André Chenéble est né dans les Vosges, à La Neuveville-lès-Raon, au Sud-Est de Baccarat, le 30 novembre 1891.
Il est le fils de Prospère Chenéble (43 ans) et de Marie Rosine Grandjean (40 ans).
Soldat de 2e classe au 37e RI, première affectation datée de 1911 à Nancy, André trouvera la mort à Lunéville (ici), en Meurthe-et-Moselle, le 25 août 1914, lors de la bataille de Morhange (bataille des frontières également appelée "de Lorraine").
Lors de son départ au feu, André Chenéble laisse derrière lui un nourrisson, Madeleine.
La jeune maman succombera, de complications médicales, quelques jours après l'accouchement, et, peu de temps avant qu'André ne parte et ne décède à la guerre...
A propos de son régiment...
Le 37e RI, qui compte 3 bataillons de +/- mille hommes, est stationné à Nancy et est rattaché à la 22e brigade. Cette unité est elle-même dépendante de la 11e division.
Ce groupe de combattants est surnommé "de fer" ; il est l'un des constituants du 20e corps d'armée, une unité de couverture formée de l'élite des régiments de l'armée française.
A propos de la bataille de Morhange (Schlacht bei Dieuze en allemand)...
Les combats se déroulent le 20 août 1914, non loin des villes de Morhange et de Dieuze, dans le département de la Moselle, jadis territoire allemand.
Etant donné une concordance d'actions dans le temps, les deux batailles, celle de Morhange et celle de Sarrebourg, sont parfois regroupées sous le vocable de "bataille de Lorraine".
Les combats qui opposeront les troupes françaises aux Allemands se solderont par une victoire germanique.
Chronologie des faits...
Le 14 août, la 1ère armée française du général Dubail marche sur Sarrebourg, alors que la 2e armée du général de Castelnau se dirige vers Morhange.
Face aux Français, les 6e et 7e armées allemandes se trouvent sous le commandement du Prince Rupprecht de Bavière.
Le fils du dernier Roi de Bavière, Louis III, doit engager le combat pour fixer le centre du dispositif d'invasion français. Durant la manoeuvre, l'aile droite des 1ère, 2e, 3e, 4e et 5e armées allemandes ont ordre, de leur côté, et, dans le cadre du plan Schlieffen, d'encercler les Français, par l'Ouest, plus au Nord, via la Belgique et le Luxembourg tout proche.
Les troupes allemandes infligent de lourdes pertes à une armée française qui fonce vers l'Est "en rangs serrés". Cela, grâce à l'observation, l'usage de l'artillerie lourde ("contre battage") et l'emploi massif d'armes automatiques à fortes cadences de tir.
Après quelques succès initiaux, qui permettent aux deux armées françaises de pénétrer d'une vingtaine de kilomètres à l'intérieur du territoire allemand, l'offensive française stoppe net.
Le 20 août, la contre-offensive allemande est engagée.
Ce mouvement oblige le général de Castelnau à replier ses troupes de Morhange.
Dans la foulée, et afin de maintenir la continuité du front, la 1ère armée française doit évacuer Sarrebourg.
Les Allemands dépassent leurs limites territoriales dans le but d'atteindre Nancy.
Au prix de très lourdes pertes, le 20e corps français parvient à défendre la route de Nancy, à hauteur du Grand Couronné.
La poussée allemande est sous contrôle.
En raison d'un "effet de ressac" lié à des moments d'accalmie, l'issue de la bataille demeure malgré tout incertaine jusqu'au 24 août, alors qu'une tentative de trouée a lieu dans la région de Charmes (ici) ; un lieu qui offre un défilé quasi exempt de relief, entre Nancy et Epinal. Une offensive allemande d'ampleur peu conséquente est lancée sur les Français, dans une zone dépourvue de fortifications, et alors que ces derniers sont avertis de la menace grâce à la reconnaissance aérienne.
Ensuite de cela, une contre-attaque française parvient à reconquérir le territoire perdu la veille.
Les combats continuent avec les batailles du Grand Couronné et de la Haute Meurthe, jusqu'à la mi-septembre.
Les premiers réseaux de tranchées voient véritablement le jour à cette période là et en cet endroit du front. Celui-ci demeurera finalement stabilisé durant toute la durée de la guerre, jusqu'au moment où les Américains de Pershing viendront porter main forte à leurs Alliés, lors des offensives finales des mois de septembre à novembre 1918.
Notons, afin de compléter le propos, qu'au début du mois de septembre 1914, peu avant la première bataille de la Marne, les Français dégageront des effectifs pour renforcer en moyens humains, la contre offensive prévue le 6 septembre sur la Marne.
Ensuite de quoi, chacun de leur côté, les belligérants dégarniront leurs positions.
D'un côté, les Français iront soutenir les Anglais ; de l'autre, les Allemands ne cesseront de vouloir débloquer la situation du côté du front franco-belge, lors d'une course à la mer effrénée ayant pour conséquence un très lourd bilan humain...
Le front de Lorraine et les combats qui eurent lieu au niveau des frantières (en ce compris la Belgique), en ce tout début de guerre, feront près d'un demi million de morts... et de disparus surtout.
Pour plus d'information sur le sujet...
La Bataille de Morhange - 19-20 août 1914, par André Bellard ; PDF : ici Eté 1914 - Nancy et la Lorraine dans la guerre ; Musée Lorrain : ici
D'autres sites historiques en Lorraine : ici La bataille de Lorraine : ici