Monument à la Gloire de l'Infanterie belge
Ce monument est situé sur la plus grande place de Bruxelles (Poelaert), juste face au Palais de Justice de Bruxelles et au Monument de la Reconnaissance britannique à la Nation belge.
Le monument à la Gloire de l’Infanterie belge est réalisé à l’initiative d’un comité composé d’anciens combattants de la Première Guerre mondiale, présidé par le lieutenant-général Biebuyck (1860-1944), qui souhaite ainsi rendre hommage et exprimer sa reconnaissance aux 32.000 soldats de l’infanterie tombés durant la Grande Guerre.
L'infanterie paie le prix fort au conflit, à hauteur de près de 70% du nombre des morts cumulés durant la période de 1914 à 1918.
En vue de l’exécution de la commande du monument, en 1932, le comité décide d’organiser un concours. Le procédé n'a rien d'étonnant. Appel à candidature est lancé.
Au terme de l’épreuve, l’architecte Antoine De Mol et le sculpteur Edward Vereycken, tous deux blessés de guerre, sont lauréats.
Le monument est inauguré le 5 mai 1935, en présence du roi Léopold III.
L'édifice, d'une hauteur approximative de 15 mètres, se présente sous la forme d’un haut obélisque sculpté dans de la pierre bleue (petit granit).
L'aspect élancé "de la lame de la dague", qui se dresse vers le ciel et dont la "poignée" serait plantée dans le sol, la garde demeurant fixée au ras du sol, confère un sentiment aérien qui accentue l'effet voulu de glorifier la scène.
À la base de l’obélisque, un groupe de militaires à pied, officiers et soldats accompagnés de chiens de trait, d'artilleurs et de cavaliers, marche avec détermination sous les ailes protectrices de la Victoire.
Ces soldats portent les uniformes et armements qui équipaient les troupes de l'infanterie belge, après la mi-1915 (casque Adrian reconnaissable à sa gueule de lion).
Au pied du monument, quatre soldats, deux par deux (grenadier, soldat de ligne (lignard), carabinier et chasseur à pied), en tenue de 1914, montent la garde autour de la sépulture d’un fantassin (gisant en bronze).
Au sommet de l’obélisque, disposées en croix, quatre sentinelles veillent, debout, par dessous la couronne royale (bronze doré).
La composition générale du monument s’organise de manière symétrique, renforçant le caractère martial à l'ensemble. L'expressivité des personnages rehausse l'aspect hautement théâtralisé de l'oeuvre.
Les chiens de trait, au sein de l'infanterie belge ; bref historique...
Quelques années avant la Grande Guerre, les lieutenants Blancgarin et Van de Putte avaient convaincu l’état-major de l'Armée belge d’utiliser les chiens de race mâtins pour tirer les chariots des lourdes mitrailleuses Maxim équipées de leur pied.
Au début de la guerre, seules les sections canimobiles des Carabiniers sont suffisamment bien entraînées, pour montrer leur efficacité, notamment lors des combats de Louvain, Malines, Lierre, Haelen et Anvers.
L'utilisation des chiens de trait a été très encourageante, notamment lors de la bataille de Haelen, le 12 août 1914, alors que des sections canimobiles des Carabiniers occupaient la rue principale de la commune, empêchant ainsi les escadrons ennemis d'y pénétrer.
Dans d'autres brigades, où les sections canimobiles furent implantées dans la précipitation, et alors que le personnel (mitrailleurs/pourvoyeurs) était, peu ou non, habitué à prodiguer des soins aux animaux, ils n'obtiendront pas les résultats escomptés. Les bêtes devinrent peureuses, agressives...
L'emploi de chiens dans l'Armée belge marqua les esprits.
A ce propos, l’écrivain américain Walter Alden Dyer (1878-1943) fit connaître le chien (de trait) belge de mitrailleuse, par le biais d'un ouvrage.
Le profit des ventes de ce livre, "Pierrot, dog of Belgium", alimenta financièrement la "Commission for Relief in Belgium". Cette dernière fournit une aide précieuse à la population belge, avant que les USA n'entrent, à leur tour, en guerre contre les Allemands.
Source : LE CHIEN DE TRAIT, jadis et aujourd'hui / par Guillaume de Lavigne
Plus d'information sur les monuments de Bruxelles / période 14-18 et 40-45 : ici