C'est sous l'impulsion du général et ingénieur militaire français Raymond Adolphe Séré de Rivières (1815-1895), que 400 forts sont construits à partir de 1874, entre Dunkerque et Nice.
L'effort est porté particulièrement aux frontières belge et allemande ; de la Mer du Nord, jusqu'à la frontière suisse.
Suite à la défaite française, qui oppose la France à l'Empire allemand, lors de la guerre de 1870-1871, cette nouvelle organisation défensive doit, en principe, permettre de décourager toute nouvelle tentative de conquête allemande...
Le Fort Duhoux, ou, Fort de Seclin, est érigé en briques. D'une superficie de 3 hectares 1/2, il est implanté sur un terrain de 17 hectares entouré de champs. L'édifice, d'une capacité d'hébergement de 1.000 soldats avec leurs chevaux, est équipé, en outre, d’une boulangerie et d’une infirmerie.
A la fin du XIXe siècle, le fort n'est pas techniquement adapté pour contrer l'évolution et la capacité destructrice de l'artillerie lourde.
A la veille de la Première Guerre mondiale, le Fort de Seclin, construit entre 1873 et 1875, constitue une des places fortes du système défensif de Lille (Sud). Ce dispositif compte, au total, 6 forts, mais également 13 ouvrages intermédiaires et 2 batteries.
La Belgique, non loin de là, possède également, le même genre de ceintures fortifiées... mais construites majoritairement en béton, celles-là. Leur date de construction coïncide plus ou moins avec celle de la France (1888-1891).
Ces structures érigées, dans les régions de Liège (12), de Namur (9) et d'Anvers (31), ont été consues, quant à elles, par le général et architecte belge Henri Alexis Brialmont (1821-1903).
Du côté français, les 21 fortifications, ainsi que la citadelle de Lille constituent, avec l'autre place forte de Maubeuge, une pièce majeure du système pensé par Séré de Rivières pour la défense de la frontière avec la Belgique, pays "tampon", s'il en est.
Les combats d'août 1914 et suivants...
Au moment de la déclaration de guerre, et surtout lors de l'invasion du territoire français par l'armée du Kaiser, la ceinture fortifiée autour de la capitale lilloise ne constitue pas une priorité tactique pour l'envahisseur ; ce dernier vise prioritairement à atteindre Paris au plus vite.
Contrairement à Lille, Maubeuge, avec sa citadelle ; sa ceinture défensive (6 forts) ; sa grosse garnison de près de 50.000 hommes et ses équipements (460 canons et 200 mitrailleuses) subira le bombardement et un siège qui durera près de deux semaines (27 juillet - 8 août)...
L’armée française prend l'option de ne pas défendre Lille, ville déclarée "ouverte" par les autorités. En fin de compte, le seul choix possible pour une cité dont les fortifications sont obsolètes, et, qui plus est, déclassées depuis 1910.
Le 3 octobre pourtant, au lendemain de la victoire française sur la Marne, quand les deux armées se lancent dans "une course à la mer", afin de, tactiquement, déborder l’adversaire pour mieux l'encercler, les Français prennent la décision de défendre Lille.
Bombardée massivement, et, tout particulièrement, dans le quartier entourant la gare, la ville doit capituler le 13 octobre 1914.
Dès lors que la région est occupée par les Prussiens, les forts, demeurés intacts, serviront à l’occupant en tant que casernement ou dépôts de munitions.
Ainsi, il en sera pour le Fort de Seclin...
Occupé par un régiment bavarois, l'endroit est libéré par les Anglais le 17 octobre 1918.
Plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale, le Fort de Seclin sera le triste théâtre de l’exécution de résistants ; de même que... le Fort de Bondues, ou encore les fossés de la Citadelle d’Arras.
Définitivement déclassé, l’ouvrage est cédé en 1996 à la famille Boniface. Celle-ci poursuit la restauration et l'entretien du site depuis cette date.
Pour l'heure, le fort accueille un musée, constitué d'objets collectés depuis 40 ans, ainsi que des pièces d'artillerie françaises, allemandes et britanniques disséminées sur les pelouses bordant le fort.
Des visites guidées du site sont organisées d'avril à novembre...
Plus d'info sur les travaux du général Séré de Rivière : ici La prise de Lille par les Allemands : ici Fort de Boncelles (ceinture défensive de Liège) : ici Le site officiel des propriétaires du lieu : ici PDF livret pédagogique : ici