 8 heures 30, ce sont 90.000 Allemands qui attaquent les 30.000 Anglais retranchés, et bien à couvert, du 4e Royal Fusiliers anglais, entre le pont-route de Nimy et la gare de Mons (4 ponts ou ponts-levis au total).
La première offensive se concentre, à l'endroit même où la guerre se terminera, 4 ans plus tard, à Nimy, sur les bords du canal... Endroit qui verra la mort du dernier soldat canadien, George Lawrence Price, tué par un Allemand embusqué, le 11 novembre 1918 à 10 heures 58, et, qui sera enterré sur les hauteurs de Mons, en direction de Maubeuge, dans le cimetière militaire de St-Symphorien.
En soirée, sous la pression allemande, les Anglais se replient, un peu plus au Sud.
Apprenant que la 5e armée française rompt le combat, et alors qu'elle est en position de force, face aux Allemands, la Force Expéditionnaire Britanique (BEF) est contrainte et forcée de se replier sur Maubeuge et Valenciennes.
La bataille de Mons, qui aura coûté de 1.600 à 3.000 pertes humaines (morts et blessés) côté britannique et de deux à trois fois plus, côté allemand, sera ni une victoire, ni une défaite, mais, au contraire, une action militaire qui permettra aux forces alliées de se coordonner et/ou de se replier en bon ordre pour la suite des opérations, de manière cruciale en somme, dans la Marne.
Pour sa part, Mons marquera également, en ce qui concerne les forces canadiennes, la fin de la campagne des 100 jours, qui aura débuté le 8 août, pour se terminer le 11 novembre 1918.
Mons contribuera enfin, à porter à l'actif du corps d'armée canadien, le bénéfice de : 32.000 prisonniers de guerre allemands ; 620 canons ; 3.000 mitrailleuses...