Le Mons Memorial Museum
... au centre d'un dispositif mémoriel 1914-1918
Introduction historique
Depuis la nuit des temps, Liège, Louvain, Namur, Charleroi, Bruxelles, Mons... se trouvent sur le tracé des invasions guerrières ; pour les uns, venus du Nord de l'Europe, pour les autres, remontant les chaussées romaines.
Position stratégique de Mons
De par sa position stratégique, la ville de Mons est, ainsi, depuis toute son histoire, l'enjeu de nombreux affrontements.
Fortifiée dès le XIIe siècle, la ville possède un passé jalonné de batailles, de sièges, d'incendies et de reconstructions, comme en témoigne son architecture.
Maintes fois occupée, -les armée de Wellington y seront cantonnées en 1815-, la ville accueillera, en temps de paix, de nombreuses garnisons ; structures obligeant les occupants à cohabiter paisiblement avec les civils.
Ces échanges "obligés" entre militaires et habitants structureront la société montoise à l’abri de sa position fortifiée, et sous influence d'un folklore local puissant.
Donnant suite aux combats contre les Hollandais, auxquels bon nombre de Montois participeront, et à l’indépendance de la Belgique en 1830, un long temps de paix s’ouvre à la jeune nation. Période qui sera marquée, entre autre, par les progrès industriels et l'exploitation houillère dont Mons et sa région profiteront largement.
L’évolution des remparts, jusqu’à leur destruction définitive en 1871 ; les... batailles, sièges, occupations successives, révolutions et l’instauration de la Garde civique sont autant de sujets abordés dans la première partie du Mons Memorial Museum.
Remarque : cette période, débutant au Moyen Âge et se terminant à la Première Guerre mondiale, couvre approximativement 20% de l’espace de l’exposition permanente.
Mons et le Premier Conflit mondial
Une fois encore, peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Mons se trouve, bien malgré elle, au cœur du conflit.
C’est dans cette région, située au Sud-Ouest de la Belgique, qu’ont lieu les tous premiers affrontements entre les forces militaires de l'Empire allemand et celles de l'Empire colonial britannique (BEF / Force Expéditionnaire Britannique).
Jadis alliés, cent ans plus tôt, à Waterloo, les descendants britanniques de Wellington et ceux de Blücher, côté Allemand, mèneront à Mons, et dans ses environs, le long du canal de Condé, -de Binche à la frontière française-, une bataille, les 23 et 24 août 1914. Combats qui finiront en échauffourées d'arrière-garde, au fur et à mesure que les Britanniques se replieront sur la rivière Aisne, à hauteur du Chemin des Dames, en passant, avant cela, par Le Cateau-Cambrésis et Guise.
Ces affrontements montois occasionneront 15.000 pertes dans les rangs des belligérants.
De leur côté, à eux seuls, les Français perdront plus de 25.000 hommes, tués en cette seule journée du 24 août...
Dans la mémoire collective, la bataille de Mons demeure attachée à un miracle. Celui qui fait que les Britanniques aient pu s'extirper d'un piège mortel, alors qu'ils affrontaient l'adversaire, dans la proportion de deux Allemands (et plus, en certains points de contact) contre un Anglais...
Que penser également de cette vision collective d'Anges qui seraient apparus dans le ciel de Mons, et qui auraient temporairement suspendu le déroulement des combats, au profit des Britanniques ?
Toujours est-il que pour ces derniers, Mons conserve une place sacrée en leur coeur. Aujourd'hui encore, cent ans plus tard...
Par delà la Manche, la ville demeure intimement liée, non seulement aux combats de 1914, mais aussi, à ceux de 1918.
Le fait que le premier... et le dernier militaires britanniques y aient laissé la vie, le premier et le dernier jours du conflit, symbolise à lui seul le sacrifice de tout un peuple.
C'est dans le cimetière militaire de Saint-Symphorien, situé sur les hauteurs Sud de Mons, que sont enterrées, face à face, les dépouilles de John Parr, premier soldat britannique tué lors du conflit, et, de George Ellison, dernier soldat anglais décédé lors de cette guerre. Sans oublier, également, George Laurence Price, un Canadien de 25 ans, mortellement touché le 11 novembre 1918, à 10h58.
Par le rôle central qu’elle occupe, lors de la bataille des 23 et 24 août 1914 et lors des derniers affrontements de la guerre, le 11 novembre 1918, la ville de Mons peut se targuer d'avoir été au cœur du conflit. Sans pouvoir pour autant revendiquer le statut de ville martyre.
Mons, aujourd'hui...
Pour l'heure, Mons s'inscrit au sein d'un véritable territoire de la mémoire, où monuments, mémoriaux, cimetières et lieux emblématiques parsèment la région, afin que le sacrifice de tous ceux venus mourir en ces terres hennuyères, ne tombe dans l'oubli.
Issu d’un partenariat transfrontalier, le parcours mémoriel, que propose la ville de Mons, est soutenu par diverses instances, telles : l'Office du Tourisme, le Mundaneum, la région de Cambrai.
En outre, le programme est partiellement financé par l’Union européenne.
Le projet, dans son ensemble, tient à valoriser la période liée à la retraite britannique de cette fin d'août 1914, en sa qualité de périple mémoriel à effectuer dans les pas d'un corps expéditionnaire étranger, allié, livrant bataille à Mons, pour ensuite se retirer sur la France.
Le Mons Memorial Museum
Élaboré au sein d'anciennes installations industrielles dédiées à la conservation et à la distribution d'eau de la ville, et situées à hauteur du boulevard périphérique de Mons, le visiteur découvre l’histoire militaire de la Ville de Mons, du Moyen Âge, en passant par l’Ancien Régime, jusqu'aux Premier et Second Conflits mondiaux.
L'Histoire y est présentée et expliquée à la lumière des événements géopolitiques internationaux qui lui en donnent portée et sens.
Implanté au centre d’un vaste territoire géopolitique et mémoriel, le Mons Memorial Museum invite le public, après la visite, à parcourir, de manière plus pointue, une contrée riche en traces historiques.
Les Montois et la Guerre de 14
Avant de connaître la libération, en novembre 1918, les Montois endurent, durant plus de 50 mois, l’occupation allemande...
Vivant les restrictions en tous genres, les contrôles incessants, les humiliations et les sévices quotidiens, les civils, pour la plupart, s’efforcent de (sur)vivre le plus normalement possible, alors que d'autres résistent contre l'occupant.
Le sort des soldats, leurs cantonnements dans les tranchées, l'armement..., tout est largement évoqué au gré des couloirs qui sillonnent le musée.
Les liens familiaux rompus avec les proches demeurés à l’arrière ; les réactions face aux armes nouvelles, terrifiantes ; les difficultés à regarder la mort en face sont autant de sujets qui sont évoqués dans les carnets de guerre des soldats et les lettres qu’ils envoient aux êtres chers, lorsqu'ils en ont la capacité. Les civils, résistants, ne sont guère oubliés, eux non plus...
Ces témoignages inédits, et la riche iconographie proposée au gré de vitrines agencées avec grand soin, constituent le fil conducteur de la visite, donnant aux événements historiques et aux vécus interpersonnels un aspect sensible et affectif, par delà la souffrance endurée par un peuple durant quatre ans et demi de guerre.
La période 1940-1945
La Grande Guerre augure un cycle de violence qui atteindra son apothéose, lors de la Seconde Guerre mondiale. A ce conflit, le musée consacre un volume d'exposition équivalent à celui consacré à la Guerre 14-18.
En effet, Mons sera, à nouveau, envahie par les forces armées allemandes, le 19 mai 1940. La ville connaîtra, à nouveau, les affres de l’occupation.
Les civils se retrouveront, une fois de plus, au coeur du conflit, parfois en tant qu’acteurs au sein de la résistance, souvent en tant que victimes de vexations, de déportations et d’une extermination de masse.
La libération de Mons, le 2 septembre 1944, par les troupes américaines de la 3e division blindée, marque le début d’une liberté retrouvée, d’une reconstruction, mais aussi de difficultés économiques et sociales.
En cet espace d'exposition, les témoignages des survivants de l’époque permettent aux visiteurs d'appréhender, de manière nuancée, les événements qui se sont déroulés durant ces années d'occupation et lors de la délivrance du joug allemand.
Mons Memorial Museum
Boulevard Dolez, 51
Accueil Musée / Information
+32(0)65.40.53.20
Réservations
+32(0)65.33.55.80
http://www.monsmemorialmuseum.mons.be (ici)
En pratique
Brochure du parcours disponible à l'Office du Tourisme de Mons (VisitMons) et au Mons Memorial Museum
Application pour smartphone disponible en téléchargement gratuit
- Itunes - Android
- Audioguide
- Toilettes
- Parking aisé
Pour tous autres renseignements et informations
Office du Tourisme (VisitMons) : +32(0)65.39.59.39 (ici)